Jean Jacques Plumeré : De la Wehr­macht aux FFL

Commentaire (0) Les incorporés de force face à leur destin

 

JeanPLumereWH43.jpgJean-Jacques Plumeré est né à Stras­bourg le 15 août 1923. De forma­tion soudeur-élec­trique avant la guerre, il passe au conseil de révi­sion le 12 février 1942, puis il effec­tue le RAD du 10 octobre 1942 au 31 décembre 1942 à Lies­kau près de Halle, dans la région de Leip­zig, en Alle­magne. Après avoir rega­gné ses foyers, il est incor­poré de force dans la Wehr­macht le 13 janvier 1943.

« Après une visite médi­cale en vue de sélec­tion­ner du person­nel pour les pays chauds, on nous annonce un départ immi­nent vers le front Russe, perce­vant l’équi­pe­ment Feld­grau en vue d’être déployé vers l’Est. A notre grande surprise le contre-ordre vint nous remplir de joie, nous allions fina­le­ment rega­gner le terrain d‘opé­ra­tion Sud et avons touché l’équi­pe­ment Afri­ka­korps pour pays chaud.
Les unités devaient être formées en toute hâte. Le départ étant immi­nent, les gradés se conten­taient de nous deman­der nos spécia­li­tés.
A la ques­tion : «  Quels sont ceux qui ont reçu l’ins­truc­tion au mortier de 81mm ? », une douzaine d’al­sa­ciens levèrent le bras. Même s’il est vrai que certains d’entre nous ne l’avaient pas reçue, nous voulions rester ensemble. Ainsi le groupe de mortiers de 81mm n’était composé que d’Al­sa­ciens, en tout cas pour les servants, les cadres étant alle­mands, avec un sergent, chef de groupe et deux capo­raux-chefs (chacun comman­dant une pièce). Cela allait tota­le­ment à l’en­contre des pres­crip­tions en vigueur dans la Wehr­macht, qui ne tolé­rait pas plus de trois Alsa­ciens par groupe de combat.
C’est au cours de cette période que germa l’idée d’une évasion au sein d’un petit groupe de 11 Alsa­ciens : Brand­staet Lucien, Fuchs François Joseph (voir son témoi­gnage sur ce site), Koffel Xavier, Kress René, Lang René, Lien­hard Pierre, Loew Emile, Lotz François (voir Saisons d’Al­sace n°39/40, 1971, p. 401–472), Mutschler Martin, Plumeré Jean et Zaegel Jean.
Nous mesu­rions bien le risque que cela repré­sen­tait, non seule­ment pour nos vies mais égale­ment pour celles de nos parents. A cet effet, nous avions pris soin de cacher dans notre paque­tage un drapeau trico­lore ainsi qu’une carte d’iden­tité française afin de prou­ver aux alliés les senti­ments qui nous animaient ».

Arri­vés en Sicile, les Alsa­ciens mettent à profit les combats et désertent le 13 juillet 1943.

Beyrouth1945TenueEte.jpg« C’est ainsi que le 15 juillet 1943 nous avons été remis à des offi­ciers anglais et embarqués sur un Liberty Ship à desti­na­tion de Tripoli. D’abord retenu par l’In­te­li­gence Service au Caire pour four­nir des infor­ma­tions sur les instal­la­tions enne­mies et après quelques tenta­tives infruc­tueuses de rentrer en contact avec les Forces Françaises Libres, j’ai fina­le­ment pu m’en­ga­ger le 6 décembre 1943 comme volon­taire dans les Forces Françaises au Levant. Cet enga­ge­ment fut pour la durée de la guerre, et j’ai pu rega­gner la vie civile le 27 mars 1946, après un réen­ga­ge­ment de 6 mois ».

A noter que son unité a fait partie du comité d’ac­cueil des 1500 Malgré-Nous libé­rés par les Russes du camp sovié­tique de Tambov-Rada.

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Jean Jacques Plumeré et son diplôme décerné par Charles De Gaulle.

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Des retrou­vailles en 2010 : François Joseph Fuchs (au premier plan) et Jean Jacques Plumeré accom­pa­gnés de leurs épouses.

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