Stupeur et tremblements en Alsace. L’avis de tempête a presque toujours la même cause : les « malgré-nous », ces 130 000 Alsaciens incorporés de force dans la Wehrmacht pendant l’Occupation de la France et, faut-il le rappeler, l’annexion de l’Alsace-Moselle au territoire du IIIème Reich. Cette fois, un documentaire, que l’on pourra (re)voir ce mardi à 20h50 sur Arte, a rallumé des feux mal éteints. Non que l’affaire soit taboue, mais le fait est qu’on y touche rarement sans s’y brûler. Surtout quand se profile le spectre des massacres de Tulle et d’Oradour-sur-Glane en juin 1944.
Le 2 mars dernier, France 3 a diffusé à 20h40 Une division SS en France, Das Reich, pur documentaire d’archives de 88 minutes, sans interview d’experts, consacré à la tristement fameuse division blindée forte de 15 000 hommes et 200 chars d’assaut, unité d’élite basée à Montauban. Michaël Prazan (Paris, 1970), auteur de documentaires remarqués à juste titre pour leur qualité et leur rigueur, sur les mouvements radicaux des années soixante et sur les idéologies meurtrières, l’a réalisé, assisté de Christiane Ratiney et conseillé par l’historien Christian Ingrao. A l’origine, il voulait traiter de la dernière année de la guerre en France, avant de resserrer la focale sur l’épopée sanglante de la seule Das Reich.
A plusieurs reprises, son commentaire assure : « Le gros des troupes était constitué d’Alsaciens » et « En 1944, ce ne sont pas moins de 6 000 Alsaciens qui ont été enrôlés dans la division Das Reich. » A la veille de la diffusion de son film, Michaël Prazan paraissait assez flou sur ce point pourtant essentiel. A Marianne, il déclarait : « Un bon tiers des recrues était alsacien » et à Olivier Thomas pour le site de L’Histoire, il assurait : « … le gros des troupes est en effet constitué d’Alsaciens à l’été 1944… »……….
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