SCHELCHER Henri

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Apprenti (* Stras­bourg, Bas-Rhin). Il rési­dait avec ses parents à Schil­ti­gheim; en août 1944, la maison fami­liale a été détruite lors d’un bombar­de­ment allié. Il effec­tue le RAD à Wolke­rin (Basse Bavière) de février à mai 1943, puis il est versé d’of­fice dans la Wehr­macht. Il est engagé en Letto­nie, Esto­nie, Russie et aux Pays-Bas. Il est blessé le 19 mars par balle à la cuisse gauche en Esto­nie. Il est à nouveau blessé le 14.9.1944 à Herto­gen­bosch (Pays-bas). Il connait la capti­vité dans le Schles­wig-Holstein et rentre en Alsace en août 1945.

D’après les rensei­gne­ments four­nis par Henri Schel­cher.

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WALTER Joseph Lucien

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jpg_Walter_Joseph_Lucien.jpgJe suis à la recherche du lieu où repose mon père Joseph, Lucien WALTER (* Bisch­heim, Bas-Rhin, 28.8.1912). Incor­poré de force en 1944, il est porté disparu le 6 mai 1945.

Merci pour toute aide.

Robert Walter — r.walter@­tis­cali.fr

Infor­ma­tions prove­nant de unkay­ser@ya­hoo.fr :

Nach­name : Walter Vorname : Josef-Luzian Dienst­grad : Grena­dier Geburts­da­tum : 28.08.1912 Geburt­sort : Bisch­heim Todes-/Vermiss­ten­da­tum : 06.05.1945 Todes-/Vermiss­te­nort : Raum v. Böhm.-Leipa

Josef-Luzian Walter konnte im Rahmen unse­rer Umbet­tungs­ar­bei­ten nicht gebor­gen werden.

Die vorge­se­hene Überfüh­rung zum Sammel­fried­hof in Marianske Lazne (Tsche­chische Repu­blik) war somit leider nicht möglich. Sein Name wird im Gedenk­buch des Fried­hofes verzeich­net.

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HERRMANN Charles

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jpg_HERRMANN_Charles.jpg(* Stras­bourg, Bas-Rhin, 21.11.1911). Il a été incor­poré le 15 janvier 1944 dans l’Ar­mée alle­mande à Hammer­sheim. Il a été tué le 7 août 1944 à Taugui­schi (Litua­nie).

Voir égale­ment : http://incor­po­ra­tion­de­force.blog­spot.fr/2008/01/lettres-dun-orphe­lin-de-guerre-fils-dun.html

D’après les rensei­gne­ments four­nis par son fils Charles Herr­mann.

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HENNINGER Antoine

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jpg_ANTOINE_HENNINGER.jpgGalva­ni­seur (* Rohr, Bas-Rhin, 11.6.1915 + 1986). Domi­ci­lié à Schil­ti­gheim, il est passé au conseil de révi­sion alle­mand le 16.3.1943 et a été incor­poré de force dans la Wehr­macht le 23 mai 1943 et affecté à la Stammkp./Inf. Ers. Btl. 489. Il est muté à la 10. Kp./Gren. (Feldausb.) Rgt. 720 le 31 mai, puis à la 9. Kp./Gren. Rgt.413 le 11 janvier 1944. Le 3 février, il a été blessé par un éclat d’obus près de Stes­chino et évacué sur la San. Kp.206, avant d’être trans­féré au SS-Laza­rett de Minsk le 5 février.
Après avoir été admis dans plusieurs Laza­rett, il est muté à la 5.Kp./Gren.Rgt.1076 le 24.9.1944. Le 14 octobre, il est à nouveau blessé près de Seerock. Le 21.10.1944, la fiche Wast indique qu’il a été trans­féré du Feld­la­za­rett 5 de Scher­wonka pour une desti­na­tion incon­nue.

Capturé par les Sovié­tiques, il est prison­nier au camp de Tambow. Il a été rapa­trié avec l’avant-dernier ou le dernier train de la Croix Rouge. Il est arrivé à Stras­bourg en novembre 1945. Sa carte de Rapa­trié porte la mention manus­crite indiquant qu’il a touché une indem­nité de déporté (en tant que « déporté mili­taire »).

D’après les rensei­gne­ments commu­niqués par son fils Raymond Hennin­ger.

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FEUERSTEIN Charles Alfred

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Je suis à la recherche de mon oncle FEUERSTEIN Charles Alfred né le 31
mars 1924 à Hague­nau (Bas-Rhin).

Charles (Karl) est incor­poré de force dans l’Ar­mée alle­mande le 28/03/1943 sous le numéro de matri­cule 3378-St.kp.J.E.B.49 (Stamm-Kompa­nie/Jäger-Ersatz-Bataillon 49), puis dans la Pionier Ersatz und Ausbil­dungs Kompa­nie 85.

Il a été blessé par balle à l’ab­do­men le 11/10/1944 et opéré du colon et de l’in­tes­tin grêle au Reserve Laza­rett Neisse.

Déclaré apte, il a rejoint le Panzer­gre­na­dier Pionier Ersatz und Ausbil­dungs Bataillon et a été libéré le 12/01/1945. Depuis ce jour, il est porté disparu, ne lais­sant plus aucune trace ni aucune infor­ma­tion à sa famille.

Il a été déclaré mort pour la France.

Si quelqu’un d’entre vous possède des infor­ma­tions ou des photos de cette période cela permet­trait à mon père de faire le deuil de son frère.

Les archives alle­mandes n’ont pas plus d’in­for­ma­tions à me four­nir.

Vous pouvez m’en­voyer vos témoi­gnages par mail :
afried­mann@au­to­mo­bi­le­club.org

Merci à tous

A. Fried­mann

Fiche du Volks­bund aima­ble­ment commu­niquée par Claude Herold :

 Nach­name: Feuer­stein

 Vorname: Karl

 Dienst­grad:

 Geburts­da­tum: 31.03.1924

 Geburt­sort: Hage­nau

 Todes-/Vermiss­ten­da­tum: 12.01.1945

 Todes-/Vermiss­te­nort: Reser­ve­la­za­rett Neiße

Nach den uns vorlie­gen­den Infor­ma­tio­nen ist die o. g. Person seit 12.01.1945 vermißt.

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ARCHIVES DE TAMBOW et « MUR DES NOMS »

Commentaire (0) Actualité

Alors que l’Al­sace et la Moselle se lancent conjoin­te­ment dans un grand recen­se­ment des victimes de la Seconde Guerre mondiale (pour l’Al­sace) et des guerres entre 1870 et 1945 (pour la Moselle) – qui débute par celui des quelque 130.000 incor­po­rés de force –, le Conseil Géné­ral du Bas-Rhin vient, avec l’aide du Conseil Géné­ral du Haut-Rhin (mais sans parti­ci­pa­tion finan­cière de l’Etat), de faire dupliquer les archives russes du camp sovié­tique de Tambow.

Mort à TambowUn pas impor­tant vient d’être fran­chi pour une meilleure connais­sance du camp n°188 de Tambow et de ses prison­niers dont, plus parti­cu­liè­re­ment les Français enrô­lés de force dans l’Ar­mée alle­mande entre 1942 et 1945.

Une délé­ga­tion du Conseil Géné­ral du Bas-Rhin, conduite au mois d’oc­tobre 2007 par Guy Dietrich et à laquelle a parti­cipé Jean-Luc Eichen­laub, direc­teur des Archives Dépar­te­men­tales du Haut-Rhin, a rapporté de Tambow plus de 4.000 clichés de docu­ments ayant trait à l’an­cien camp de prison­niers, véri­table mouroir des Alsa­ciens-Mosel­lans.

Les archives four­nies par les auto­ri­tés russes – notam­ment celles de l’Oblast de Tambow et de la mairie de Kirsa­now – se classent en trois caté­go­ries : archives admi­nis­tra­tives de Tambow/Rada, archives de l’hô­pi­tal de Kirsa­now et celles du GUPVI (NKVD). Elles ne repré­sentent peut-être pas la tota­lité des docu­ments encore conser­vés, car selon Guy Dietrich, « Nous n’avons pas la certi­tude d’avoir tous les docu­ments, mais tous les docu­ments dispo­nibles ont été dupliqués in extenso ».

Ces archives comprennent des plans, des inven­taires, des listes de noms, des notes, des circu­laires, des rapports et quelques photos. Certains de ces docu­ments sont manus­crits. Si leur inven­taire a déjà été traduit en français (voir docu­ment ci-joint), il reste encore 4000 pages à traduire du russe ; une entre­prise ardue !

Philippe Richert, président du Conseil Géné­ral du Bas-Rhin, a souhaité que les archives soient rendues acces­sibles, au fur et à mesure de leur traduc­tion, aux Archives dépar­te­men­tales du Bas-Rhin (Stras­bourg) et du Haut-Rhin (Colmar). Alphonse Troest­ler a, lui aussi, souli­gné que les archives seraient tota­le­ment ouvertes à la consul­ta­tion. Enfin, Jean-Laurent Vonau a lancé un appel pour que ces docu­ments inédits fassent l’objet d’études univer­si­taires.

Du côté de la FAT

L’an­née 2007 s’est révé­lée très promet­teuse pour la cause des incor­po­rés de force. Ainsi, la Fédé­ra­tion des Anciens de Tambow (FAT) a œuvré pour un « rappro­che­ment déci­sif » entre les fédé­ra­tions qui a permis « une exten­sion de la descrip­tion des problèmes de « Malgré-Nous » ex–pri­son­niers de guerre situés au-delà des Vosges ». Lors de l’as­sem­blée géné­rale qui s’est tenue au Grand Sémi­naire de Metz, le 19 avril 2007, Jean Thuet, fonda­teur et prési­dentde la FAT et membre du conseil d’ad­mi­nis­tra­tion des Chemi­nots Anciens Combat­tants, « exposa les avan­tages d’un rappro­che­ment qui permet­trait de mieux exploi­ter les compé­tences à l’avan­tage de la Mémoire ».

Etaient présents, lors de « tour­nant histo­rique », Natha­lie Gries­beck, dépu­tée euro­péenne, Denis Jacquat, député de la Moselle, Philippe Grégoire, repré­sen­tant la mairie de Metz, messieurs Laurain et Philipe, repré­sen­tants la SNCF de Metz, Jean Caron, président géné­ral de la FNCAC et Bernard Pelte, président du Réseau Est de la FNCAC.

En atten­dant un « Mur des Noms »

En décembre 2007, Patri­cia Schil­lin­ger, séna­teur du Haut-Rhin, a assuré l’OPMNAM, l’as­so­cia­tion des Orphe­lin de Pères « Malgré-Nous » d’Al­sace-Moselle, de son soutien pour que chaque commune d’Al­sace et de Moselle se dote d’un « Mur des Noms » pour que les enfants des communes qui se cachent sous l’ins­crip­tion imper­son­nelle « A nos morts de 39–45 » retrouvent leur iden­tité. Selon elle, « c’est un devoir de mémoire et toutes les muni­ci­pa­li­tés d’Al­sace-Moselle devraient s’en­ga­ger dans ce projet afin que les futures géné­ra­tions n’ou­blient pas ».

Dans le même temps, Philippe Riffault, direc­teur du Cabi­net d’Alain Marleix, secré­taire d’Etat à la Défense chargé des Anciens Combat­tants, a fait savoir à Marlène Wagner-Runge­ling, membre de l’OPMNAM, que, « si, à l’ins­tar de ce qu’a fait le Centre de docu­men­ta­tion juive contem­po­raine pour ses victimes de la Shoah, les asso­cia­tions liées au souve­nir des « Malgré-Nous » et de leurs familles prenaient l’ini­tia­tive de faire réali­ser un « Mur des Noms », le secré­taire d’Etat à la Défense, chargé des Anciens Combat­tants pour­rait exami­ner le soutien suscep­tible d’être apporté au projet.

Il pour­rait notam­ment appor­ter une contri­bu­tion consis­tant à mettre les archives du dépar­te­ment minis­té­riel à la dispo­si­tion des cher­cheurs char­gés de rassem­bler des infor­ma­tions sur ces victimes de guerre, afin de créer un véri­table fonds docu­men­taire.

Dans un second temps, lorsque les éléments maté­riels permet­tront d’éla­bo­rer un projet précis, et si une demande en ce sens lui est adres­sée, le secré­taire d’Etat analy­sera les condi­tions d’une aide finan­cière, par voie de subven­tion ». Ainsi, le Secré­ta­riat d’Etat à la Défense apporte son soutien à l’édi­fi­ca­tion, au Mémo­rial de Schir­meck, d’un « Mur des Noms » dédié aux incor­po­rés de force tombés ou dispa­rus au cours de la Deuxième Guerre mondiale.

Bernard Erne­wein, président de l’OPMNAM, souhaite donc «  rece­voir le soutien des familles, des anciens « Malgré-Nous », des veuves et des 20.000 orphe­lins, pour confor­ter l’en­ga­ge­ment de l’Etat, exprimé clai­re­ment par Philippe Riffault ».

Nico­las Mengus

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GERHARDS Auguste, Morts pour avoir dit non

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jpg_Morts_non.jpgRésis­ter à l’ordre nazi, porter des messages et des infor­ma­tions à « l’en­nemi », faire passer la fron­tière à des prison­niers de guerre évadés, refu­ser d’en­dos­ser l’uni­forme alle­mand ou déser­ter de la Wehr­macht, tout ceci était très lour­de­ment puni par la peine de mort. C’est, par exemple, le cas de neuf Alsa­ciens et de cinq Lorrains qui, après juge­ment, ont été exécu­tés, entre le 27 septembre 1943 et le 13 décembre 1944, à la prison « Roter Ochse » de Halle-an-der-Saale (Saxe-Anhalt). « Les livres d’his­toire ne s’in­té­res­saient guère à ces anonymes, qui avaient souvent opérés en dehors des groupes de résis­tants recen­sés a poste­riori » souligne Auguste Gerhards qui retrace le parcours de ces 14 malheu­reux, morts pour avoir aimé la France au péril de leur vie. Cette solide étude montre qu’il était ô combien dange­reux de se rebel­ler sous la botte nazie ou de dire tout simple­ment « non ».

Nico­las Mengus

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FUTTERER Igor, La cigogne n’a qu’une tête !

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jpg_Cigogne_une_tete.jpgPièce de théâtre à l’ori­gine, ce livre retrace la tragé­die de la défaite de 1940 et ses consé­quences : l’An­nexion de l’Al­sace à l’Al­le­magne natio­nale-socia­liste et l’in­cor­po­ra­tion de force des jeunes gens dans la Wehr­macht. Tout y est : le retour du soldat mobi­lisé en 1939 qui rentre dans une Alsace nazi­fiée, qui retrouve ses amis qui se déchirent pour diver­gence d’opi­nions, qui se marie et devient père, qui est jeté dans la tour­mente du front russe, qui refuse de déser­ter pour préser­ver sa famille, qui est accusé d’être un crimi­nel de guerre (allu­sion à Oradour-sur-Glane et au procès de 1953) et connaît fina­le­ment l’en­fer de la capti­vité sovié­tique à Tambow. Un texte qui donne envie de voir la pièce jouée sur scène.

Nico­las Mengus

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Gabriel Andres, Histoire de l’Epu­ra­tion en Alsace-Lorraine

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jpg_andresG.jpgA comp­ter de 1944 (et jusqu’en 1953 avec le procès d’Ora­dour-sur-Glane), la poli­tique de la France est claire : déna­zi­fier, mais surtout « déger­ma­ni­ser » défi­ni­ti­ve­ment l’Al­sace et la Moselle, comme si les Alsa­ciens et les Mosel­lans avaient été plus nazis, plus colla­bo­ra­teurs que leurs compa­triotes de France occu­pée. Ainsi, par le seul fait que ces deux provinces avaient été annexées au IIIe Reich (suite à la démis­sion de la « Mère Patrie » en 1940), l’Epu­ra­tion fut propor­tion­nel­le­ment plus sévère et plus dure (mais moins sanglante) qu’ailleurs en France.
Désir de vengeance, cupi­dité, calom­nie, dénon­cia­tions, exécu­tions sommaires, arres­ta­tions hâtives et arbi­traires, inter­ne­ments et dépor­ta­tions injustes – les camps du Stru­thof, de Schir­meck ou de Metz-Queu­leu sont à nouveau le théâtre d’hor­reurs ! – touchent des colla­bo­ra­teurs, mais énor­mé­ment de civils inno­cents (y compris des enfants) ou encore des Incor­po­rés de force déser­teurs de l’Ar­mée alle­mande. Ces exac­tions et dénis de justice ont empoi­sonné une époque où il était « chic de parler français ».
Ce livre consti­tue une inté­res­sante intro­duc­tion à l’Epu­ra­tion en France annexée et le lecteur n’a qu’une envie : en savoir plus sur cette triste période pour laquelle les témoi­gnages sont malheu­reu­se­ment rares et pour laquelle la vérité histo­rique reste à mettre au jour.

NB : Le docu­ment analysé par Gabriel Andres aux pages 161–173 est consul­table sur le site www.malgre-nous.eu (rubrique Docu­ments – Epura­tion).

Nico­las Mengus

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BUCH Antoine, Boche ou Fran­zo­sen­kopf ?

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jpg_Buch_Antoine.jpgAntoine Buch est né en 1927 à Benn­wihr, un village fran­co­phile. Dans l’Al­sace annexée, il aide notam­ment des prison­niers français à passer les Vosges.
Il évoque aussi son frère Charles et son cousin Armand : nés en 1926, ils ont été versés d’of­fice dans les Waffen-SS. Lorsque son frère manque à l’ap­pel de la divi­sion « Das Reich », les Alle­mands ne peuvent pas prou­ver qu’il s’agit d’une déser­tion. Mais la famille est mena­cée d’être dépor­tée au moindre faux-pas. Aussi Antoine Buch se rend à la convo­ca­tion au RAD, le 19 novembre 1944, à l’âge de 17 ans (en même temps que des jeunes de la classe 1928).
Vivre, ou plutôt survivre. La mort et, peut-être surtout, la fatigue, la faim et la soif sont de fidèles compagnes des soldats du Reich. Le 12 janvier 1945 débute l’at­taque russe sur la Prusse orien­tale. Encou­ra­gés par Staline et le jour­na­liste Ilja Ehren­bourg, les soldats sovié­tiques (malgré l’in­ter­dic­tion faite par certains de leurs offi­ciers) se vengent de l’at­taque de leur pays en 1941 sur les mili­taires, mais aussi sur les civils et, plus parti­cu­liè­re­ment, sur les femmes et les jeunes filles, notam­ment à Nemmers­dorf. « J’ai vu les deux camps à l’œuvre. Sur le terrain de cette guerre, il n’y en avait pas un pour rattra­per l’autre ».
Puis ce sont les rives de la mer Baltique et la « Frische Nehrung ». Le nombre de cadavres sur et dans la glace est incal­cu­lable.
A la mi-février 1945, Antoine Buch quitte Dant­zig et rejoint Bremen. C’est là, le 13 mars 1945, qu’il est offi­ciel­le­ment enrôlé dans la Wehr­macht. Puis, de Lubeck, il rejoint Neuen­gamme et Hambourg. A la fin du mois d’avril, il se sauve et parvient à rejoindre des prison­niers français à Neuen­gamme.
A son retour, il découvre que son village a été tota­le­ment détruit lors des combats de la Libé­ra­tion et que son père est mort dans « l’en­fer de Benn­wihr » (décembre 1944). « A 40 ans, ma mère était veuve, à la tête d’une famille nombreuse et d’un tas de cailloux qui avait été une maison et une entre­prise ». Il a alors 18 ans.
Surtout ne pas mourir pour Hitler à cause des lâche­tés de la France de Pétain. Tel était le credo d’An­toine Buch. Il constate, non sans amer­tume, que, « à lui tout seul (….), [Hitler] a fait plus pour notre senti­ment français que toutes les propa­gandes seri­nées pendant vingt ans [entre 1918 et 1938] par une admi­nis­tra­tion française qui ne compre­nait pas le para­doxe de ses provinces récu­pé­rées de l’Est ». Et les tracas­se­ries qu’il a subies après la guerre lui font conclure : « Oui, j’aime la France. Dommage qu’elle me l’ait toujours si mal rendu ».

Nico­las Mengus

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