Parmi les INCORPORES de FORCE souvent avant leurs 20 ans, contre leur gré et contre leurs opinions,
il y a mon frère Jacques KNECHT, né le 11.11.1924 à Strasbourg.
Suite a une première blessure par balle, il a été affecté pour son bilinguisme à la Kommandantur de Tournon, d’où il s’est évadé à la première occasion, non pas pour se cacher, mais rejoindre les F.F.I. et l’adjudant PERRIN pour défendre la France contre l’occupant, ceci dans la région de Lamastre, Tain l’Hermitage, Cheylard en Ardèche.
Alors qu’il n’avait pas 20 ans, il a très vite était responsable et a dirigé son propre groupe de 30 résistants.
C’est au cours de la dernière bataille de la ville martyr de Cheylard, où les nazis voulaient recommencer le drame de Oradour (73 F.F.I. et 40 civils tués ainsi que la gare, le château La CHEZE et des maisons incendiés ) que le 5 juillet 1944 il fut le seul fait prisonnier en sa qualité de chef de groupe et déporté au sinistre Fort 8 de Ingolstadt-Manching où le Gal DE GAULLE fut interné en 1917–18 sans réussir ses tentatives d’évasions.
Après 7 mois 1/2 de mauvais traitements et interrogatoires mon frère fut fusillé le 21 février 1945 n’ayant pas réussi à le faire parler.
Je suis surprise que, une fois de plus, cette ville martyr de Cheylard brille par son absence dans ce reportage diffusé sur la chaine nationale.
« Monsieur » Pétain a abandonné lâchement et sans combattre notre chère Alsace en 1940 et, après 1870/71 – 1914/18, nous avons été occupés par les Allemands une troisième fois.
Combien de temps faut-il encore attendre pour que soit reconnu que les Alsaciens n’avaient qu’un désir : rester français (ce que nous sommes depuis Louis XIV) ?
Mon deuxième frère, René KNECHT, INCORPORE DE FORCE, a été porté disparu le 8.11.1944 en Hongrie. Ce sont les Alsaciens qui, en majorité, ont été envoyés sur le front de l’Est pour servir de chair à canons, les nazis ayant bien constaté leur refus de cette Incorporation de Force.
Aussi, je regrette vivement et suis révoltée une fois de plus que le courage, le sacrifice et le patriotisme des Alsaciens ne soit pas démontré dans ce reportage.
Les jeunes générations ont besoin d’être stimulées par des choses positives et pas du négatif face à la montée actuelle d’organismes comme Daech, etc.
Il est évident et indispensable qu’un film basé sur des témoignages s’impose au niveau national…
Jacqueline KNECHT MOSSER