D’authentiques incorporés de force, non revenus de la guerre, se sont vus refuser la mention « mort pour la France » sous des prétextes de basse vengeance ou de parents prétendument pro-nazis. Henri Hoffer est de ceux-là. Ses camarades dans le même cas et lui seront donc doublement sanctionnés, puisqu’ils ne devraient pas figurer sur le futur « Mur des Noms » de Schirmeck.
Henri Eugène Hoffer est né le 9 août 1922 à Strasbourg.
Immatriculation : Inf. 1 St. K.E.B.R. 7–41.
Grade : soldat
Capturé le 24 avril 1943 en Tunisie.
N’est pas retourné à son domicile depuis le 26.12.1942.
Décédé à l’hôpital général du Camp Butner (USA) le 13 août 1945 suite à maladie et y a été inhumé le lendemain (tombe n°34, section II) (lettre de la Croix-Rouge du 23.10.1946).
Mention « Mort pour la France » refusée le 15.9.1949 malgré deux attestations (l’une signée le1.8.1945 par les FFI du secteur d’Eckbolsheim, l’autre provenant de la Mairie de Strasbourg en 1950) certifiant son incorporation de force.
NB : en 1946, ses parents habitent Ingwiller, après avoir déménagé de leur domicile d’Eckbolsheim.
Deux éléments entrent en compte pour justifier le refus d’après une lettre du préfet du Bas-Rhin datée du 20 mars 1950 (répondant à une lettre du Ministre des Anciens Combattants du 31 mai 1949 et se rangeant à l’avis de la Commission départementale de Contrôle des prisonniers, déportés et internés du 12.10.1949) :
Le comportement de ses parents qui « n’ont pas eu une attitude irréprochable au point de vue national ».
Il aurait contracté un engagement volontaire : « l’intéressé s’est rendu, dès 1941, en Allemagne pour entrer dans une formation auxiliaire de l’armée allemande » (mentionné dans une lettre du Service des Restitutions du 20.3.1950) alors que l’enquête menée par le Délégué principal du Ministère des Anciens Combattants à Strasbourg démontre qu’il a été incorporé de force dans le RAD du 13.10.41 au 26.02.42 et dans l’armée allemande le 14.10.1942 avec tous les autres Alsaciens de sa classe. Il est donc demandé que son cas soit revu et il est souligné « que ce cas ne peut (…) être soumis à la Commission départementale de Contrôle des prisonniers, déportés et internés (lettre du 8.2.1950). C’est pourtant l’avis de cette Commission qui sera retenu et, par conséquent, le rapatriement du corps par l’Etat français a été refusé.
Il n’est pas répertorié parmi les incorporés de force sur le site de la Région Alsace.
Comme pour la date de son entrée au RAD, sa date d’entrée dans l’armée allemande ne présente, pour un natif de 1922, aucun caractère de devancement d’appel et donc de volontariat. Tout indique que le jeune homme a plus été victime de la malveillance de compatriote que d’une éventuelle sympathie pour le régime national-socialiste.
« Il a été enterré au cimetière des prisonniers de guerre avec un convoi funèbre militaire, accompagné d’un groupe de ses camarades et avec l’assistance religieuse d’un aumônier militaire allemand. Des fleurs ont été achetées sur les fonds des prisonniers de guerre et déposées sur la tombe du prisonnier ».
* Fiche du VDK :
Heinrich Hofer
Heinrich Hofer ruht auf der Kriegsgräberstätte in Chattanooga./USA
Endgrablage: Block C Grab 3 A
Nachname:
Hofer
Vorname:
Heinrich
Dienstgrad:
Grenadier
Geburtsdatum:
09.08.1922
Geburtsort:
Strassburg
Todes-/Vermisstendatum:
13.08.1945
Todes-/Vermisstenort:
Camp Butner
* Il figure sur une liste de POW internés aux USA : il est mort le 13.8.1945 au Camp Butner (Caroline du Nord). Voir : www.gentracer.org/buriallist.html. Photo de la tombe : http://www.findagrave.com/cgi-bin/fg.cgi?page=pv&GRid=53067665&PIpi=31692283