Mémoires de deux « Malgré-Nous » : Geof­froy Capon et René Debs

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Le début de l’an­née 2021 est marqué par la sortie de deux recueils de mémoires. Le premier est paru en janvier. Il retrace le parcours de Geof­froy Capon dans une version revue et augmen­tée. Après son temps de service para­mi­li­taire au Reich­sar­beits­dienst, Geof­froy, né en 1924, est versé dans la Wehr­machtdès 1942. Les bombar­de­ments sur Nurem­berg (p.45) et les morts acci­den­telles (p.49) sont restés bien présents dans ses souve­nirs. Une fois au front, il constate : « C’est effroyable, plus on s’ap­proche de la mort et plus la peur de la mort s’at­té­nue » (p.56) ; reste l’ob­ses­sion de finir mutilé (p.114). Survi­vant de la « grange maudite », il retrouve le sol français en septembre 1945.

René Debs est, lui aussi, un de ces 142 500 hommes et femmes d’Al­sace et de Moselle enrô­lés de force dans les armées de l’Al­le­magne natio­nale-socia­liste et qui, en 1944, va se retrou­ver dans la divi­sion blin­dée « Feld­herrn­halle ». Fondé sur des notes et des souve­nirs rédi­gés en alle­mand, sa fille Sylvie les a traduits en français. Son récit trépi­dant entraîne le lecteur au cœur des combats et des horreurs de la guerre : citons l’épi­sode de la commis­saire poli­tique sovié­tique (p.48), du train en flammes (p.54), du cadavre du chef de char (p.77), des morts civils (p.90), de la bataille de Buda­pest – un second Stalin­grad – dans son entier, des ampu­ta­tions à l’hô­pi­tal (p.115). Dans tout ce chaos dantesque surnage la cama­ra­de­rie, une réalité qui, au front, prend tout son sens, comme le rappelle aussi Geof­froy Capon blessé : « On m’a aussi­tôt porté secours sous la canon­nade. Je vois encore souvent dans mon esprit  ces quatre soldats alle­mands qui m’ont trans­porté vers les premiers secours (…). Je ne connais­sais aucun des quatre » (p.63).

 

Les deux ouvrages sont illus­trés de photo­gra­phies, de docu­ments et de cartes.

 

Nico­las Mengus

 

 

Geof­froy CAPON, La grange maudite. Mémoires de guerre, à compte d’au­teur, 2021, 173 pages, 15 €.  Contact : capon.geof­froy@g­mail.com.

 

 

 

 

 

René DEBS, Mémoires d’un Malgré-Nous, rescapé de la bataille de Buda­pest février 1943-mai 1945, L’Har­mat­tan, Paris, 2021, 145 pages, 16,50 €

 

 

 

 

 

 

 

2 Responses to Mémoires de deux « Malgré-Nous » : Geof­froy Capon et René Debs

  1. Simard dit :

    Bonjour,
    Pouvez-vous me communiquer un contact ou un lien pour commander le livre « La grange maudite »
    Merci

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