Créé en 2005 l’OPMNAM est une association d’orphelins dont le père a été victime de l’incorporation de force dans l’armée allemande entre 1942 et 1945. En réaction à l’attitude du premier ministre français qui nous a refusé le statut de victimes de la « Barbarie nazie », une prise de conscience fondamentale a motivé nos revendications. Nos pères qui avaient été victimes de la « Déportation militaire illégale », exercée par un état souverain envers des populations civiles, contraints de porter l’uniforme de l’armée ennemie et de porter les armes contre leur propre patrie ainsi que de ses alliés. Un crime contre l’humanité comme le décrit la justice internationale, jamais reconnu officiellement depuis 1945 par les chancelleries successives de la RFA. Pourtant ce recrutement inhumain s’est distingué par la cruauté de la « Sippenhaft » une vieille loi allemande appliquée par les tribunaux militaires et civils d’exception. Ces institutions nazies qui pouvait juger et condamner à mort le réfractaire ou le déserteur, ainsi que sa famille entière à la déportation. Plus de 500 jeunes gens furent jugés, condamnés et exécutés pour insoumission par les « Reichskriegsgerichte », plus de 1700 familles entières furent déportées et spoliées de leurs biens. Environ 40 000 jeunes hommes ont laissé leur vie dans cette boucherie, une grande majorité s’est rendue aux alliés Russes, bien mal leur en prit, ils ont péri de faim, de froid et d’épuisement dans les geôles du « Paradis communiste ». Nos pères se sont sacrifiés pour leur familles, ils nous ont donné la vie par deux fois, « Ils furent enchaînés à un char qui souleva des flots de boue et de sang . . . ».
L’OPMNAM rend hommage au sacrifice de nos pères et de leurs camarades, elle fédère nos revendications et elle assure la défense des intérêts de ses adhérents, elle se charge de diffuser la véritable histoire d’une génération perdue. Nos pères n’étaient pas les victimes d’un conflit ordinaire entre états, ils furent déportés hors du territoire national et contraints sous la menace mortelle de porter les armes contre leur propre patrie.
Les services du Ministère des affaires étrangères (Auswertiges Amt de la RFA) soutiennent dans une de leurs lettres que l’Incorporation de Force de nos parents n’est pas un crime de guerre au motif que l’incorporé de force ne fut pas envoyé contre son pays mais contre la Russie sur le Front de l’Est !
Nos multiples démarches depuis 2008 envers l’Allemagne et son Bundestag n’ont jamais abouti, ainsi nous sommes arrivés au bout de la démarche du « Pétizionsauschuss » permettant de remettre les doléances officiellement au parlement. D’autre part le ministère des affaires étrangères nous avait répondu que l’IF n’était pas d’un crime de guerre, nos pères n’ayant pas été engagés contre la France (Or l’union soviétique était l’alliée de la France) en dernier lieu les services allemands nous ont opposé une soi-disant pension que nous aurions touché de la part de l’ONAC au titre de Pupille de la Nation.
Le statut de « Mort pour la France » étant ambigu nous avons toutes les difficultés de nous justifier, n’ayant jamais été élus pour quelque réparation que ce soit. Confirmé par les services du secrétariat d’Etat, Il n’y jamais eu de dispositif permettant aux orphelins des Malgré Nous de percevoir une rente.
Le dernier refus de nous considérer était venu du président de la FEFA lui-même (André BORD) qui répétait à qui voulait l’entendre que nous ne serions pas en droit de réclamer une indemnisation spécifique, vis-à-vis des autres pupilles. Ce faisant André BORD avait fait l’impasse de la mobilisation de nos pères dans l’armée française entre 1939 et 1945. Le statut de « Déportés militaires » avait également été refusé à nos pères pour donner suite au procès politique de Bordeaux en 1953.
L’Allemagne est responsable de la MORT de nos chefs de famille, elle se devrait de reconnaitre ses erreurs passées, elle est également responsable du déficit matériel et affectif que nous et nos mères avons subi. L’aumône des 1350,- Euros versée aux survivants par la FEFA au même titre qu’à ceux qui sont morts loin de leur patrie est une gifle intolérable et un mépris du préjudice subi par l’ensemble des populations Alsaciennes et Mosellanes. Pour mémoire un orphelin allemand fut indemnisé à hauteur environ de 300,- Euros par mois et ce pendant 18 ans, (soit 300 × 12 × 18 = 64 800,- Euros) sans compter le Pretium Doloris lié à la perte du chef de famille.
L’OPMNAM revendique le versement des allocations et des pensions réservées aux orphelins allemands dont le père est mort sous uniforme de la Wehrmacht ou de la Waffen SS durant le conflit 1939–1945.
L’OPMNAM son comité et son Président.
COMPTE RENDU DE NOTRE REUNION AVEC LA SECRETAIRE D’ETAT Geneviève DARRIEUSSECQ
le 14 janvier 2020 à Paris.
Madame la Secrétaire d’Etat nous a reçu dans les salons du Ministère en présence de son chef de cabinet et de la directrice des services de l’ONACVG.
Notre délégation était composée de Monsieur le député Christophe AREND, Monsieur KLEINHENTZ Maire de Farébersviller, Madame LORENZON présidente de la FNAPOG, Monsieur Roland SCHMITTHAEUSLER secrétaire de l’OPMNAM et moi-même Gérard MICHEL président de l’OPMNAM.
Chaque participant a pu se présenter et s’exprimer librement sur le sujet de la rencontre qui je le précisais avait le souci d’illustrer le sort des Orphelins des Malgré Nous régulièrement écartés de toutes les indemnisations ou compensations en provenance de la France encore moins de l’Allemagne. Le sort de nos pères, qui est un véritable Crime contre l’Humanité jamais reconnu par les chanceliers successifs de la RFA depuis 1945. Nous avons également mis en lumière les réponses désinvoltes de la part du Ministère des Affaires Etrangères de la RFA qui ne reconnait même pas le crime de guerre commis contre les jeunes gens d’Alsace et de Moselle. L’absence de reconnaissance et le déficit de repentance vis-à-vis des départements de l’Est par l’Allemagne d’après-guerre est une blessure largement ouverte dans le cœur des victimes directes de ce conflit mal cicatrisé !
Madame la Secrétaire d’Etat s’est longuement exprimée sur la méconnaissance résultant du déficit d’enseignement en France de l’histoire de l’annexion des départements de l’Est entre 1940 et 1945, un fait qu’elle regrette profondément. Sur le fondement de nos revendications vis-à-vis de la RFA qu’elle ne conteste pas, elle précise néanmoins que ses services ne sont pas habilités à intervenir au-delà des frontières ce que nous comprenons fort bien. Il est cependant utile que le Ministère soit au courant et Monsieur le député Arend nous a assuré de son soutien au sein de la commission parlementaire Franco-Allemande dont il est le Président. Monsieur Arend nous a promis que la question sera débattue lors des prochaines réunions. D’autre part dans la perspective d’une prochaine visite de la Chancelière Angela MERKEL, la possibilité d’entamer le sujet entre chefs d’Etat serait à l’ordre du jour. Ces paroles réconfortantes ont permis à la réunion de se terminer sur une note d’espoir d’autant que certains participants ont dû quitter précipitamment les lieux pour rejoindre la gare de l’Est où le TGV ne les attendrait pas.
CONCLUSIONS
Cette réunion d’informations et de revendications ne doit pas en rester là, à attendre le bon vouloir de nos Présidents. Il conviendra dans un délai très rapproché de transmettre nos conclusions à notre avocat Maître Scheulen de Nurenberg qui ne l’oublions pas a reformulé ses revendications en notre faveur auprès des services de l’Etat Allemand. D’autre part et pour rafraîchir la mémoire des services du Ministère des Affaires Etrangères de la RFA (Le Auswertiges Amt) nous allons remettre au consul d’Allemagne à Strasbourg, quai Mulenheim, un mémoire portant sur les 1000 (*) incorporations forcées dans la Waffen SS en Février 1944. 75 années sont passées depuis ces temps sinistres mais la mémoire reste intacte sur notre rive du Rhin.
En effet suite aux interventions du Gauleiter Wagner auprès du Reichsfuhrer SS Himmler ces jeunes gens dont la plupart avaient à peine 17 ans, ont été affectés au Front OUEST en Normandie pour se faire tuer en lieu et place des Allemands de souche, par les alliés qui allaient débarquer sur les plages Normandes en juin 1944. Nous ne manquerons pas d’en avertir la presse locale et internationale, pour cette remise officielle d’une URKUNDE an die 1000 ELSAESSER ZWANGSEINGEZOGENEN WAFFEN SS remise en mains propres au CONSUL DE LA RFA à Strasbourg ! Le consul pourra à son aise en avertir les services du Auswertiges Amt afin qu’ils puissent corriger leurs réponses légères et insultantes.
Gérard MICHEL Président de l’OPMNAM
(*) Sic pour 2000 environ.
Article de « L’Alsace » du 19.1.2020 transmis par Raymond Cronenberger:
Bonjour Monsieur
je suis membre de l’APOGA depuis sa création et souhaite adhérer à la votre.
Veuillez par retour m’en indiquer les modalités
Cordialement
François Erdrich