La divi­sion « Das Reich » : Le point de vue de Michel Foech­terlé

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Le docu­men­taire sur la divi­sion « Das Reich » amène quelques réflexions de ma part, bien que je ne sois pas un spécia­liste de la ques­tion.

1, on m’a toujours répété que l’His­toire est une science exacte et que, dès qu’on écrit une anec­dote histo­rique, et de plus sur un sujet qu’on sait par avance qu’il est parti­cu­liè­re­ment sensible, on a tout inté­rêt à véri­fier ses écrits. En effet certains chiffres cités (voir articles des DNA du 11 mars 2015), qui font polé­mique, semblent véri­ta­ble­ment très exagé­rés.

2, en effet le témoi­gnage de l’in­cor­poré de force alsa­cien n’est pas très glorieux. Il est effec­ti­ve­ment vrai, mais d’autres témoi­gnages d’in­cor­po­rés de force, comme indiqué dans l’ar­ticle des DNA, auraient dû être rete­nus.
Je pense à un docu­men­taire ,diffusé il y a plus de 20 ans, concer­nant les pendai­sons de Tulle. Autant que je m’en souvienne, il s’agis­sait du récit de l’in­ter­prète incor­poré de force qui se tenait debout près d’une table où le comman­dant de la compa­gnie SS mangeait à table avec le maire de Tulle. Pendant ce repas, les pendai­sons ont commencé ! Ce récit m’avait boule­versé, surtout qu’il émanait d’un soldat alsa­cien qui était d’une dignité extra­or­di­naire.

3, Germain Muller, que j’ai beau­coup appré­cié, a écrit cette fameuse pièce de théâtre : « Redde m’r nimm dafun » . Il avait raison d’en parler ainsi. Par contre, il se trouve que, main­te­nant, alors que les derniers témoins vont dispa­raître avec le temps, l’on se voit constam­ment en train d’es­sayer de corri­ger ou de recti­fier les dires ou commen­taires de tel ou tel écri­vain, auteur, jour­na­liste ou bien d’au­tres….

A mon avis, à force de ne plus en parler, ce que je comprends très bien à vrai dire, beau­coup de Français ignorent complè­te­ment le drame qu’ont connu les Alsa­ciens pendant l’Oc­cu­pa­tion et l’An­nexion. Les Alsa­ciens ne veulent plus en parler, mais quand quelqu’un donne un point de vue, tous les Alsa­ciens lui tombent dessus, j’exa­gère à peine… Il faut savoir ce qu’on veut.

4, c’est bien dommage qu’il n’existe aucun film à ce jour, aucun réali­sa­teur ne l’a encore fait, pour tour­ner un film « culte » qui résume les péré­gri­na­tions d’un « Malgré-Nous », sans roman­cer une histoire, mais en montrant que des faits réels, tels qu’ils s’étaient effec­ti­ve­ment dérou­lés. La vérité, que la vérité.
On aurait pu en faire un télé­film en plusieurs feuille­tons, car le sujet est vaste, telle­ment les épisodes ont été très marquants au fur et à mesure des mois et des années d’An­nexion.
On va peut être se battre pour montrer le récit d’un héros, d’un lâche, d’un « Malgré-Nous » « normal », bien sûr, mais il faut tout montrer. Les Hommes ne sont que des Hommes.

Récem­ment les chaînes françaises ont passé le feuille­ton « Un village français », mais, à la longue, l’his­toire ne tenait plus debout, c’était romancé à l’ex­trême.

Je sais que vous menez un combat sans fin pour réta­blir la vérité et je vous féli­cite.

Michel Foech­terlé Ammer­sch­wihr le 16 mars 2015

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