Discours du président de la Répu­blique, Nico­las Sarkozy, le 8 mai 2010 à Colmar

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Nous repro­dui­sons ici le fac-similé du discours prononcé par le président de la Répu­blique, Nico­las Sarkozy, le 8 mai 2010 à Colmar.

DISCOURS DE M. LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

Colmar (Haut-Rhin) — Samedi 8 mai 2010

Monsieur le Premier ministre,

Monsieur le Président du Sénat,

Monsieur le Vice-président de l’As­sem­blée natio­nale,

Messieurs les Ministres,

Mesdames et Messieurs les Parle­men­taires,

Monsieur le Maire de Colmar,

Mesdames et Messieurs les élus,

Mesdames et Messieurs,

Il y a 65 ans, le 8 Mai 1945 s’ache­vait la 2ème Guerre Mondiale.

Le 19 Mars, le dernier soldat alle­mand avait quitté le sol alsa­cien.

Le dernier acte de la libé­ra­tion de la France s’était joué ici, à Colmar, dernière ville française occu­pée, au début du mois de Février.

Le 26 Janvier, le Géné­ral de Lattre de Tassi­gny signe son ordre d’opé­ra­tion n°247 : la poche de Colmar où est retran­chée la 19ème armée alle­mande doit être liqui­dée par une opéra­tion de débor­de­ment évitant à la ville des
combats destruc­teurs.

Le 2 Février 1945, la 5ème divi­sion blin­dée française entre dans Colmar. Le char du Géné­ral Schles­ser qui la commande porte le nom d’Aus­ter­litz…

Dans sa procla­ma­tion aux habi­tants de Colmar, de Lattre écrit : « Après quatre ans et demi d’op­pres­sion et de souf­frances, quatre ans et demi d’une sépa­ra­tion si cruelle à nos cœurs, votre Cité retrouve la Mère Patrie et le drapeau trico­lo­re… »

Après, tout s’en­chaine. Le 6 Février, Neuf-Brisach est libéré à son tour. Et dès le 9 de Lattre peut écrire : « Au vingt-et-unième jour d’une âpre bataille au cours de laquelle les troupes améri­caines et françaises ont riva­lisé d’ar­deur, de téna­cité et de sens manœu­vrier, l’en­nemi a été chassé de la plaine d’Al­sace ».

Quatre semaines plus tard, le dernier village alsa­cien encore occupé est libéré.

Je veux rendre hommage à la Résis­tance alsa­cienne, aux dépor­tés, aux morts des maquis des Vosges, à tous ceux que la Gestapo traqua, arrêta, tortura, assas­sina.

A tous les réfu­giés alsa­ciens et lorrains qui partout entrèrent dans la clan­des­ti­nité.

Aux combat­tants volon­taires de la Brigade Alsace-Lorraine dont les plus jeunes avaient à peine 16 ans.

Mais en choi­sis­sant de venir célé­brer, cette année le 8 Mai à Colmar, je n’ai pas voulu seule­ment évoquer le souve­nir des combat­tants auxquels nous devons tant et dont les noms s’ef­facent lente­ment des mémoires au fur et à mesure que la mort fait dispa­raître les derniers témoins.

Si j’ai choisi l’Al­sace, c’est parce qu’au-delà des souf­frances qu’elle a parta­gées avec tous les Français du fait de la guerre et de l’oc­cu­pa­tion, il y a une souf­france terrible qu’elle est la seule, avec la Moselle, à avoir subie et qui a laissé dans le cœur de chaque alsa­cien et de chaque Mosel­lan une profonde et secrète bles­sure dont la douleur n’est pas éteinte.

Il fallait qu’un Président de la Répu­blique vint un jour ici pour dire aux Français ce que fut le drame de l’Al­sace et de la Moselle.

Il fallait qu’un Président de la Répu­blique vint dire aux Alsa­ciens que leur douleur est celle de tous les Français, parce que la France est indi­vi­sible et parce que l’Al­sace est française, française parce qu’elle l’a voulu, parce que son âme est française, parce que son cœur est français, parce qu’il n’y a pas un Français, l’his­toire ayant été ce qu’elle a été, qui puisse imagi­ner la France sans l’Al­sace.

Je suis venu aujourd’­hui en Alsace répa­rer une injus­tice.

***

En 1940, l’Al­sace-Moselle vécut une annexion de fait. Tout ce qui rappe­lait la France, tout ce qui pouvait expri­mer la volonté des Alsa­ciens et des Lorrains d’être Français, fut banni, traqué, puni. Dans ce Colmar où la langue française était désor­mais pros­crite, où les noms et prénoms mêmes durent être chan­gés, tout ce qui reliait chacun de nos compa­triotes à la France, de la façon la plus intime et la plus person­nelle, tout cela dispa­rut.

Les villes furent divi­sées en sections, cellules et blocs pour être mieux contrô­lées. La popu­la­tion fut enrô­lée dans les orga­ni­sa­tions nazies. Les adultes, dans le service du travail du Reich en 1941. L’an­née suivante vint le tour des plus jeunes de 10 à 18 ans, obli­gés d’adhé­rer aux jeunesses hitlé­riennes. Mais la pire des souf­frances fut celle qui a été la plus occul­tée. Le silence qui s’est fait autour d’elle n’a fait qu’ajou­ter à la douleur parce que ce silence était comme un soupçon.

A partir de 1942, les Alsa­ciens et les Mosel­lans furent enrô­lés de force dans l’ar­mée alle­mande. On leur mit un uniforme qui n’était pas celui du pays vers lequel allaient leur cœur et leur fidé­lité, on les envoya se battre pour une cause qui n’était pas la leur et qu’ils haïs­saient. On les força à agir contre leur patrie, leur serment, leur conscience.

Ils furent 130 000.

30 000 sont morts au combat. 10 000 furent portés dispa­rus. Les « malgré nous » ne furent pas des traitres.

Les menaces de repré­sailles qui pesaient sur leurs familles ne leur lais­saient pas le choix. Ce furent des victimes. Des victimes du nazisme. Des victimes du pire régime d’op­pres­sion que l’his­toire ait connu.

Les victimes d’un véri­table crime de guerre. On les envoya sur le front de l’Est. A leur souf­france morale, s’ajou­tèrent les pires souf­frances physiques.
Ceux qui furent faits prison­niers connurent des condi­tions de déten­tion effrayantes.

A leurs familles, à leurs enfants qui ont souf­fert aussi, aux survi­vants de cette tragé­die, je veux dire que ceux qui les ont aban­don­nés, ceux qui n’ont rien fait pour empê­cher cette igno­mi­nie perpé­trée contre des citoyens français, ont trahi les valeurs de la France, l’ont désho­no­rée.

Vichy a trahi la France et l’a désho­no­rée. La colla­bo­ra­tion fut une trahi­son et un déshon­neur.

Je veux dire à tous les Français que le destin tragique de ces hommes fait partie de notre histoire natio­nale, de notre mémoire collec­tive et que leur douleur mérite la compré­hen­sion et le respect. La compré­hen­sion et le respect que l’on doit à ceux auxquels nous lie le senti­ment profond d’ap­par­te­nir à une même nation frater­nelle qui a partagé tant d’épreuves.

Si les réfu­giés alsa­ciens furent accueillis en masse dans toutes les provinces françaises dès le début de la guerre, si les juifs de Stras­bourg trou­vèrent un refuge sûr dans les fermes du Péri­gord où les paysans les cachaient au péril de leur vie, si l’Al­sace fut libé­rée par des soldats qui n’avaient jamais vu de neige de leur vie mais pour qui la France ne pouvait être libre tant que le dernier soldat ennemi ne serait pas repassé de l’autre côté du Rhin, la France trouva en Alsace parmi les plus belles figures de la Résis­tance et le plus ardant des patrio­tismes.

***

L’Al­sace, parce qu’elle connaît la valeur du sacri­fice, sait la valeur de la paix.
Elle qui fut traver­sée par tant d’in­va­sions.

Elle qui fut l’enjeu de tant de conflits.

Elle pour qui tant de sang fut versé.

Elle n’a aucun doute sur son iden­tité qui est alsa­cienne.

Elle n’a aucun doute sur sa fidé­lité qui est française.

Elle n’a aucun doute sur son idéal qui est euro­péen.

C’est pour cela que ce 8 Mai, ici, prend une signi­fi­ca­tion si parti­cu­lière et si profonde : celle d’une Nation se recueillant sur elle-même pour puiser en elle la force de s’ou­vrir aux autres, et, n’ou­bliant rien de son passé, de se tour­ner vers l’ave­nir.

Je voudrais finir en adres­sant à la jeunesse de France ces quelques paroles que certains d’entre vous connaissent par cœur.

« Nous avions dix huit ans, ou un peu plus

Nous aimions la vie, le bruit et même un peu plus

Nous aimions notre maison, notre village et même un peu plus (…)

Nous aimions nos pères, nos mères et beau­coup plus (…)

Nous aimions les filles, leurs sourires et beau­coup plus (…)

Mais ils nous ont cassé nos rêves, nos espoirs et beau­coup plus. (…)

Ils nous ont pris nos joies, nos espé­rances et beau­coup plus (…) »

Ne les oublions pas.

Vive la Répu­blique !

Vive la France !

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INGWILLER Alfred et Charles

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Les deux frères à ma grand-mère ont été incor­po­rés de force et ne sont jamais reve­nus.

Quelqu’un peut-il m’ai­der à avoir des infor­ma­tions les concer­nant ? Il s’agit de :

 INGWILLER Alfred, né à ECKBOLSHEIM le 04/09/1919.

 INGWILLER Charles, né à ECKBOLSHEIM le 01/03/1921.

 Cour­riel : anstettjs@­wa­na­doo.fr

* Fiches du Volks­bund et du DRK trans­mises par Claude Herold :

 Nach­name: Ingwiller

 Vorname: Alfred

 Dienst­grad:

 Geburts­da­tum: 04.09.1919

 Geburt­sort:

 Todes-/Vermiss­ten­da­tum:

 Todes-/Vermiss­te­nort: Rasten­burg / Barten / Korschen /Roes­sel

 Au moment de sa dispa­ri­tion, Alfred Ingwiller appar­te­nait à la Pi. Sperr Kp. 904 (FPN 29330).

 Nach­name: Ingwiller

 Vorname: Karl Emil

 Dienst­grad:

 Geburts­da­tum: 01.03.1921

 Geburt­sort:

 Todes-/Vermiss­ten­da­tum: 01.07.1944

 Todes-/Vermiss­te­nort: Russ­land

 Au moment de sa dispa­ri­tion, Charles Ingwiller appar­te­nait à la 14e compa­gnie du Grena­dier-Regi­ment 32 (FPN 10145).

jpg_Ingwiller_Alfred-2.jpgjpg_Ingwiller_Charles.jpg

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GLASSER Léon

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jpg_GLASSERLeon.jpg Je fais des recherches sur le parcours de mon beau-père Léon GLASSER, né le 11.01.1919 à Bruns­tatt (Haut-Rhin). Il habi­tait Mulhouse et était tour­neur-ajus­teur chez DMC. Il était marié à Claire Martin. Il a été incor­poré de force le 20.10.1944. Je sais seule­ment qu’il a écrit une seule fois de Heil­bronn (Schlief­fen­ka­serne, 3. Ausbil­dung Kommando zur beson­de­rer Verwen­dung) le 19.11.1944. Il n’est jamais revenu et, le 28 décembre 1951, a été déclaré mort à la date du 31.12.1945 par le tribu­nal de Mulhouse.

Pouvez-vous me donner une piste (asso­cia­tions) pour retrou­ver le nom de
son régi­ment et d’autres recherches ? Je ne parle pas alle­mand.

Je vous remer­cie.

E. Ludwig

 Cour­riel : e.ludwig@­la­poste.net

* Rensei­gne­ments trans­mis par Monique Urli-Glas­ser, fille de Léon Glas­ser, et Evelyne Ludwig.

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FUCHS Joseph

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Mon oncle Joseph FUCHS, né en 1918 à Basse-Yutz, Moselle, incor­poré de force dans l’ar­mée alle­mande n’est pas revenu de la guerre.

J’ai­me­rais savoir s’il y a des traces dans les registres alle­mands.

Merci de m’in­diquer quelles démarches éven­tuelles effec­tuer.

Gene­viève Letem­plier-Fuchs

Cour­riel : corial­lo@ya­hoo.fr


* Fiche du Volks­bund trans­mise par Claude Herold :

Nach­name: Fuchs

Vorname: Joseph

Dienst­grad:

Geburts­da­tum: 16.03.1918

Geburt­sort:

Todes-/Vermiss­ten­da­tum: 01.05.1944

Todes-/Vermiss­te­nort: Alma Tamak/Baidary/Belbeck/Kap Lukul/Ba-
chtschi­sa­raij/BijukU­sen­basch/Sewas­to­pol/

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SCHALL Raymond

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Je recherche des rensei­gne­ments sur la periode mili­taire de mon père, Raymond Schall, né le 24.9.1913 et habi­tant à Berg­bie­ten.
NB : Je me suis mis en rapport avec les archives WAST et attend une réponse.

Merci pour tout rensei­gne­ment.

Gilbert Schall

 Cour­riel: gilbert.schall@­nu­meo.fr

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KLEIN Fernand

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Mon oncle Fernand Klein est né le 23 juin 1924 à Mulhouse (Haut-Rhin).
Il a été incor­poré de force dans le RAD mi 42. Il a été incor­poré en octobre 42 dans la Wehr­macht.
Il a été envoyé en Finlande et a passé un certain temps en Lapo­nie.
J’es­saie de retra­cer son périple au tarvers de son unité, dans le cadre de Barba­rossa et plus tard de l’Opé­ra­tion Cita­delle pour expliquer comment il s’est retrouvé en Ukraine.

En tout état de cause il est décédé le 3 janvier 1944 après 2 ou 3 nuits de gardes succes­sives par des tempé­ra­tures avoi­si­nant les –20°C et a été enterré dans un cime­tière impro­visé de la Wehr­macht dans le village de Bystrijewska dans les alen­tours de Kiev (certaines infor­ma­tions on été trans­mises par d’an­ciens co-incor­po­rés selon mon père).

Au travers du Volks­bund et des regrou­pe­ments de tombes cette loca­li­sa­tion de semble pas encore avoir été prise en compte. Je me demande si ce cime­tière existe toujours ! Les cour­riers offi­ciels avaient été envoyés à mes grands parents à l’époque. Je joins une photo de la tombe de l’époque.

jpg_Tombe_Fernand_Klein-3.jpg

Au moment de son décès, il faisait partie du 78e régi­ment d’in­fan­te­rie, 3e compa­nie de la Wehr­macht ou 78. Grena­dier Divi­sion qui, d’après mes recherches, a été forte­ment décimé en 43 et trans­formé en Sturm-Divi­sion qui sera anéan­tie en 44 et 45. Cette unité devait faire partie de la 9e Armée ou Corps d’Ar­mée. Je ne sais pas s’il a changé d’unité entre la Finlande et l’Ukraine.
Mon oncle est listé dans les Alsa­ciens incor­po­rés dans l’ar­mée alle­mande et non rentrés au pays.

Mon père, son frère incor­poré de force lui aussi (classe 26, Waffen-SS / Italie et Hongie) essaie depuis plus de 30 ans de savoir ce qu’est devenu cette tombe. Si, par quelque moyen possible, il serait possible d’avoir des infor­ma­tions quand au deve­nir de ce cime­tière et de cette tombe, ce serait un soula­ge­ment impor­tant pour mon père qui a aujourd’­hui 84 ans.

Je vous remer­cie d’avance pour toute aide possible dans cette recherche

Luc Klein

Cour­riel : luck­lein@y­mail.com

* Fiche du Volks­bund trans­mise par Claude Herold :

Nach­name: Klein

Vorname: Fernand

Dienst­grad: Grena­dier

Geburts­da­tum: 23.06.1924

Geburt­sort: Mühl­hau­sen

Todes-/Vermiss­ten­da­tum: 03.01.1944

Todes-/Vermiss­te­nort: Lapy­row­scht­schina

Fernand Klein wurde noch nicht auf einen vom Volks­bund errich­te­ten Solda­ten­fried­hof überführt oder konnte im Rahmen unse­rer Umbet­tungs­ar­bei­ten nicht gebor­gen werden. Nach den uns vorlie­gen­den Infor­ma­tio­nen befin­det sich sein Grab derzeit noch an folgen­dem Ort: Bystrijewka / Orscha – Bela­rus

* Préci­sions trans­mises par Richard Klein :

Le village s´ap­pelle désor­mais s’ap­pelle main­te­nant Дуброўна ( dobruna ), Bystrijewka c’est du polo­nais

[https://maps.google.fr/maps?oe=utf-8&client=fire­fox-a&chan­nel=fflb&q=%D0%94%D1%83%D0%B1%D1%80%D0%BE%D1%9E%D0%BD%D0%B0&ie=UTF-8&hq=&hnear=0×46cfdd5ea80737d3:0xc10ec58e21c29f36,Dubro%C5%ADna,+Bela­rus&gl=fr&ei=TpYLU­piyBqXK0AWKg4G4Dg&ved=0CIsBELYD

>][->https://maps.google.fr/maps?oe=utf-8&client=fire­fox-a&chan­nel=fflb&q=%D0%94%D1%83%D0%B1%D1%80%D0%BE%D1%9E%D0%BD%D0%B0&ie=UTF-8&hq=&hnear=0×46cfdd5ea80737d3:0xc10ec58e21c29f36,Dubro%C5%ADna,+Bela­rus&gl=fr&ei=TpYLU­piyBqXK0AWKg4G4Dg&ved=0CIsBELYD
]

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Lettre de l’OPMNAM au président de la Répu­blique, 18 avril 2010

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Caux le 18 avril 2010

Monsieur le Président de la Répu­blique,

Des bruits courent dans la presse indiquant que vous vous rendriez en Alsace le 8 mai prochain pour, nous l’es­pé­rons, une jour­née de commé­mo­ra­tion non seule­ment du 65è anni­ver­saire de la victoire, mais aussi en mémoire des souf­frances endu­rées par nos 130 000 « Malgré-Nous », Alsa­ciens–Mo­sel­lans, dont nos pères parmi les 40 000 morts ou portés dispa­rus restés sans sépul­ture et les centaines de milliers de membres de leurs familles.

Ces civils, des citoyens restés français, annexés de fait sans aucun traité de paix contrai­re­ment à 1871 puisque rati­fié par l’As­sem­blée natio­nale par 546 voix contre 107, ont été dépor­tés à partir du terri­toire natio­nal et incor­po­rés de force dans l’ar­mée alle­mande, contre le droit des gens et les conven­tions inter­na­tio­nales inter­di­sant à la puis­sance occu­pante d’im­po­ser à ces personnes proté­gées toute obli­ga­tion mili­taire.

L’in­cor­po­ra­tion de force de masse par les décrets crimi­nels du 25 août 1942 fait suite au fiasco de l’ap­pel aux volon­taires, envi­ron 2000, la plupart des Alle­mands de souche né en Alsace-Moselle avant 1918, reve­nus dans les valises d’Hit­ler. Elle n’a été rendu possible que par la prise en otages des familles par la Sippen­haft, une loi tribale alle­mande impo­sant de terribles repré­sailles, en cas d’in­sou­mis­sion ou d’éva­sion de leurs fils.

Le 8 mai 1945, si nos trois dépar­te­ments retrou­vaient la liberté et la mère Patrie, des milliers des nôtres agoni­se­ront encore des années durant dans les horribles camps russes et 20 000 orphe­lins avec leurs mères lutte­ront pour survivre, igno­rés, aban­don­nés par les deux pays respon­sables de leurs malheurs.

La Chan­cel­le­rie alle­mande à notre demande, recon­nais­sait au nom de G. SCHRÖDER dans un cour­rier du 28 juin 2000 (PJ n°1) :
« Il n’y aura pas de trait final et ceci est aussi valable pour les nombreuses victimes de l’op­pres­sion natio­nale-socia­liste parmi les Alsa­ciens, Lorrains enrô­lés de force et préci­pi­tés dans la guerre. »

Pour une mémoire histo­rique apai­sée

Puisque l’Al­le­magne l’a admis il y a plus de 10 ans, la France ne peut indé­fi­ni­ment s’en­fer­rer dans le déni vis-à-vis d’une province qui reste très atta­chée à ses valeurs, pour preuve le résul­tat des dernières élec­tions, expres­sion d’une iden­tité régio­nale ancrée dans l’iden­tité natio­nale, malgré les chif­fons rouges agités pour faire grim­per le vote des extrêmes.

Monsieur le Président de la Répu­blique, quelle plus belle occa­sion, pour une mémoire histo­rique apai­sée, vos propres termes, de recon­naître enfin offi­ciel­le­ment après plus de 65 ans, la tragique desti­née «  des 40 000 tués ou portés dispa­rus victimes de l’op­pres­sion et des persé­cu­tions par la barba­rie nazie  », soit le tiers * des 130 000 incor­po­rés de force, avec leurs consé­quences drama­tiques sur leurs familles et leurs 20 000 orphe­lins, dans une province exsangue. (* dix fois plus que les Améri­cains)

Monsieur le Président de la Répu­blique, si vous pouviez aussi réaf­fir­mer votre soutien pour notre projet d’un MUR des 40 000 NOMS comme vous le fîtes en février 2008 et que Philippe RICHERT s’est engagé à réali­ser* (PJ) après avoir quali­fié le 11 novembre 2009 devant Mme MERKEL qui n’a pas saisi la perche tendue, «  le drame des « Malgré-Nous » comme un des plus poignant de notre histoire commune », nous serions confor­tés dans notre choix toutes tendances poli­tiques confon­dues, d’avoir soutenu mordi­cus, le tout nouveau Président de la Région Alsace très favo­rable à son édifi­ca­tion au Mémo­rial d’Al­sace-Moselle à SCHIRMECK) (* P.J. n° 2, enga­ge­ment de Philippe RICHERT à l’OPMNAM)

Lieu de recueille­ment pour les familles et de témoi­gnage pour les géné­ra­tions futures, ce MUR des NOMS rassem­blant en terre natale, sous chaque commune, les iden­ti­tés de cette géné­ra­tion sacri­fiée, restée sans sépul­ture, démon­tre­rait du devoir moral et de la recon­nais­sance par la Nation.

Il est ubuesque et incom­pré­hen­sible

Il est ubuesque et incom­pré­hen­sible que l’OPMNAM avec ses membres ont dû dépo­ser plusieurs requêtes auprès de la HALDE, du BUNDESTAG, de Cour Euro­péenne des Droits de l’Homme, des tribu­naux admi­nis­tra­tifs, du Conseil d’Etat, afin que les deux pays CORESPONSABLES de notre situa­tion d’or­phe­lins, se sentent enfin concer­nés.

Monsieur le Président de la Répu­blique, vous pouvez répa­rer les dégâts, mensonges et contre-véri­tés histo­riques causés par les propos révi­sion­nistes de votre Premier ministre et de son admi­nis­tra­tion, voulant faire de nos pères des soldats ordi­naires, pour justi­fier notre exclu­sion des décrets d’in­dem­ni­sa­tion, écri­vant :« votre père décédé lors d’opé­ra­tions de guerre, le 26 janvier 1945, à Schon­walde, en Prusse orien­tale » ou «  mort aux combats lors d’un état de belli­gé­rance ou d’un strict conflit entre Etats », la néga­tion condam­nable du crime de guerre de l’in­cor­po­ra­tion de force.

Pour cela, il faut nous recon­naître les mêmes droits qu’aux autres orphe­lins de la deuxième guerre mondiale, victimes des persé­cu­tions et de la barba­rie nazie dont de crimes de guerre et de crimes contre l’hu­ma­nité qui méritent répa­ra­tions par les Etats respon­sables.

L’Al­le­magne par son Bundes­tag regrette, « bedauert » l’in­cor­po­ra­tion de force , tout en reje­tant toutes nos demandes mémo­rielles comme sa parti­ci­pa­tion finan­cière au Mur des 40 000 Noms et la répa­ra­tion de nos préju­dices.

En 12 années de corres­pon­dance, de rejets, d’ap­pels, la Bundes­re­pu­blik Deut­schland ne recon­nait pas le crime de guerre et les crimes contre l’hu­ma­nité de l’in­cor­po­ra­tion de force, pour­tant impres­crip­tibles, ce qui nous a conduit à porter plainte par deux fois devant la Cour Euro­péenne des Droits de l’Homme. Cette dernière précise que « la RFA est l’Etat succes­seur du Reich alle­mand’’ et que « les Orphe­lins des Malgré-Nous n’eurent pas droit à répa­ra­tion’’, mais fait état d’in­dem­ni­sa­tion substan­tielle versée à la FEFA, qui ne nous concerne pas (lettre ouverte à André-BORD du 12 avril) et à la R.F. en 1960 dont les « Malgré-Nous » ont été exclus.

La France, comme la CEDH, connais­sant pour­tant cette impres­crip­ti­bi­lité, se refuse, à la grande satis­fac­tion de Berlin, à quali­fier les souf­frances subies, de crime de guerre et de crimes contre l’hu­ma­nité.
Dans les deux cas, ce compor­te­ment de Ponce –Pilate, est motivé pour des raisons basse­ment finan­cières, démon­trant l’ir­res­pon­sa­bi­lité des diri­geants et des élus de chacun des deux Etats, CORESPONSABLES de notre situa­tion d’Or­phe­lins.

Monsieur le Chef de l’Etat, nous solli­ci­tons l’exa­men de ce conten­tieux lors d’un SOMMET FRANCO-ALLEMAND en pers­pec­tive d’une grande jour­née de commé­mo­ra­tion en Alsace-Moselle pour les 40 000 victimes et d’une défi­ni­tive récon­ci­lia­tion avec leurs familles et leurs orphe­lins, que l’OPMNAM compte orga­ni­ser en 2011, dont nous vous avons entre­tenu, de même que Mme Angela MERKEL, Horst KÖHLER et Philippe RICHERT le 8 avril 2010.

Veuillez agréer, Monsieur le Président de la Répu­blique, l’ex­pres­sion de notre haute consi­dé­ra­tion.

Le Président de l’OPMNAM, Bernard ERNEWEIN, Orphe­lin d’un crime de guerre

P.J. n° 1 : Lettre de la Chan­cel­le­rie alle­mande du 28 août 2000 et traduc­tion
P.J. n°2 – enga­ge­ment de Philippe RICHERT pour le MUR des NOMS le 22 sept. 2009

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Compte rendu de l’as­sem­blée géné­rale de l’As­so­cia­tion « Pèle­ri­nage Tambov »

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Le compte rendu de l’as­sem­blée géné­rale de l’As­so­cia­tion « Pèle­ri­nage Tambov » du 25 avril 2010, qui s’est tenue au Musée de l’Abri de Hatten, nous a été trans­mis par son secré­taire, Ch. Criqui.

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L’APOGA et l’Ely­sée

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L’APOGA nous a trans­mis le texte d’une note que Bernard Roden­stein adresse au président de la Répu­blique (qui vient à Colmar le samedi 8 mai) et un compte-rendu de l’en­tre­tien que Bernard Roden­stein a eu à l’Ely­sée, avec deux conseillers du président, jeudi 29 avril 2010.

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HOFFER Lucien

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jpg_Hoffer_Lucien-2.jpg Je fais des recherches sur la dispa­ri­tion de mon parrain Lucien Hoffer qui aurait été tué lors de combats à Torwa en Esto­nie en 1944.

Je souhaite avoir des préci­sions sur son décès et s’il existe une sépul­ture.

Merci d’avance.

Pour infor­ma­tion, son frère Léon, né le 20.11.1913 à Duppi­gheim et qui demeu­rait à Holtz­heim jusqu’à son décès en 1972 ou 73, est revenu de capti­vité – on disait qu’il avait été à Tambov – tardi­ve­ment, sans doute vers 1948.

Rémy Kintz

 Cour­riel : kintz.remy@­neuf.fr

* Fiche du Volks­bund et de la Croix-Rouge alle­mande, et iden­ti­fi­ca­tion du secteur postal trans­mises par Claude Herold :
– Nach­name: Hoffer

 Vorname: Lucian Theo­phile

 Dienst­grad: Soldat

 Geburts­da­tum: 11.02.1921

 Geburt­sort: Stras­bourg

 Todes-/Vermiss­ten­da­tum: 19.09.1944

 Todes-/Vermiss­te­nort: Torwaa

 jpg_HOFFER_Lucien.jpg La Feld­post­num­mer 03180B corres­pond à la 5e compa­gnie du Grena­dier-Regi­ment 162.

 Avec lui, dans la 5e compa­gnie du Gren. Rgt. 162, se trou­vaient trois autres Alsa­ciens portés dispa­rus :

 Gerum Albin, né à Stein­bach et demeu­rant à Mulhouse.

 Heidrich Marcel, né et demeu­rant à Saint-Nabor.

 Nach­name: Heidrich

 Vorname: Marcel

 Dienst­grad:

 Geburts­da­tum: 06.06.1925

 Geburt­sort:

 Todes-/Vermiss­ten­da­tum:

 Todes-/Vermiss­te­nort: Ange­rapp / Darkeh­men / Gross­wal­ters­dorf/ Gumbin­nen / Rhoge­bach / Trakeh­nen /

 Kicinsky Louis, né et demeu­rant à Mulhouse.

 Nach­name: Kicinsky Kisinski

 Vorname: Ludwig

 Dienst­grad:

 Geburts­da­tum: 08.09.1912

 Geburt­sort:

 Todes-/Vermiss­ten­da­tum: 01.09.1944

 Todes-/Vermiss­te­nort: Lettland

jpg_GERUM_Albin.jpgjpg_HEIDRICH_Marcel.jpg
jpg_KICINSKY_Louis.jpg

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