La Cour d’appel de Cologne a jugé qu’il n’y avait pas assez de preuves pour juger et condamner Werner Christukat, soldat allemand présent à Oradour-sur-Glane le 10 juin 1944.
Le non-lieu prononcé dans la procédure visant un ancien SS soupçonné d’avoir participé au massacre d’Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) a été confirmé par la cour d’appel de Cologne, a-t-on appris mercredi auprès de la juridiction.
Le 9 décembre, le tribunal de Cologne avait estimé que « les éléments de preuves disponibles » ne permettaient « pas a priori de contredire » la défense du nonagénaire Werner Christukat, ancien nazi, âgé de 19 ans à l’époque du massacre en juin 1944 de 642 personnes, dont plus de 450 femmes et enfants, par l’unité SS à laquelle il appartenait.
Pas les moyens de preuve suffisants
« Pour l’ouverture d’un procès, est au moins requise la probabilité que la responsabilité pénale individuelle de l’inculpé puisse être démontrée sous la forme d’une participation concrète à un meurtre ou à une complicité de meurtre », souligne la cour d’appel dans un communiqué. « Les propos de l’inculpé, admettant certes sa présence lors des évènements d’Oradour-sur-Glane mais réfutant avoir tiré ou assumé des tâches de surveillance ou de transport (des victimes) ne peuvent être a priori contredits par les moyens de preuve actuellement mis à disposition », a-t-elle conclu.
Werner Christukat avait été inculpé début janvier 2014 pour le « meurtre en réunion » de 25 personnes et pour « complicité de meurtres » concernant des centaines d’autres victimes, au cours de la pire exaction commise en France par l’armée allemande pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Soupçonné d’avoir abattu 25 hommes à la mitrailleuse
L’ancien militaire était soupçonné d’avoir abattu à la mitrailleuse 25 hommes rassemblés dans une grange, avec un autre membre du régiment Der Führer de la division blindée SS Das Reich. Les survivants avaient été achevés d’une balle de pistolet ou étaient morts dans l’incendie de la grange à laquelle des soldats avaient mis le feu.
« Dans l’argumentaire de notre réquisitoire, nous estimions qu’un procès devait être ouvert, la cour d’appel a vu les choses autrement, je dois l’accepter », a déclaré à l’AFP Andreas Brendel, procureur général de l’Office central chargé d’enquêter sur les crimes nazis, qui mène depuis quatre ans les investigations sur Oradour.
Plus de recours juridique possible
Le magistrat avait fait appel de la décision de non-lieu prononcée par le tribunal de Cologne. Dans le cas de Werner Christukat, « il n’y a plus de recours juridique (…) sauf à ce que l’on trouve de nouvelles preuves qui jusque-là n’étaient pas connues, ce que je tiens pour relativement improbable car nous avons, à vrai dire, tout fait dans ce dossier ».
Concernant l’éventualité d’un procès Oradour, dossier dans lequel d’autres procédures individuelles existent en Allemagne, le procureur ne se montre guère optimiste mais, affirme-t-il, « par principe, on ne peut pas dire que tout est fini à partir du moment où elles demeurent ouvertes ».
La justice allemande a donc rendu mercredi un non-lieu dans l’affaire impliquant un survivant de l’unité SS responsable du massacre d’Oradour (notre édition de jeudi 18 juin). Pourtant, le “dossier” judiciaire n’est pas clos pour autant…
Tout d’abord l’enquête lancée par le procureur Andréas Brendel et menée pendant trois ans par le commissaire Stefan Willms concerne plusieurs suspects allemands. Le procureur Brendel précise que « la procédure en cours relative au massacre d’Oradour-sur-Glane concerne encore à l’heure actuelle cinq membres encore vivants de la 3e compagnie (du régiment der Führer de la division Das Reich, NDLR) ».
Mises en accusation « peu probables »
Andréas Brendel, qui s’est dit « très déçu » du non-lieu rendu, accepte cette décision. Et il est relativement pessimiste pour la suite de la procédure : « les éléments de preuves sont très pauvres, donc les mises en accusation des suspects sont peu probables. Toutefois, les enquêtes ne sont pas encore terminées… »
Le procureur Brendel ajoute qu’« en outre, il y a d’autres personnes (des Allemands, des Autrichiens et des Alsaciens, donc ressortissants français, NDLR) qui étaient des éléments de cette 3e compagnie. Mais ces derniers ne peuvent être poursuivis pénalement. » L’une des raisons étant, notamment pour les incorporés alsaciens, qu’ils ont déjà été jugés par le tribunal militaire de Bordeaux puis amnistiés, en 1953.
D’autres enquêtes
L’Allemagne est actuellement engagée dans un vaste travail de traitement judiciaire des crimes commis sous l’ère nazie, dont Oradour est un symbole fort. Andréas Brendel souligne que « l’Office central de Dortmund (qu’il dirige pour le Land de Rhénanie du Nord-Westfalie, NDLR) travaille encore sur seize enquêtes contre des auteurs connus et inconnus à l’heure actuelle. »
La cour d’appel de Cologne, dans l’ouest de l’Allemagne, a confirmé vendredi le non-lieu prononcé le 9 décembre dernier dans la procédure visant Werner Christukat, ancien SS soupçonné d’avoir participé au massacre d’Oradour-sur-Glane, en Haute-Vienne.
Le 9 décembre dernier, le tribunal de Cologne avait estimé que « les éléments disponibles » ne permettaient « pas a priori de contredire » la défense de Werner Christukat, ancien nazi, qui avait 19 ans en juin 1944, quand le régiment der Fürher de la 2e division blindée Das Reich, auquel il appartenait, a perpétré le massacre d’Oradour-sur-Glane, qui a fait 642 morts, dont plus de 450 femmes et enfants.
Dans son arrêt prononcé vendredi mais rendu public ce mercredi, la cour d’appel a « désormais confirmé la décision au tribunal ». « Pour l’ouverture d’un procès, est au moins requise la probabilité que la responsabilité pénale individuelle de l’inculpé puisse être démontrée sous la forme d’une participation concrète à un meurtre ou à une complicité de meurtre », souligne la cour dans un communiqué. « Les propos de l’inculpé, admettant certes sa présence lors des évènements d’Oradour-sur-Glane mais réfutant avoir tiré ou assumé des tâches de surveillance ou de transport (des victimes) ne peuvent être a priori contredits par les moyens de preuve actuellement mis à disposition », conclut-elle.
Werner Christukat avait été inculpé début janvier 2014 pour le « meurtre en réunion » de 25 personnes et pour « complicité de meurtres » concernant es centaines d’autres victimes, au cours de la pire exaction commise en France par l’armée allemande pendant la Deuxième guerre mondiale. L’ancien militaire était soupçonné d’avoir abattu à la mitrailleuse 25 hommes rassemblés dans une grange, avec un autre membre du régiment der Fürher de la division blindée Das Reich. Les survivants avaient été achevés d’une balle de pistolet ou étaient morts dans l’incendie de la grange, à laquelle les soldats avaient mis le feu.
« Dans l’argumentaire de notre réquisitoire, nous estimions qu’un procès devait être ouvert, la cour d’appel a vu les choses autrement, je dois l’accepter », a déclaré Andreas Brendel, procureur général de l’Office central chargé d’enquêter sur les crimes nazis, qui mène depuis quatre ans les investigations sur Oradour-sur-Glane. Le magistrat avait fait appel de la décision de non-lieu prononcée par le tribunal de Cologne. Dans le cas de Werner Christukat, « il n’y a plus de recours juridique (…) sauf à ce que l’on trouve de nouvelles preuves qui jusque là n’étaient pas connues, ce que je tiens pour relativement improbable car nous avons, à vrai dire, tout fait dans ce dossier ».
Concernant l’éventualité d’un procès Oradour, dossier dans lequel d’autres procédures individuelles existent en Allemagne, le procureur ne se montre guère optimiste mais, affirme-t-il, « par principe, on ne peut pas dire que tout est fini à partir du moment où elles demeurent ouvertes ».
* Source : Dernières Nouvelles d’Alsace du 18.6.2015 (article transmis par Claude Herold)
NB : On se souviendra que ceux des Alsaciens, qui avaient obtenu un non-lieu en 1948, ont tout de même été condamnés en 1953 avant d’être amnistiés.