Rencontre avec Paul Freund­lich au Musée de l’Abri à Hatten

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Profes­seur d’uni­ver­sité, Pedro Cantinho Pereira, a rencon­tré dans le sud du Portu­gal l’Al­sa­cien Paul Freund­lich. Malgré la diffé­rence de natio­na­lité et d’âge ( le premier a 61 ans et le deuxième 93 ans), le livre « Un Malgré nous dans l’en­gre­nage nazi » est né de leurs échanges. Car Pedro Cantinho Pereira qui traite l’in­cor­po­ra­tion de force en histo­rien, c’est l’anti-Michaël Prazan, ce réali­sa­teur qui a présenté de façon si partiale l’in­cor­po­ra­tion de force dans un film-TV et un DVD.(*)

François Fennin­ger a accueilli l’his­to­rien portu­gais pour qui « l’Al­sace a toujours été une victime des guerres » et qui a présenté le contexte de l’an­nexion de fait 1940–1945 avec brio. La rencontre au Portu­gal de l’an­cien Malgré-nous Paul Freund­lich a été déci­sive pour l’écri­ture d’un livre chez un éditeur natio­nal pres­ti­gieux. Il était logique que le Musée de l’Abri à Hatten, que Paul Freund­lich qui vit à Hoen­heim a décou­vert en attar­dant dans la salle des Malgré-nous. Avec sa mémoire de guerre intacte, il a raconté des scènes de guerre, lui qui dit « qu’il est né la deuxième fois le 8 mai 1945, un jour où il fait sauter le bouchon de cham­pagne chaque année! »

Pourquoi vous, Pedro Cantinho Pereira, vous êtes vous lancé dans cette aven­ture litté­raire?

− Je suis parti du manus­crit que Paul Freund­lich avait écrit et qui était pour lui une cathar­sis néces­saire. En tant qu’his­to­rien, j’en ai fait un roman biogra­phique à cause de l’im­por­tance du témoi­gnage et de la mémoire, surtout pour les jeunes qui ne savent pas à quoi ressemble vrai­ment la guerre. Et puis, j’avais 6 ans à Lisbonne quand j’ai vu défi­ler les soldats partant pour les guerres colo­niales en Angola, Guinée Bissau et Mozam­bique! J’avais 19 ans quand ces guerres se sont arrê­tées et 800 000 jeunes Portu­gais, comme mon frère et des amis plus âgés, avaient dû partir. Je voulais savoir pourquoi les soldats reve­naient diffé­rents de ce qu’ils étaient avant…

Pourquoi ce mot « engre­nage » dans le titre et « Les sacri­fiés de l’his­toire comme sous-titre »?

− Le récit de Paul Freund­lich, écrit à la main et sans rature ce qui prouve qu’il avait tout dans sa tête quand il a écrit le texte long­temps après la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Il explique bien que tout ne s’est pas fait en un an jour. Il y a eu le RAD, puis la Wehr­macht et ce fut l’en­gre­nage..Jusqu’à la Sippen­haft, la respon­sa­bi­lité collec­tive de la famille ce qui explique que beau­coup de jeunes Alsa­ciens se sont sacri­fiés pour leur famille, accep­tant de partir au front pour proté­ger leurs proches d’une dépor­ta­tion en Alle­magne et la priva­tion de leurs biens…Ce sont vrai­ment des sacri­fiés de l’his­toire. »

M.G-L

− « Un Malgré nous dans l’en­gre­nage nazi », édition L Harmat­tan »
− (*) à ce sujet, rappe­lons que le juge­ment du procès en appel oppo­sant le réali­sa­teur du film « Une divi­sion SS en France. Das Reich » et les ADEIF du Bas-Rhin et du Haut-Rhin sera rendu le 27 mai.

img210.jpg MM. Kautz­mann et Freund­lich.

img211.jpg MM Freund­lich et Cantinho Pereira.

img212.jpg Visite au musée de l’abri avant la confé­rence du 21 avril de MM Cantinho Pereira, Freund­lich et Fennin­ger.

Le vété­ran et le jeune de 15 ans Marc Kautz­mann – Photos Patrick Kautz­mann

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Patrick Kautz­mann suit le parcours de Paul Freund­lich sur une carte – Photo Marc Kautz­mann

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