Par la presse (Figaro du 20.10.2019), nous avons appris que l’Allemagne veut juger pour crime contre l’humanité deux Syriens, inconnus du grand public, arrêtés sur son territoire.
Cette nouvelle est surprenante. Comment l’Allemagne, qui n’a pas apuré son passé – le passé nazi ne passe pas -, peut-elle envisager de juger les criminels de guerre d’un autre pays ?
Aux lendemains de la Deuxième Guerre mondiale, le Tribunal militaire international de Nurembeg a jugé les principaux criminels de guerre nazis, douze d’entre eux furent condamnés à mort et exécutés. Certains prévenus réussirent à échapper à la peine capitale, par exemple :
- Baldur von Schirach avait mis son talent au service du nazisme pour pervertir la jeunesse à la direction des Jeunesses hitlériennes. Sa mère étant issue d’une riche et puissante famille américaine, les Américains le protégèrent et le sauvèrent.
- Franz von Papen, ancien chancelier du Reich, ancien président du parti du Zentrum, a bénéficié de la protection du Vatican.
Il y eut un total de 3356 condamnations. Au plus fort de la guerre, il y avait plus de mille généraux. Combien d’entre eux ont respecté les us et coutumes de la guerre ? Il est difficile de le savoir, mais il est permis de s’interroger. Si le Tribunal de Nuremberg a eu ses lacunes et ses zones d’ombre, il a eu le mérite d’exister.
Soixante-quinze ans ont passé. L’Allemagne vaincue et réduite en cendres en 1945 a reconquis sa place au soleil. Elle domine l’Europe par sa puissance économique et impose son point de vue à la politique européenne. Nos présidents de la République vont se faire adouber à Berlin. Si, à l’Ouest, les dirigeants des autres pays acceptent cette situation, il n’en est pas de même dans les pays de l’Est européen qui n’ont pas oublié que les nazis ont mis l’Europe à feu et à sang.
Juger et réprimer les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis dans d’autres pays relève de la compétence de la Cour pénale internationale de La Haye.
En revanche, l’Allemagne possède le tribunal de Ludwigsburg dédié à la poursuite des crimes du nazisme. Ce tribunal est connu du grand public pour traduire en justice les anciens gardiens des camps de l’Est, souvent des Ukrainiens, des vieillards nonagénaires et grabataires. Plutôt que de s’occuper des crimes commis dans un autre pays, le gouvernement de la RFA a le devoir moral de reconnaître le crime contre l’humanité commis par les nazis à l’encontre des incorporés de force.
L’Allemagne doit faire son « COMING-OUT JUDICIAIRE » sinon elle perdra toute crédibilité sur le plan européen et international.
En conclusion, je rappellerai un proverbe oublié, ce qui n’enlève rien à sa pertinence : « Quand le diable vieillit, il se fait capucin ».
Je signale également à l’attention des lecteurs la dernière page du récent numéro de la revue Frieden (02/2019) édité par le Volksbund intitulée : « Frieden braucht Mut ». Il est certain que le courage fait défaut aux responsables du gouvernement de la RFA pour assumer leur histoire et en tirer les conséquences qui s’imposent.
Renée Baudot
très bien écrit l/Allemagne doit reconnaitre le crime contre l humanité commis par les Nazis à l /encontre des incorporés de force.
Comment l’Allemagne, µ peut-elle envisager de juger les criminels de guerre d’un autre pays ? cest l’obligation d’un état de juger les auteurs de cimes contre l’humanité arrêtés sur son territoire. Le baratin anti-allemand est superflu (…Elle domine l’Europe par sa puissance économique et impose son point de vue à la politique européenne. Nos présidents de la République vont se faire adouber à Berlin. Si, à l’Ouest, les dirigeants des autres pays acceptent cette situation….).
Très bon article, félicitations !