Lors de l’assemblée générale de la SNIFAM à Saint-Hippolyte, le 13 mai 2018, un uniforme a été remis aux Anciens de Tambov représenté par Robert Lang (à droite) .
Il s’agit de celui de Maurice Leclère qui a été le prisonnier de Tambov. Né en 1918, il était domicilié à Laulne (Manche). Il a été incorporé le 3 novembre 1938 au 129e RI et aux armées le 2 septembre 1939. Engagé en Wallonie, il a été fait prisonnier à Enée, près de Namur et de Dinant. Interné au Stalag 1A en Prusse Orientale, il a été « libéré » par les troupes soviétiques le 11 octobre 1944… pour se retrouver à Tambov. Il a fait partie des 283 prisonniers français (tous des PG français de 1940, à l’exception de 2 ou 3 Alsaciens qui ont réussi à s’y mêler en trichant sur leur identité…) qui ont quitté Tambov par le convoi du 15 mai 1945 par Odessa, les Dardanelles et Marseille. Rapatrié le 12 juin 1945, il ne pesait plus que 40 kg et devait se servir de deux béquilles. Il a été démobilisé le 4 juillet 1945 par le Centre de Libération de Cherbourg.
Maurice Leclère a été en relation avec la famille Brunner de Houssen (68). Il avait rencontré M. Brunner, incorporé de force alsacien, à Tambov. Ce dernier lui avait confié, avant son départ par le convoi du 15 mai 1945 (en principe réservé aux Français de 1940) un message pour informer sa famille, sans nouvelles (comme ce fut le cas pour tous les prisonniers de Tambov) de lui, qu’il était encore en vie et retenu dans ce camp.
C’est son fils, Michel Leclère, qui a remis l’uniforme de son père à M. Lang.
Le Stalag 1A était celui dit « de Stablack », car situé près de la gare de ce lieu, sur le terrain de manoeuvre de la Wehrkreis I (circonscription militaire de Königsberg), près de la caserne de Stablack. Il était le plus oriental des camps de PG. 35 000 PG français y ont été immatriculés (ainsi que 23 000 Belges et 47000 Polonais). Ce camp avait également 21 Kommandos, dont Memel (aujourd’hui Kaipèda, Lituanie). Beaucoup de Français PG de 1940 et ayant séjourné à Tambov venaient de Memel. Le camp principal de Stablack n’a été libéré que début 1945, Memel l’a certainement été dès fin 1944.
Merci à Alphonse Troestler pour toutes ces précisions.