Discours de Monsieur Jean-Marc Todeschini, Ssecrétaire d’Etat auprès du Ministre de la Défense chargé des Anciens combattants et de la Mémoire
Libération des Camps – Cérémonie à Metzervisse
Monsieur le maire de Metzervisse,
Mesdames et messieurs les maires,
Monsieur le sous-préfet,
Mesdames et messieurs les élus,
Monsieur le président de la Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes,
Mesdames et messieurs,
Nous sommes ici réunis pour commémorer le 71e anniversaire de la libération des camps.
Durant la Seconde Guerre mondiale, la commune de Metzervisse, comme l’ensemble de l’Alsace-Moselle, n’a pas été épargnée par les terreurs et les souffrances. L’Alsace-Moselle est annexée purement et simplement par le IIIe Reich. La force, en ces temps obscurs, l’emportait sur le droit.
De nombreux Alsaciens et Mosellans sont alors appelés à servir sous les drapeaux nazis. Ils furent 30 000 « Malgré-Nous » mosellans à être incorporés de force.
Mais il ne faut pas non plus oublier les « Malgré-Elles » qui furent soumises au travail forcé, dans les champs ou dans les usines nazies. Les humiliations et les déchirements assombrirent aussi leur quotidien.
Au milieu de la nuit, l’espoir luisait encore. Je veux rendre ici hommage au courage des Patriotes Résistants à l’Occupation, dont nous avons ici un représentant en la personne du vice-président de la Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes pour Thionville et environs. Il est un exemple pour nous tous. Je salue son courage et sa bravoure.
Les Patriotes Résistants à l’Occupation, en raison de leur patriotisme et de leur attachement aux valeurs de la République, dirent : « Non ! » à l’ennemi. Ils refusèrent la nationalité allemande, qui était alors celle d’un régime honni. Et pour cet acte de vaillance, ils furent expulsés sans ménagement et privés de liberté dans des camps spéciaux. Nous avons envers eux un respect indéfectible et un devoir de reconnaissance.
En cette journée dédiée au souvenir de la libération des camps, nous pensons d’abord à toutes celles et à tous ceux qui y ont trouvé la mort.
Nous rendons également hommage à ceux qui sont revenus de l’enfer : Juifs, homosexuels, Tsiganes, handicapés physiques et mentaux, mais aussi résistants, patriotes, et militants politiques et syndicaux.
Ils continuent aujourd’hui de raconter l’horreur qu’ils ont vécue, pour que jamais ce souvenir ne puisse s’évanouir dans l’ignorance, ou pire, dans l’indifférence. C’est pourquoi je félicite le maire de Metzervisse pour le travail de mémoire qu’il effectue au quotidien dans sa commune.
Tel sera le message que le Premier Ministre portera demain, au Mémorial de la Déportation, et que je porterai moi-même ensuite au Mémorial de la Shoah.
Cette journée est celle de la commémoration des héros et victimes de la déportation dans les camps de concentration au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Elle est un sanglot. Elle est une souffrance. Mais elle est aussi, grâce aux exemples des Justes et des Résistants, un message d’espoir.
Je vous remercie.