Mercredi 29 juin, dans le cadre d’une enquête officielle allemande sur le crime d’Oradour-sur-Glane, le procureur Andreas Brendel, du Parquet de Dortmund, le commissaire divisionnaire Stephan Willms et l’historienne et interprète Andrea Erkenbrecher se sont rendus dans les locaux de l’Association des Déserteurs, Evadés et Incorporés de Force, à Strasbourg. Ils tentent de rassembler le maximum de documents d’archives et ont découvert, à la lecture du livre « Entre deux fronts. Les incorporés de force alsaciens dans la Waffen-SS » (paru en 2007), l’existence du fonds de l’ADEIF. Ces documents ont été déposés à l’association par son ancien président Me Paul Mingès, un des défenseurs des 13 « Malgré-Nous » à Bordeaux en 1953.
Au total, Andreas Brendel et Stephan Willms ont reproduit une dizaine d’archives, essentiellement des dépositions des Alsaciens datant des années 1946–1949. Ils viennent compléter la documentation déjà rassemblée. Celle-ci doit leur permettre de mieux appréhender cette triste affaire. En effet, le récent procès de l’Allemand Werner Christukat, qui s’est soldé par un non-lieu, a montré la nécessité de faire toute la lumière sur le massacre d’Oradour-sur-Glane, de tenter d’effacer toutes les zones d’ombres qui subsistent et qui entretiennent suspicions et phantasmes. Souhaitons qu’ils y parviennent, pour l’Histoire et pour apaiser les douleurs du Limousin et de l’Alsace. La mort est venue d’Allemagne le 10 juin 1944, l’apaisement viendra peut-être aussi de l’Allemagne ?
Nicolas Mengus