Charles, Jean MULLER, origi­naire de Sarre-Union, n’a que 27 ans, en avril 1943, lorsque l’ordre lui est donné de rejoindre la Wehr­macht, sous la contrainte.

Sachant qu’il s’était battu sous les couleurs françaises, puis fait prison­nier des Alle­mands en 1940, cette incor­po­ra­tion de force a été vécue comme une tragé­die.

D’abord affecté à la Stamm-Kompa­nie du Grena­dier-Ersatz- und Ausbil­dungs-Bataillon 328, il part ensuite pour Aachen en mai 1943.

Résis­tant et très fran­co­phile, il fut dénoncé par des colla­bo­ra­teurs en mars 1944 et fut expé­dié direc­te­ment sur le front de l’Est, pour être affecté à la 11e compa­gnie du Grena­dier-Regi­ment 453. Cette divi­sion parti­ci­pait à l’époque à la reprise de Kowel (aujourd’­hui Kovel, Ukraine), à la fron­tière polo­naise.

Il sera tué trois semaines seule­ment après être arrivé sur place, le 9 avril 1944, aux batailles de Dolsk (au sud-ouest de Kovel).

Il meurt le dimanche de Pâques, atteint d’une balle de fusil à la tête, et a été enterré dans une fosse commune à quelques kilo­mètres de là,  à Torho­vy­shche.

Il laisse derrière lui ses parents, ses sœurs et son frère Georges, ainsi que sa fian­cée Odile.

Claire-Marie Bosch