Oradour : Gauck se dit « conscient » du débat sur les Malgré-Nous

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Le président alle­mand Joachim Gauck s’est dit mercredi à Oradour-sur-Glane « conscient » du débat sur les Malgré-Nous, ces Alsa­ciens et Mosel­lans enrô­lés de force dans l’ar­mée nazie, dont 13 avaient parti­cipé au massacre du village-martyr de Haute-Vienne.

« Certains crimi­nels n’ont pas été traduits en justice, je suis égale­ment conscient du débat intense en France autour de la ques­tion de l’en­rô­le­ment forcé des Alsa­ciens qui ont parti­cipé au massacre », les Malgré-Nous, a déclaré M. Gauck lors de son allo­cu­tion à Oradour, visité pour la première fois par un chef d’Etat alle­mand.

Joachim Gauck n’a toute­fois pas reconnu expli­ci­te­ment le carac­tère crimi­nel de l’in­cor­po­ra­tion forcée des Malgré-Nous, ces Alsa­ciens et Mosel­lans enrô­lés de force dans l’ar­mée nazie en 1940–45, comme l’es­pé­rait notam­ment l’As­so­cia­tion des évadés et incor­po­rés de force (ADEIF).

Peu avant, dans son allo­cu­tion, François Hollande a rappelé qu’il avait fallu « des décen­nies » pour qu’en France soit « reconnu le drame des incor­po­rés de force » et que « le Limou­sin et l’Al­sace fassent la paix des mémoires ».

« Seule la vérité fonde la récon­ci­lia­tion », a déclaré le président français, saluant le travail « coura­geu­se­ment » engagé en ce sens par le maire d’Ora­dour-sur-Glane, Raymond Frugier, et son homo­logue de Stras­bourg, Roland Ries, tous deux présents à la céré­mo­nie.

Après celle-ci, M. Ries a salué la « démarche des deux prési­dents » qui « consti­tue l’apo­théose de notre initia­tive » de récon­ci­lia­tion, dont le but, a-t-il précisé, était que soient recon­nus dans les deux régions, à la fois le massacre d’Ora­dour, théâtre du pire massacre de civils par l’ar­mée nazie en France, et le drame des Alsa­ciens et Mosel­lans enrô­lés de force par l’ar­mée hitlé­rienne.

Plus de 120.000 Alsa­ciens et Mosel­lans furent incor­po­rés de force dans la Wehr­macht pendant l’an­nexion alle­mande. L’unité SS qui condui­sit le massacre d’Ora­dour comp­tait dans ses rangs 13 Malgré-Nous, condam­nés à des peines de prison à Bordeaux en 1953, puis amnis­tiés. Un 14e Alsa­cien de ce groupe, engagé volon­taire pour sa part, avait été condamné à mort mais sa peine a fina­le­ment été commuée.

En 2010, à Colmar, l’ex-président Nico­las Sarkozy avait évoqué le sort des Malgré-Nous, des « victimes (…) que l’on força à agir contre leur patrie ».

AFP

Source : http://www.lepa­ri­sien.fr/bordeaux-33000/oradour-gauck-se-dit-conscient-du-debat-sur-les-malgre-nous-04–09–2013–3107191.php

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