La mémoire des incor­po­rés de force alsa­ciens-mosel­lans – La lettre d’in­for­ma­tion du Souve­nir Français n°109, octobre 2025

Commentaires (2) Actualité, Mémoire

 

Incor­po­rés de force, dire la vérité histo­rique

Qui connaît l’his­toire des incor­po­rés de force alsa­ciens-mosel­lans dans la « France de l’in­té­rieur » ?
Qui connaît le vécu de ceux qui se sont bapti­sés les Malgré-nous ?

Et pour­tant ces 130 000 combat­tants des trois dépar­te­ments de Moselle, Haut-Rhin et Bas-Rhin, dont la morta­lité au combat et dans les camps sovié­tiques fut épou­van­table (envi­ron 30 000 morts), méritent que nous appre­nions leur histoire.

Étaient-ils volon­taires à revê­tir l’uni­forme alle­mand ?

Quelques-uns sans doute. Mais rappe­lons-nous que dans la France de l’in­té­rieur, 7 000 à 8 000 de nos conci­toyens sont entrés volon­tai­re­ment dans la divi­sion Char­le­magne pour combattre aux côtés des nazis. Leurs familles n’étaient nulle­ment mena­cées de dépor­ta­tion en Alle­magne, comme l’étaient celles des incor­po­rés de force.

Le Géné­ral de Gaulle, en octobre 1944, a décidé d’at­tri­buer la mention « Mort pour la France » à ces 30 000 incor­po­rés de force, morts sous un autre uniforme que le nôtre, si loin de notre terri­toire.
Cette déci­sion est la traduc­tion d’une volonté poli­tique : redon­ner toute sa place à l’Al­sace Moselle dans notre Nation.
C’est aussi et sans doute de manière plus forte encore la traduc­tion d’une volonté histo­rique : recon­naître plei­ne­ment qu’ils n’étaient pas des volon­taires. Le Souve­nir Français inscrit toujours sa poli­tique de mémoire dans la recon­nais­sance de la vérité histo­rique.

C’est ce que nous faisons avec les Justes parmi les Nations, avec les Harkis, mais aussi avec les Incor­po­rés de force.

80 ans après la fin de la guerre, nous avons lancé plusieurs initia­tives qui ont un seul objec­tif : dire à ceux qui ne savent pas qu’il est temps d’ap­prendre.

Serge BARCELLINI
Contrô­leur Géné­ral des Armées (2s)
Président Géné­ral de l’as­so­cia­tion « Le Souve­nir Français »

2 Responses to La mémoire des incor­po­rés de force alsa­ciens-mosel­lans – La lettre d’in­for­ma­tion du Souve­nir Français n°109, octobre 2025

  1. walter dit :

    je continuerai a raconter l histoire des malgrés nous (histoire que mon père ma transmis) a mes enfants petits enfants de facon a ce qu’il ne tomberont jamais dans l’oubli, la soufrance endurer avant, pendant, et surtout après la guerre de ceux qui en sont revenu.mon pére a eu cette chance son grand frère lucien non mort a frystack kopff schuss.plus jamais ca,une pensée a tous les malgrés nous et tout les soldats mort a cause de la betise humaine.que dieu veille sur nos génerations a venir.

  2. GISQUET dit :

    Bonjour à tous, j’habite en Corrèze. Mon grand-père, Paul Emile Gisquet, Douanier militaire avait été prisonnier avec le futur Général de Gaulle durant la première guerre mondiale. Ils ne se sont jamais perdus de vue… Ma famille était Mosellane. Mon arrière-grand-père avait été envoyé dans un camp : il est revenu et il est mort juste après avoir revu sa femme. J’habite non loin de Tulle et je comprends la souffrance de ces Tullistes qui ne comprennent pas que des noms des malgré-nous soient ajoutés sur le monument aux morts. C’est trop tôt. Dans quelques générations, peut-être… Toutefois, il est nécessaire et urgent d’expliquer pour que le temps fasse son effet. C’est un travail à effectuer, travail qui fait appel à la raison par les personnes directement touchées et qui ne regarde pas des personnes extérieures à nos souffrances. Grand-père se trouvait à Baden Baden avec le Général de Gaulle. Grand-père est parti pour repenser le dessin des frontières afin que celles-ci séparent le moins possible les familles… Afin que cela ne recommence pas. J’ai déposé ses souvenirs dans différents musées : à Bordeaux, à Limoges, à Brive, à Foix, aux archives nationales… Grand-père est mort, oublié, à Beaulieu sur Dordogne : oublié, comme beaucoup de personnes ayant appartenu aux services secrets ! C’était mon grand-père adoré, je suis une vieille dame mais i me manque encore. Brigitte GISQUET

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