Quelle Europe demain ?, par Renée Baudot

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Nous sommes à la veille des élec­tions euro­péennes et nous nous trou­vons en présence de 34 listes en France et de 41 en Alle­magne. Cela prouve l’in­sa­tis­fac­tion de la popu­la­tion vis à vis de la poli­tique menée par les partis qui gouvernent l’Eu­rope.

Depuis des décen­nies, les thuri­fé­raires de l’Eu­rope nous promettent un univers radieux avec la paix éter­nelle, la sécu­rité dans l’es­pace Schen­gen, la pros­pé­rité écono­mique avec le plein-emploi, un niveau de vie plus élevé dans une Europe puis­sante et respec­tée.

Un conti­nent de rêve prêt à accueillir des dizaines de millions de migrants pour four­nir la main-d’œuvre manquante dans nos pays qui payera les futures retraites.

Qu’en est-il en réalité ? Quelle Union euro­péenne avons-nous ? Celle de Char­le­magne, de Jean Monnet ou celle de la « Maison Rouge » ?

 

L’Eu­rope de Char­le­magne était l’Eu­rope de la Chré­tienté. Notre grand roi s’est battu au Nord contre les païens frisons et saxons et au Sud contre les Sarra­sins. Le président Giscard d’Es­taing s’est opposé à la mention des racines chré­tiennes de l’Eu­rope dans la Cons­ti­tu­tion. Aujourd’­hui, l’Eu­rope de Char­le­magne est réduite à un souve­nir.

 

L’Eu­rope de la « Maison Rouge » (cf. G. Loth, Le dernier secret de la Maison Rouge, Ed. Ronald Hirlé, 1993 ; https://www.malgre-nous.eu/2019/04/10/limpos­sible-reve-de-lalle­magne-un-siege-au-conseil-de-secu­rite-par-renee-baudot/). Le 10 août 1944 se tint une réunions secrète (aujourd’­hui un secret de Poli­chi­nelle) à l’hô­tel « Maison Rouge » à Stras­bourg. De hauts digni­taires nazis, des indus­triels repré­sen­tants les firmes Krupp, Messer­sch­midt, Volks­wa­gen, ainsi que des hauts fonc­tion­naires améri­cains de la Navy et du Minis­tère de l’Ar­me­ment, se retrou­vèrent et, sachant que la guerre, était perdue, ils mirent au point un plan pour l’après-guerre.

Au IIIe Reich, vaincu mili­tai­re­ment, devait succé­der un IVe Reich écono­mique. Après-guerre, l’éco­no­mie alle­mande se réta­blit rapi­de­ment. Et, sous la houlette de Konrad Adenauer, les anciens nazis (banquiers, hauts fonc­tion­naires et indus­triels maquillés en démo­crates) travaillèrent à la mise en place d’un empire euro­péen écono­mique et poli­tique dont ils prirent la direc­tion.

Cette réunion est rappor­tée dans un docu­ment déclas­si­fié : US Mili­tary Intel­li­gence EWPA – 128 Red-House Report.

 

L’Eu­rope de Jean Monnet. Jean Monnet a aidé à la réali­sa­tion du plan mis au point avec la parti­ci­pa­tion des Améri­cains à l’hô­tel « Maison Rouge ». Marie-France Garaud fut la première à dénon­cer Jean Monnet, agent améri­cain payé par la CIA pour mettre en place le plan des Améri­cains pour la créa­tion d’un grand espace écono­mique en Europe avec l’ai­der du naïf Robert Schu­man.

Au lende­main de la guerre, six pays de l’Eu­rope de l’Ouest – France, Alle­magne, Belgique, Italie, Luxem­bourg, Pays-Bas – créèrent la CECA (Commu­nauté Econo­mique du Char­bon et de l’Acier). Ce fut le début de l’Union écono­mique euro­péenne. Puis ces pays adhé­rèrent à l’OTAN sous comman­de­ment mili­taire améri­cain pour contrer l’Union sovié­tique. Le géné­ral De Gaule, soucieux de la souve­rai­neté et de l’in­dé­pen­dance natio­nale, s’op­posa à l’Union euro­péenne sous domi­na­tion améri­caine. Il prônait l’Eu­rope des patries.

 

Qu’est-ce que l’Eu­rope nous a apporté ?

La paix. L’Union euro­péenne s’est construite pendant la Guerre froide. La paix a été basée sur la dissua­sion nucléaire, sur « l’équi­libre de la terreur ». Ce n’est pas l’Eu­rope qui nous a apporté la paix : c’est parce que l’Eu­rope n’était pas en guerre que l’Union euro­péenne a pu se consti­tuer.

La recon­nais­sance préci­pi­tée de l’in­dé­pen­dance de la Croa­tie – alliée du IIIe Reich pendant la Seconde Guerre mondiale – par le chan­ce­lier Helmuth Kohl est à l’ori­gine de la guerre en Yougo­sla­vie, de l’écla­te­ment du pays avec la créa­tion du Kosovo au coeur de l’Eu­rope (cf. L’Eu­rope est morte à Pris­tina, de Jacques Hogard). Actuel­le­ment, le retour au Kosovo des djiha­distes, partis se battre aux côtés de Daesch en Syrie, met en péril la sécu­rité et la liberté en Europe.

L’Union euro­péenne est en discus­sion avec la Turquie, nation de 81,2 millions d’ha­bi­tants, en vue de sa future adhé­sion, ce qui entraî­nera la libre circu­la­tion de ses ressor­tis­sants sur tout le conti­nent. Elle sera rapi­de­ment le pays le plus peuplé de l’Union euro­péenne devant l’Al­le­magne vieillis­sante qui compte 82,6 millions d’ha­bi­tants. Il serait de notre inté­rêt de favo­ri­ser l’en­trée dans l’Union de notre alliée indé­fec­tible, la Serbie que notre pays a eu la sottise crimi­nelle de bombar­der en 1999. La Serbie a offert de verser 100 millions d’eu­ros pour la restau­ra­tion de la cathé­drale Notre-Dame. J’ai oublié le montant donné par nos amis alle­mands.

L’Al­le­magne est la première puis­sance écono­mique de l’Eu­rope. A ce titre, elle souhaite gouver­ner l’Eu­rope du point de vue poli­tique et réclame le partage de notre siège au Conseil de Sécu­rité. Par ailleurs, elle envi­sage l’ac­qui­si­tion de bombar­diers nucléaires pour le trans­port de bombes à hydro­gène améri­caines. Est-ce cela, l’Eu­rope de la Paix ?

La sécu­rité. Le traité de Schen­gen, par la suppres­sion des fron­tières à l’in­té­rieur de l’Eu­rope, a malheu­reu­se­ment permis aux bandes orga­ni­sées en prove­nance des pays de l’Est et aux groupes mafieux venus des bords de la Médi­ter­ra­née de se livrer à des trafics en tout genre, expo­sant égale­ment la popu­la­tion à divers types d’agres­sions. L’Union euro­péenne s’oc­cupe du calibre des tomates, mais elle est inca­pable de régler cette situa­tion fort préoc­cu­pante.

La pros­pé­rité. L’Union euro­péenne compte 512 millions d’ha­bi­tants, de consom­ma­teurs noyés sous les produits manu­fac­tu­riers, souvent de qualité médiocre, du monde asia­tique. Notre indus­trie a été ruinée par le dogme du libre-échange, l’ou­ver­ture totale des fron­tières aux marchan­dises, aux capi­taux et aux Hommes. En France, il manque 6 millions d’em­plois indus­triels et nos agri­cul­teurs sont l’objet d’une concur­rence effré­née qui ne leur permet plus de vivre.

L’in­tro­duc­tion de la monnaie unique, en faci­li­tant les échanges, devait être le vecteur de l’aug­men­ta­tion du niveau de vie dans la Commu­nauté euro­péenne. Avec l’euro, nous avons assisté à une forte augmen­ta­tion des prix, ce qui est corro­boré par une étude du Centre de poli­tique euro­péenne (un cercle de réflexion alle­mand) : « Le passage à l’euro a entraîné une chute de la pros­pé­rité dans 5 pays sur le 8 pris en compte, à savoir : France, Italie, Portu­gal, Belgique et Espagne. Entre 1999 et 2017, un Français a perdu 56000 euros, et un Alle­mand et un Néer­lan­dais ont gagné 20000 euros ».

 

En conclu­sion, les partis qui ont gouverné l’Eu­rope n’ont pas tenu leurs promesses. Notre inté­rêt bien compris est de reve­nir à une Europe des Patries, de ne plus accep­ter que les lois euro­péennes soient supé­rieures à nos lois natio­nales. Cela néces­site une modi­fi­ca­tion de la Cons­ti­tu­tion. En Alle­magne, la loi fonda­men­tale (Cons­ti­tu­tion) prône la supé­rio­rité de la loi alle­mande sur la loi euro­péenne. Ce qui lui permet de défendre ses inté­rêts.

Enfin, si l’Union euro­péenne veut unir et rappro­cher les citoyens, elle doit résoudre tous les problèmes qui préoc­cupent sa popu­la­tion. L’in­cor­po­ra­tion de force est un problème euro­péen qui concerne l’Al­le­magne, la France, la Belgique, le Luxem­bourg, la Pologne, la Slové­nie, la Tché­quie et l’Ita­lie (après l’ar­mis­tice de Cassi­bile, 3 septembre 1943), sans oublier la Serbie (non membre de la Commu­nauté à ce jour). Il est urgent de rendre justice aux incor­po­rés de force et à leurs familles. A moins qu’il soit souhaité que ce crime contre l’hu­ma­nité ne se réduise, lui aussi, à un souve­nir.

 

Renée Baudot

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