En cette fin d’après-midi du dimanche 12 juin 2005, l’église Saint-Wendelin de Hochefelden était comble. A l’invitation de l’association L’Arche, Me Richard Lux – ancien incorporé de force et un des défenseurs des Alsaciens à Bordeaux – a donné une conférence sur le drame d’Oradour-sur-Glane et le procès de 1953 devant un auditoire captivé.
1940 et 1942 : l’abandon ?
Me Richard Lux est intervenu auprès du Garde des Sceaux pour que l’État français reconnaisse sa responsabilité « dans l’annexion de fait des départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle à l’État allemand à partir du mois de juin 1940 ».
Il y a 60 ans : les pendaisons de Tulle
Le 23 novembre 1944, Maurice Roche, secrétaire général de la Corrèze depuis octobre 1943, rédige un rapport sur son activité pendant la guerre et, plus particulièrement, sur ce qu’il a vécu à Tulle au mois de juin. Regards croisés de Maurice Roche, alors secrétaire général de la Préfecture de Tulle, de l’abbé Espinasse et de Charles Buch et Elimar Schneider, deux Français d’Alsace, incorporés de force dans la Division « Das Reich ».
IL Y A 60 ANS : LES PENDAISONS DE TULLE (9 JUIN 1944) D APRES UN RAPPORT INEDIT DE MAURICE ROCHE
En 2015, nous avons publié un hors-série consacré à ces documents…
Un jour avant Oradour, le massacre de Tulle, le 9 juin 1944
Un jour avant le martyr d’Oradour-sur- Glane, la ville de Tulle a vécu les heures les plus sombres de son histoire contemporaine. Le 9 juin 1944, les Waffen-SS ont exécuté 102 civils, dont 99 par pendaison, suite à la tentative avortée de libération de la ville par les maquisards FTPF. Un des témoins privilégié de cette terrible tragédie est Maurice Roche, alors secrétaire général de la préfecture de la Corrèze. C’est son témoignage et ses archives, en grande partie inédites, qui sont publiés ici et augmentés par les récits d’Alsaciens incorporés de force dans la division blindée « Das Reich » et présents sur les lieux du drame.
Récit inédit d’après les archives et documents officiels originaux du Préfet Maurice Roche recueillis par son fils Joël Roche et mis en dossier par l’historien Nicolas Mengus.
Le Procès de Bordeaux (1953), un jugement à réviser ?
Maitre Richard Lux – un des défenseurs, en 1953, des Français incorporés de force dans la Waffen-SS présents lors du drame du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane – a adressé une requête au Garde des Sceaux afin que soit engagée la procédure de révision du jugement rendu le 13 février 1953, qu’il estime « contraire au Droit et à la notion de Justice ».
Dates de recensement et d’incorporation de force
Ce tableau dresse la liste des classes d’âge recensées et/ou incorporées dans l’Armée allemande.
L’affiche de l’ADEIF (1953)
En février 1953, à l’énoncé du verdict du procès d’Oradour-sur-Glane, l’Association des Évadés et Incorporés de Force (ADEIF) imprime et diffuse partout en Alsace une affiche de protestation.
C’est en janvier 1953 que s’ouvre, à Bordeaux, le procès du massacre d’Oradour-sur-Glane qui a eu lieu le 10 juin 1944. C’est un procès hyper médiatisé qui se déroule dans une atmosphère tendue. Sur le banc des accusés se trouvent sept Allemands (sur 52 Allemands inculpés) et 14 Alsaciens. De ces derniers, 13 ont été incorporés de force dans la Division „Das Reich“.
Les Alsaciens étant majoritaires, il est devenu clair aux yeux de l’opinion publique que ce sont eux les principaux assassins d’Oradour-sur-Glane. Malgré de nombreux dysfonctionnements et de carences dans le dossier d’instruction, le procès s’achève: les incorporés de force alsaciens sont tous condamnés à des peines de prison ou aux travaux forcés; le volontaire est, quant à lui, condamné à mort. A l’énoncé du verdict, l’Alsace quasi unanime manifeste et proteste contre ce procès qu’elle juge inique. Une des images à jamais liée à cette vague d’indignation est l’affiche réalisée par l’Association des Déserteurs, Evadés et Incorporés de Force (ADEIF).
Le jugement est finalement cassé. Les 13 Malgré-Nous sont rapidement relâchés (21 février 1953); le volontaire le sera quelques années plus tard.
Liste des Malgré-Nous et Malgré-Elles portés disparus…
En 1946 et 1947, L’Ami du Peuple a publié plus de 130 appels à témoins sur des Malgré-Nous et Malgré-Elles portés disparus, la plupart accompagnés d’une photographie. Retrouvez-ici la liste alphabétique de tous les disparus et l’intégralité des photographies parues…
Extrait du mémoire de défense de Robert Wagner
Lors de son procès, Robert Wagner s’explique sur les raisons qui l’ont poussé à convaincre Adolf Hitler à incorporer les jeunes alsaciens dans l’Armée allemande.
« G.I. s, attention ! »
Au début de l’année 1945, le lieutenant des FFI Jean De Geetere lance un appel aux soldats américains pour qu’ils sachent que les alsaciens et Mosellans se trouvant dans l’Armée allemande sont des incorporés de force et, de ce fait, des alliés.
C’est sous la menace d’être fusillés, d’avoir leurs biens vendus et leurs familles expédiées dans des camps de concentration que ces malheureux, tous bons Français, portent l’uniforme maudit. Soldat américain, souviens-toi: un Alsacien ou Lorrain n’a jamais tiré sur toi, et t’attends depuis 3 ans comme son sauveur, son libérateur, son ami. Si tu captures un Alsacien ou Lorrain, traites-le en ami, car c’est ton allié. A l’arrière, il sabote tout ce qui peut vous nuire, au front il guette l’occasion de passer dans vos lignes. Troupes de la 3me. Division, souvenez-vous de l’accueil enthousiaste que vous a réservé la population Alsacienne et Lorraine, et au nom de toutes les familles qui ont un parent sous l’uniforme Allemand, je vous dis
Merci, Merci de tout cœur.
Jean De Geetere
Lt. Des F.F.I.
Regt. Hq. Co. 15th Inf.
(a paru en langue Anglaise dans le « Frontline » et « Stars and Stripes »)
Retranscription par Nicolas Mengus d’un document dactylographié non daté (certainement début 1945) transmis par M. André Hugel.
La « 3e Division » se trouvait en Alsace en décembre 1944
Décret sur l’introduction du service militaire obligatoire en Alsace
Publié le 25 août 1942, ce décret du Gauleiter Wagner institue le service militaire obligatoire dans l’Armée allemande pour les jeunes alsaciens. Il est présenté ici dans sa version originale avec à sa traduction en français.

