Monsieur le Président de la République,
Dans mon texte joint, j’ai expliqué, hier, à mes amis, pourquoi je ne me suis pas rendu à la cérémonie au Struthof à laquelle vous m’aviez convié, es-qualité de président de la Fédération Nationale des Pupilles de la Nation (FPN).
J’ai cependant entendu votre discours, fort juste et très émouvant. Je vous félicite pour ce propos précis pour ses éléments historiques et ouvrant sur l’espérance, grâce à l’investissement tenace pour la paix en Europe.
Avec mes camarades pupilles de la Nation, orphelins de guerre de la première et de la seconde guerre mondiale, il ne nous manque plus qu’un geste fort de votre part pour rétablir, dans notre pays, l’égalité des droits à la reconnaissance des souffrances endurées par nos familles victimes, de diverses manières, de la barbarie nazie.
Depuis les décrets de 2000 et de 2004, nous nous sentons DOUBLEMENT orphelins, malgré notre adoption toute théorique par la Nation. En indemnisant de manière particulière les enfants de parents au passé particulièrement tragique, La France nous a donné le sentiment de n’être que « des victimes ordinaires » d’un conflit « ordinaire ». Cela a d’ailleurs été écrit avec un rare cynisme dans certains rapports officiels.
Dans un premier temps, toutes nos Fédérations ont demandé qu’un même traitement soit accordé à tous les pupilles de la Nation de parents morts pour la France. Les années passant, ne voyant rien venir, beaucoup d’entre nous se sont enfermés dans une amère résignation mêlée d’un profond sentiment d’injustice.
Je me fais le porte-parole de celles et de ceux qui veulent encore croire à un acte d’équité de la part de notre pays. Nous renonçons à la mise sur un pied d’égalité avec les déportés de la shoah et les déportés politiques, bien que je conçoive difficilement le non subtile distinguo établi par rapport à mon père porté disparu en tant qu’incorporé de force, mais nous nous sentirions moins incompris et dédaignés si vous décidiez de nous accorder l’équivalent de la retraite du combattant et la demi-part fiscale ( ou le crédit d’impôt correspondant). Cette revendication est aussi portée par le conseil d’administration de l’UFAC.
Il s’agit d’une proposition très concrète, largement symbolique certes, mais suffisante pour nous prouver votre sens de l’égalité des droits.
Dans l’espoir, Monsieur le Président de la République, d’être un jour reçu par vous et de recevoir une réponse favorable à ma requête, je vous prie de croire à mes très respectueux sentiments