Le destin brisé de 100.000 jeunes Alsaciens
Des témoignages écrits dans vos greniers ?
25 août 1942, c’était il y a 70 ans…
Certains de nos concitoyens, témoins de l’époque, se souviendront de cette date qui aura marqué des milliers de familles alsaciennes et qui allait tout changer dans leur vie. Alors que la Région s’apprête à commémorer, notamment au Mont National près d’Obernai, ce 70ème anniversaire, faisons un bref retour sur l’Histoire.
La France entre, en cette année 42, dans la troisième année d’occupation, l’Alsace est annexée au III ème Reich allemand depuis 1940.
En dépit du Droit International qui a préservé la nationalité française de nos
concitoyens, le décret du 25 août 1942 instaure l’obligation de service militaire dans la Wehrmacht et par voie de conséquence de rejoindre les champs de bataille sous l’uniforme de l’occupant.
Ultime étape dans le processus de germanisation et de nazification de notre province, mais aussi moyen efficace de renflouer les effectifs de l’armée allemande qui commence à subir d’importantes pertes d’hommes.
L’incorporation de force concerne 21 classes d’âge, en Alsace : 10% de la population est mobilisée soit 100.000 hommes dont certains n’ont pas vingt ans. Contraints, sous peine de représailles, de quitter leurs foyers, ils seront dispersés sur tous les fronts et plus particulièrement à l’Est, l’un des plus meurtriers.
Plus d’un quart d’entre eux seront tués ou portés disparus. Certains reviendront mutilés dans leurs chairs, tous auront sacrifié leurs années de jeunesse tentant d’enfouir les souffrances et les privations subies.
A Orschwihr, une quarantaine d’hommes devront partir, quatre ne rentreront plus jamais.
Les femmes ne sont pas épargnées puisque 10.000 Alsaciennes contribueront, malgré elles, à l’effort de guerre dans le Service du Travail (Reichsarbeitdienst) ou comme auxiliaires de la Wehrmacht.
Cette page de l’Histoire ne peut se résumer en quelques lignes ; nous voudrions plutôt évoquer, ici, la mémoire de ces jeunes gens qui, en d’autres temps auraient été paysans, ouvriers, artisans ou étudiants et dont le destin sera brisé.
L’histoire personnelle de ces hommes nous est aussi parvenue par la correspondance soutenue qu’ils entretenaient avec leurs familles.
Les lettres envoyées par les incorporés de force via la « Feldpost » sont nombreuses, elles arrivent même dans les pires moments du front de l’Est et ce jusque vers la fin de l’année 1944.
Presque toutes sont écrites en allemand, car soumises à la censure, ces lettres maintiennent le lien vital avec les êtres aimés qu’il a fallu quitter brutalement. Elles expriment, dans une touchante et parfois douloureuse simplicité, la nostalgie du Pays (Heimweh), les petits bonheurs perdus, l’inquiétude, quant au sort des proches, à l’avancée des travaux des champs laissés à la charge des femmes et des plus anciens et, surtout, l’espoir que tout redevienne comme avant.
Par delà l’expression du vécu personnel, on y décèle aussi l’importance des liens d’entraide dans la communauté villageoise privée de ses forces vives.
De leurs itinéraires de souffrances, de brimades et de privations, il n’est guère question du fait du contrôle exercé par les autorités militaires, mais aussi dans un souci de ne pas inquiéter la famille.
Mais, à bien y regarder, le malaise affleure, le ton se durcit au fil des mois et l’on devine la détresse de ces jeunes gens qui espéraient retourner chez eux très vite et qui se retrouvent plongés dans le chaos…
Dans vos greniers sommeillent peut-être des dizaines de lettres envoyées par un père, un oncle ou un grand-père ayant subi l’incorporation de force.
Ne les détruisez pas, car ces témoignages, quelquefois imprécis dans les chiffres et les dates, constituent, en complément de la chronologie historique, une mémoire terriblement exacte dans le souvenir des sentiments et des émotions. Ils permettent parfois à la descendance de mieux appréhender des pages de l’histoire familiale et donnent toujours au récit une dimension humaine, universelle et intemporelle laissant entrevoir le courage et la peur, la lâcheté et l’héroïsme tapis en chacun d’entre nous.
Odile Kritter
Ci-dessus : Le monument d’Orschiwhr porte les noms et prénoms de quatre incorporés de force : Quatre sont tombés sous l’uniforme allemand (incorporés de force) : Diebolt Eugène (mort à Tambov), Hagenmuller Fernand, Fux Lucien et Hug Charles. (Photo O. Kritter)
* Fiches du Volksbund transmises par Claude Herold :
Eugène Diebolt
Eugen Diebolt wurde noch nicht auf einen vom Volksbund errichteten Soldatenfriedhof überführt.
Nach den uns vorliegenden Informationen befindet sich sein Grab derzeit noch an folgendem Ort: Kirsanow – Rußland
Nachname:
Diebolt
Vorname:
Eugen
Dienstgrad:
Gefreiter
Geburtsdatum:
21.09.1925
Geburtsort:
Soultzmatt
Todes-/Vermisstendatum:
10.09.1945
Todes-/Vermisstenort:
Kgf. in Kirsanow
Ferdinand Hagenmüller
Nach den uns vorliegenden Informationen ist Ferdinand Hagenmüller seit 01.10.1944 vermisst.
In dem Gedenkbuch des Friedhofes Laurahütte / Siemianowice haben wir den Namen und die persönlichen Daten des Obengenannten verzeichnet.
Nachname:
Hagenmüller
Vorname:
Ferdinand
Geburtsdatum:
14.09.1925
Todes-/Vermisstendatum:
01.10.1944
Todes-/Vermisstenort:
Krakau / Saybusch
Lucien Fux
Nach den uns vorliegenden Informationen ist Luzian Fux seit 01.11.1944 vermisst.
In dem Gedenkbuch des Friedhofes Sologubowka haben wir den Namen und die persönlichen Daten des Obengenannten verzeichnet.
Nachname:
Fux
Vorname:
Luzian
Geburtsdatum:
05.11.1926
Todes-/Vermisstendatum:
01.11.1944
Todes-/Vermisstenort:
Russland
Hug Charles n’est pas répertorié au Volksbund.
Marcel Simon
Marzellus Simon wurde noch nicht auf einen vom Volksbund errichteten Soldatenfriedhof überführt.
Nach den uns vorliegenden Informationen befindet sich sein Grab derzeit noch an folgendem Ort: Miastkowo – Polen
Der Volksbund ist bemüht, auf der Grundlage von Kriegsgräberabkommen die Gräber der deutschen Soldaten zu finden und ihnen auf Dauer gesicherte Ruhestätten zu geben. Wir hoffen, in nicht allzu ferner Zukunft auch das Grab von Marzellus Simon zu finden und die Gebeine auf einen Soldatenfriedhof überführen zu können.
Name und die persönlichen Daten des Obengenannten sind auch im Gedenkbuch der Kriegsgräberstätte verzeichnet.
Nachname:
Simon
Vorname:
Marzellus
Geburtsdatum:
31.03.1918
Geburtsort:
Orschweier
Todes-/Vermisstendatum:
10.09.1944
Todes-/Vermisstenort:
b. Miastkowo
Eugène Marcel Zusslin
Eugen Marcel Zusslin konnte im Rahmen unserer Umbettungsarbeiten nicht geborgen werden. Die vorgesehene Überführung zum Sammelfriedhof in Pulawy war somit leider nicht möglich. Sein Name wird im Gedenkbuch des Friedhofes verzeichnet..
Name und die persönlichen Daten des Obengenannten sind auch im Gedenkbuch der Kriegsgräberstätte verzeichnet.
Nachname:
Zusslin
Vorname:
Eugen Marcel
Dienstgrad:
Obergefreiter
Geburtsdatum:
14.01.1915
Geburtsort:
Orchwein
Todes-/Vermisstendatum:
06.09.1943
Todes-/Vermisstenort:
14 km südl. Krasnik
* Fiches complémentaires :
Nom LEHMANN
Prénom Modeste
Date de naissance 11–11–1911
Commune de naissance Ortchaweier
Département ou pays de naissance 68 – HAUT-RHIN
Unité 305e Régiment d’artillerie
Mention Mort pour la France
Date de décès 16–05–1940
Commune de décès Avesnes
Département ou pays de décès 59 – NORD
Nom NEFF
Prénom Lucien
Date de naissance 22–08–1913
Commune de naissance Soutzmatt
Département ou pays de naissance 68 – HAUT-RHIN
Unité 28e RIF
Mention Mort pour la France
Date de décès 21–01–1940
Commune de décès La Bresse
Département ou pays de décès 88 – VOSGES
Nom ROMINGER
Prénom Joseph Alexandre
Date de naissance 14–01–1909
Commune de naissance Orsehwihr
Département ou pays de naissance 68 – HAUT-RHIN
Unité 11e Régiment étranger d’infanterie
Mention Mort pour la France
Date de décès 28–05–1940
Commune de décès Rethel
Département ou pays de décès 08 – ARDENNES
Cause du décès tué au combat
Nom ZIEGLER
Prénom François Xavier
Date de naissance 19–12–1903
Commune de naissance Ouschwihr
Département ou pays de naissance 68 – HAUT-RHIN
Unité 5e RAD
Mention Mort pour la France
Date de décès 05–06–1940
Commune de décès Marquivillers
Département ou pays de décès 60 – OISE
Cause du décès des suites de blessures