Il est arrivé à Strasbourg en costume et sac à dos. Andreas Brendel, procureur de Dortmund, en Allemagne, chargé de traduire en justice les derniers nazis encore vivants, a passé la matinée dans les locaux de l’ADEIF (Association des déserteurs, évadés et incorporés de force, plus communément appelés « Malgré-nous » alsaciens), pour en consulter les archives.
« Le parquet de Dortmund travaille depuis plusieurs années sur le massacre d’Oradour-sur-Glane. Il est nécessaire de vérifier que toutes les sources ont bien été rassemblées et étudiées, et nous avons eu connaissance du fait que cette association a dans ces archives des procès verbaux que nous ne connaissons pas. C’est ce que nous voulons voir », a expliqué le magistrat « chasseur de nazis » en arrivant ce matin dans les locaux de l’ADEIF.
Celle-ci dispose de ses propres archives sur le procès de Bordeaux, qui jugea notamment 14 Alsaciens pour leur participation, sous uniforme allemand, au massacre d’Oradour-sur-Glane en 1944. L’accueil réservé par l’association a été tendu. « Nous sommes extrêmement choqués. Le fait que Strasbourg rime avec Oradour est insoutenable. C’est quelque chose qui ne passera jamais », lui a notamment dit un membre de l’ADEIF.
Anne-Camille Beckelynck
Andreas Brendel, procureur allemand, est venu à l’ADEIF consulter des archives du procès de Bordeaux sur le massacre d’Oradour-sur-Glane. (Photo DNA Michel Frison)