LUXEMBOURG – La Fédération des enrôlés de forces (FEDEF) a réagi avec virulence à l’article du « Sun » qui évoquait le soi-disant passé nazi du père de Juncker, enrôlé de force pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le père de Jean-Claude Juncker a, comme beaucoup de Luxembourgeois pendant la Seconde Guerre mondiale, été enrôlé de force dans l’armée allemande. Pour le Sun, alors en pleine campagne anti-Juncker, ce fait historique a suffi pour évoquer le passé nazi de la famille de l’ancien Premier ministre luxembourgeois et pour souligner que son père avait « combattu pour Hitler pendant la Seconde Guerre mondiale ».
« Nous dénonçons avec fermeté l’idée selon laquelle les Luxembourgeois enrôlés de force ont combattu pour Hitler et ont donc soutenu l’idéologie nazie. Ce qui est sûr, par contre, c’est qu’ils se sont sacrifiés pour que leurs familles ne soient pas déportées. Ils n’étaient certainement pas des sympathisants nazis », souligne la Fédération des enrôlés de forces (FEDEF) dans une lettre ouverte publiée ce lundi. « Au moins chaque famille luxembourgeoise a été affectée » par l’enrôlement de force, la FEDEF demande au Royaume-Uni de prendre ce fait « en considération » et « de le porter à l’attention du public ».
La FEDEF profite de cette lettre adressée à l’ambassadeur du Royaume-Uni à Luxembourg pour revenir sur l’invasion et l’occupation nazies du Grand-Duché. Elle y évoque ainsi la triste journée du 31 août 1942. Lors de l’annonce de l’enrôlement de force des Luxembourgeois dans l’armée allemande, une grève générale avait été organisée pour protester. Elle fut réprimée dans le sang. La Fédération des enrôlés de forces rappelle que plus de 11 000 jeunes Luxembourgeois ont été obligés de porter l’uniforme allemand. Plus de 3 000 d’entre eux sont morts.