Mon état-civil et mon registre de baptême attestent bien que je suis né le 4 novembre 1921, à Wasselonne, canton de Molsheim (pour les Allemands, ce sera « Wasselheim, Kreis Molsheim »).
Mes parents, Emile FRITSCH et Marie COLIN, appartenaient à une famille d’ouvriers. J’ai décroché mon certificat d’études primaires en 1935, à l’âge de 12 ans, avec la mention « Bien ». Le 1° octobre 1935, je suis entré en apprentissage pour une durée de 3 ans chez un Maître peintre en bâtiment à Wasselonne, et j’ai réussi mon examen de « compagnon » le 15 juillet 1938 avec la mention « Bonne connaissance et aptitudes dans son métier ». Je suis resté compagnon-peintre jusqu’au début de la guerre, puis, privé de cet emploi, j’ai dû travailler au cours de l’hiver 1939–1940 dans la filature du village, une usine où mon père était chargé de la réception et de l’envoi des balles de coton transformées, et où ma mère était « concierge ». Il est à relever que mon père avait déjà servi dans les armées du Kaiser, en Serbie, puis en Russie. Il disait des Allemands : « Ne donne jamais un couteau à un Allemand ou il en profitera pour te poignarder dans le dos. » Ceci ne l’empêcha pas d’obtenir la croix de fer 2° classe après avoir cherché un officier blessé sur le champ de bataille. Il se borna à s’expliquer « J’en avais marre de l’entendre brailler ! »Puis, après s’être pochardé, il jeta la médaille dans une rigole, et écopa de plusieurs semaines de cabanon pour cela. Un autre membre de ma famille a d’ailleurs servi dans la Garde Impériale en raison de sa grande taille…
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