Le procès d’Oradour-sur-Glane, qui s’est tenu à Bordeaux
du 12 janvier au 12 février 1953 est-il une vieille histoire ?
Certes non, comme l’ont démontré les réactions passionnées
qui ont suivies la condamnation, le 14 septembre
2012, d’un survivant de la tragédie, Robert Hébras, pour ses
propos négationnistes tenus dans sa brochure Oradour-sur-
Glane, le drame heure par heure : « Je porterais à croire que
ces incorporés de force fussent tout simplement des volontaires
», outrepassant ainsi, d’après l’arrêt de la Cour d’Appel
de Colmar, « les limites de la liberté d’expression en
mettant en doute (…) le caractère forcé et non volontaire
de l’incorporation de force de jeunes Alsaciens dans les
unités allemandes de Waffen-SS, notamment ceux ayant
participé ou assisté au crime de guerre commis le 10 juin
1944 ».
Sans vouloir à nouveau justifier la réalité de l’incorporation de
force des 13 Malgré-Nous, chose définitivement reconnue et
jugée par la Justice française en 1953 et confirmée par elle en
septembre 2012, il convient de revenir sur certains points de
cette affaire qui continue de diviser une partie de l’opinion,
d’autant plus que Robert Hébras a décidé de se pourvoir en
cassation.
Suite du texte en PJ.
Pour en savoir plus : J.-J. Fouché (dir.), Comprendre Oradour. Centre de la Mémoire d’Oradour. L’intégrale du parcours de mémoire, 2000 ; J.-L. Vonau, Le procès de Bordeaux. Les « Malgré-Nous » et le procès d’Oradour, 2003 ; N. Mengus, A. Hugel, Entre deux fronts. Les incorporés de force alsaciens dans la Waffen-SS, 2 vol., 2007–2008 ; D. W. Hawes, Oradour. Le verdict final, 2009 ; N. Mengus, Comprendre l’incorporation de force, 2, 2012 ; Les Saisons d’Alsace, HS, mai 2012 ; Ph. Wilmouth. Mémoires parallèles. Moselle-Alsace de 1940 à nos jours, 2012.