MARTZ Léon et Paul
Léon Martz
* Paul, son frère, fut incorporé de force comme Luftwaffenhelfer.
Les camps américains de prisonniers allemands pour Malgré-Nous évadés
PAR JOSEPH TRITZ
Aucune étude complète n’a jamais été faite sur l’incroyable histoire de ces Malgré-Nous, évadés de l’armée allemande, bravant tous les risques pour se cacher, parfois pendant presque un an, prés de chez eux, parfois à l’insu de leur famille et qui, à l’automne 1944,ont été traités en soldats ennemis par les Américains qui les ont emmenés en captivité, dans des camps de prisonniers, où ils sont placés sous les ordres et sous la garde d’officiers et de sous-officiers allemands de souche. Il a fallu du temps pour que les autorités françaises de l’époque réagissent !
Des « Malgré-Nous » indésirables – L’avis de la SNIFAM (Solidarité Normande aux Incorporés de Force d’Alsace-Moselle)
Vous avez dit Fraternité ?
Monsieur Bagot, par son esclandre du 6 juin à l’égard des « Malgré-Nous », s’est montré à la fois historien, républicain, diplomate et exécuteur testamentaire par cette déclaration péremptoire : « Vous n’avez rien à faire à la stèle Kieffer ». Jugez par vous-même :
Historien :
En 1940, après la défaite de la France, l’Allemagne nazie annexe l’Alsace-Moselle. En termes concrets, cela signifie que les Alsaciens-Mosellans deviennent citoyens allemands. Les jeunes sont incorporés d’office dans l’armée allemande, sans possibilité de refus ou de désertion dans la mesure où leurs familles respectives faisaient l’objet de représailles en étant déportées dans les camps de concentration ( lesquels existaient depuis 1933 pour les opposants au régime ). Ils seront 135.000 dans ce cas-là, et nombreux sont ceux qui perdront la vie sous cet uniforme honni. Placés en première ligne au front, faire demi-tour était impossible, la gendarmerie allemande tirait sur les fuyards…
Ignorer – pire déformer l’Histoire – c’est insulter ceux qui sont tombés !
Où est la Liberté, pour laquelle ces hommes se sont sacrifiés ?
Républicain :
Il est utile de rappeler que les commandos français étaient tous volontaires, ce qui n’était pas le cas des « malgré nous ». Tous ceux qui ont débarqué l’ont fait pour restaurer la Liberté, en tout premier lieu celle de penser et de s’exprimer. Ces héros tombés ce jour-là approuveraient-ils cette sentence ?
Où est la Fraternité qui figure dans notre devise nationale ?
Diplomate :
Les historiens, les politiciens et les élus l’ont compris et incorporent dans les cérémonies officielles les « malgré nous » depuis 10 ans, y compris en ce jour solennel du 70ème anniversaire du Débarquement en 2014 où tous les pays impliqués étaient présents. Même l’armée allemande est associée à ces commémorations qui célèbrent toutes la fin du nazisme et non la fin de l’Allemagne.
Au nom de quoi balayer d’un éclat de voix l’accord des autorités locales et organisatrices ?
Exécuteur testamentaire :
En tant que fils d’un commando, et à ce titre seul, il s’est érigé en exécuteur testamentaire ? Dans quelle déclaration officielle figure l’exclusion des « malgré nous » ?
L’Histoire ne se résume pas simplement à commémorer par la sonnerie aux morts mais à s’inspirer des valeurs défendues par les morts et à les transmettre à nos enfants et petits-enfants.
Mort, où est ta victoire ?
Monsieur Bagot, où est votre victoire ?
Solidarité Normande aux Incorporés de Force d’Alsace-Moselle (S.N.I.F.A.M)
POLEMIQUE SUR LA PRESENCE DE « MALGRE-NOUS »
Voir aussi : http://www.malgre-nous.eu/spip.php?article3600
Des « déportés militaires » indésirables
* Sur le site de « Ouest France », on peut lire :
Un an après avoir accueilli la cérémonie internationale du 70e anniversaire, moins d’effervescence à Ouistreham. Mais l’hommage au commando Kieffer a été tout aussi grand.
Après le faste et les yeux du monde entier l’an passé, Ouistreham est revenu à une cérémonie plus intime même si le public était venu nombreux sur la plage de Riva-Bella et autour de la stèle Kieffer.
« Nous n’oublierons jamais », a rappelé Romain Bail, le maire de Ouistreham en conclusion de son discours où il a rendu hommage à tous ceux qui avaient débarqué « en apportant au chevet de la France le goût de la liberté ».
Puis ce fut la cérémonie de tradition de l’école des fusilliers marins de Lorient sur la plage de Riva-Bella. Présentation du drapeau, promotions, remise de fourragères et des fameux bérets verts, dont un remis par Léon Gautier, ont ponctué cette cérémonie.
À noter que les Malgré-Nous, ces incorporés d’office à l’armée allemande d’Alsace-Lorraine, étaient conviés à la cérémonie. Une invitation qui n’a pas été du goût de tout le monde.
Le retour de Jean-Jacques Remetter
Au pont du Rhin, à Strasbourg, le 15 avril 1955. Jean-Jacques Remetter, de retour de captivité, est accueilli par Paul Collowald, journaliste au Nouvel Alsacien, et Robert Bailliard, président de l’ADEIF du Bas-Rhin. (Coll. P. Collowald)