Le mot « guerre » fait immédiatement penser aux combattants. Le mot « civil » ne vient à l’esprit qu’en un deuxième temps. Pourtant, eux aussi ont eu à subir bombardements et combats. Et voilà qu’un roman autobiographique s’intéresse à la misère des civils alsaciens pendant la Seconde Guerre mondiale et, plus particulièrement, des Strasbourgeois. C’est le témoignage de Christiane, une petite fille née en 1934. Jeune actrice d’une époque tourmentée, elle se souvient d’abord du Strasbourg d’antan où il était bon de se baigner dans l’Ill. Mais la guerre arrive vite. Marcel, son père, est mobilisé dans l’Armée française pendant que sa mère, sa grand-mère et elle sont évacuées à Châteauroux. Elles vont y subir les attaques de l’aviation italienne et faire connaissance avec un âne nommé Hitler. Puis c’est la vie en Alsace annexée, la main-mise du parti nazi, l’école allemande, les ennuis avec la Gestapo ou encore l’absence du père incorporé de force dans la Waffen-SS et envoyé sur le front russe. Et ce qui a particulièrement marqué toute la vie de la petite fille d’alors, ce sont les terribles bombardements alliés sur la ville de Strasbourg. Ce récit nous offre un tableau vivant du quotidien complexe des Alsaciens jusqu’à la Libération et au retour de la paix tant espérée.
Nicolas Mengus