Discours prononcé le 23 avril 2016 par Monsieur Jean-Marc TODESHINI

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Discours de Monsieur Jean-Marc Todes­chini, Ssecré­taire d’Etat auprès du Ministre de la Défense chargé des Anciens combat­tants et de la Mémoire

Libé­ra­tion des Camps – Céré­mo­nie à Metzer­visse


Monsieur le maire de Metzer­visse,
Mesdames et messieurs les maires,
Monsieur le sous-préfet,
Mesdames et messieurs les élus,
Monsieur le président de la Fédé­ra­tion Natio­nale des Dépor­tés et Inter­nés Résis­tants et Patriotes,
Mesdames et messieurs,

Nous sommes ici réunis pour commé­mo­rer le 71e anni­ver­saire de la libé­ra­tion des camps.

Durant la Seconde Guerre mondiale, la commune de Metzer­visse, comme l’en­semble de l’Al­sace-Moselle, n’a pas été épar­gnée par les terreurs et les souf­frances. L’Al­sace-Moselle est annexée pure­ment et simple­ment par le IIIe Reich. La force, en ces temps obscurs, l’em­por­tait sur le droit.

De nombreux Alsa­ciens et Mosel­lans sont alors appe­lés à servir sous les drapeaux nazis. Ils furent 30 000 « Malgré-Nous » mosel­lans à être incor­po­rés de force.

Mais il ne faut pas non plus oublier les « Malgré-Elles » qui furent soumises au travail forcé, dans les champs ou dans les usines nazies. Les humi­lia­tions et les déchi­re­ments assom­brirent aussi leur quoti­dien.

Au milieu de la nuit, l’es­poir luisait encore. Je veux rendre ici hommage au courage des Patriotes Résis­tants à l’Oc­cu­pa­tion, dont nous avons ici un repré­sen­tant en la personne du vice-président de la Fédé­ra­tion Natio­nale des Dépor­tés et Inter­nés Résis­tants et Patriotes pour Thion­ville et envi­rons. Il est un exemple pour nous tous. Je salue son courage et sa bravoure.

Les Patriotes Résis­tants à l’Oc­cu­pa­tion, en raison de leur patrio­tisme et de leur atta­che­ment aux valeurs de la Répu­blique, dirent : « Non ! » à l’en­nemi. Ils refu­sèrent la natio­na­lité alle­mande, qui était alors celle d’un régime honni. Et pour cet acte de vaillance, ils furent expul­sés sans ména­ge­ment et privés de liberté dans des camps spéciaux. Nous avons envers eux un respect indé­fec­tible et un devoir de recon­nais­sance.

En cette jour­née dédiée au souve­nir de la libé­ra­tion des camps, nous pensons d’abord à toutes celles et à tous ceux qui y ont trouvé la mort.
Nous rendons égale­ment hommage à ceux qui sont reve­nus de l’en­fer : Juifs, homo­sexuels, Tsiganes, handi­ca­pés physiques et mentaux, mais aussi résis­tants, patriotes, et mili­tants poli­tiques et syndi­caux.

Ils conti­nuent aujourd’­hui de racon­ter l’hor­reur qu’ils ont vécue, pour que jamais ce souve­nir ne puisse s’éva­nouir dans l’igno­rance, ou pire, dans l’in­dif­fé­rence. C’est pourquoi je féli­cite le maire de Metzer­visse pour le travail de mémoire qu’il effec­tue au quoti­dien dans sa commune.

Tel sera le message que le Premier Ministre portera demain, au Mémo­rial de la Dépor­ta­tion, et que je porte­rai moi-même ensuite au Mémo­rial de la Shoah.

Cette jour­née est celle de la commé­mo­ra­tion des héros et victimes de la dépor­ta­tion dans les camps de concen­tra­tion au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Elle est un sanglot. Elle est une souf­france. Mais elle est aussi, grâce aux exemples des Justes et des Résis­tants, un message d’es­poir.

Je vous remer­cie.

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