Haletant, le rythme. Continue, la tension. Permanente, l’angoisse. Images fortes, dialogues essentiels et sans bavardage, musique épousant le rythme des scènes qui se succèdent sans pause…Le drame de l’incorporation de force a trouvé son support cinématographique. Enfin.
Salle comble lundi 25 mars dans une salle du complexe UGC. Le public, plutôt jeune, est venu après avoir réservé par mail. Et à la fin, après près de deux heures éprouvantes passées dans la peau d’un Malgré-Nous, plusieurs secondes de silence. Sonnés, les spectateurs se ressaisissent pour applaudir l’équipe à l’origine du film. Benjamin Steinmann, le scénariste et réalisateur, bien sûr, mais aussi les fabuleux acteurs : Jonathan Schuler, Julien Leininger, Elodie Blattner et Marco Motz. Sans oublier les autres évidemment (les soldats américains par exemple) et Jean-François Bilger dont le rôle, essentiel, fut de dispenser des conseils et de fournir des tenues militaires à travers l’association « Weitbruch libéré ».
Comment un tel film est-il né ? Benjamin Steinmann explique avoir écrit le synopsis à 12 ans, réuni 5000 euros et surtout des amis d’enfance. Le tournage a duré deux ans en pleine nature, forêts vertes et épisodes neigeux. Un film brutal comme la guerre, sensible comme un homme, égaré entre des flash back en Alsace et le présent. Ils communiquent comment, ces soldats désemparés ? En alsacien du nord ou du sud, en français voire en allemand. Le personnage principal, c’est un de ces déserteurs alsaciens qui furent nombreux à tenter d’échapper des griffes du monstre nazi… Mais d’ailleurs déserter d’une armée qui vous a illégalement incorporé par la force, est ce vraiment déserter ou plutôt s’évader ?
Un film à voir en tout cas, par hommage à ces dizaines de milliers de fils ou pères, maris ou fiancés, enrôlés par un pouvoir inique puis oubliés voire calomniés par la France dont ils étaient pourtant les enfants.
Projection gratuite samedi 6 avril à 20h au Millenium à Weitbruch, sur réservation auprès de jf.bilger@orange.fr
Bonjour,
Il semble que l’adresse jf.bilger@orange.fr ne soit pas valide ?
Bien à vous,
Jean-Philippe Senn