Raymond Reitz (+ 12.10.2013) a été enrôlé de force à l’aube de ses 17 ans. Il n’est pas resté longtemps « la-bas », mais toute sa vie nous a raconté cette horreur. Pendant cette période de guerre, il a noté sur une simple feuille de papier ce qu’il faisait.
LETT Marcel
Je suis à la recherche de la tombe de mon oncle tombé en Lituanie
le 8 août 1944.
Marcel Lett est né le 28 décembre 1921 à Sarreguemines (Moselle) où il vivait au moment de son incorporation dans la Wehrmacht.
En 1942, il avait la FPN 12 991. Au 13.4.1944, il appartenait à la 8e compagnie du Gren.Rgt.162 (FPN 03 180E).
Une lettre de son chef compagnie, datée du 11.8.1944, FPN 03 180E, indique qu’il a été tué par un éclat d’obus au crâne à Pusekalm en Lituanie et a été enterré à Locerei, à environ 70km au sud-ouest de Riga.
D’après le BAVCC de Caen, on apprend :
Incorporé de force dans la Wehrmacht le 12.6.1943 (n’est plus rentré depuis cette date). Selon la WASt, l’incorporation a eu lieu le 26.7.43.
Grenadier.
2377 – St. Kp./G.E.B. 234.
Tué au combat près de Pusekalm en Lettonie, 8.8.44.
Inhumé à Locerai, à 70km au sud-est de Riga, Lettonie.
Déclaré mort pour la France en septembre 1948.
Esther Lett-Bariau
esther.lett-bariau@veolia.com
* D’après Claude Herold, il n’est pas répertorié au Volksbund. Son unité faisait partie de la 336e Infanterie-Division qui a notamment combattu dans le secteur de Wolchow en 1942 et à nouveau en 1943. En septembre 43, elle combat dans le secteur de Leningrad, puis de la Narwa jusqu’en juin 1944, dans le secteur de Dünaburg, puis en Courlande en octobre. Elle est reconstituée à Gotenhafen sous le nom de 61e Volks-Grenadier-Division.
TURRI Jean-Paul
Je recherche les traces de la disparition de mon oncle, Jean-Paul TURRI, né le 6.2.1925 à Colmar, et affecté sur le front russe, en Prusse orientale.
Dernière FPN N° 42338
Précédemment : Reserve Grenadier Regiment 206 FPN N° 44887 appartenant à la RAD Abteilung 2/322
D’après les courriers envoyés à ses parents, il était, en octobre 1944, affecté à Koenigsberg. Sa dernière correspondance date de janvier 1945 de Braunsberg.
Il a été aperçu pour la dernière fois dans le camp de Tambov en août 1945.
Je l’ai trouvé sur votre liste « des disparus en captivité en URSS/Tambov ».
Je souhaiterai avoir de plus amples détails sur les circonstances de sa mort.
Existe-t-il une tombe individuelle à son nom pour les morts à Tambov ou est-il dans une fosse commune ?
Merci pour les informations qui pourront éventuellement m’être données.
Carole MOHN
cthmohn@gmail.com
* D’après Claude Herold, il s’agit de TURRI Jean Paul né le 06.02.1925 à Colmar et y demeurant d’après la liste des non-rentrés du Haut-Rhin de 1945. Il ne figure malheureusement pas au Volksbund.
A propos de la « Ligne Curzon »
Compte rendu officiel de la réunion du 1er octobre 2014 au cours de laquelle le Secrétaire d’Etat chargé des Anciens Combattants a donné des informations sur l’application du décret concernant la ligne CURZON.
TSCHUPP Paul
– Paul Tschupp wurde noch nicht auf einen vom Volksbund errichteten Soldatenfriedhof überführt.
Nach den uns vorliegenden Informationen befindet sich sein Grab derzeit noch an folgendem Ort: Osipowitschi – Belarus
Name und die persönlichen Daten des Obengenannten sind auch im Gedenkbuch der Kriegsgräberstätte verzeichnet.
Nachname:
Tschupp
Vorname:
Paul
Dienstgrad:
Gefreiter
Geburtsdatum:
22.01.1920
Geburtsort:
Sierentz
Todes-/Vermisstenort:
I.Kgf.Lg.Ossipowitschi
D’après le témoignage de L. Bastian (reproduit sur ce site), Paul Tschupp a été éxécuté par les Soviétiques dans une tranchée. Cela est confirmé par sa lettre du 20.2.1946 contenue dans le dossier du BAVCC (voir PJ) dans lequel on apprend aussi :
Paul Tschupp (* Sierentz, Haut-Rhin, 22.1.1920)
Incorporé de force le 24.6.1943 dans la Wehrmacht.
« Mort pour la France » le 26.5.1952.
Fusillé le 3.7.1944 à Ossipowitchi, entre Bobruisk et Minsk, Russie.
Merci pour toute aide.
Claude Herold – claude.herold@wanadoo.fr
BERNARD ERNEWEIN NOUS A QUITTES
Mes chers amis,
Il me revient une bien pénible mission : notre Président Fondateur et ardent défenseur de la cause des Orphelins des Malgré-Nous d’Alsace-Moselle a tiré sa révérence à l’aube de cette triste journée du 08 octobre 2014.
Bernard ERNEWEIN nous laisse une fois de plus orphelins d’un combattant pugnace et déterminé. Il laisse derrière lui un travail colossal de recherches juridiques et historiques. Nos gouvernements successifs ont esquivé les coups de ce boxeur infatigable. Son travail documentaire restera dans les anales et les fonctionnaires de la RFA se souviendront encore longtemps de cet Alsacien qui les rejetait immanquablement dans les cordes.
Il ne verra pas le « Mur des Noms » auquel il tenait tant. Nous aurons le devoir de dédier sa réalisation à Bernard qui avait fait cette promesse à sa maman devant le Mur des Noms des combattants américains à Colleville.
Nous aurons le soin de ne jamais oublier sa forte personnalité, son engagement et de poursuivre la voie qu’il avait tracée.
Gérard MICHEL, président de l’OPMNAM
Photos transmises par Claude Herold (extraite de http://la-tribune-de-saint-gervais.over-blog.com/2014/02/bernard-ernewein-et-sa-lutte-contre-l-oubli.html ) et Roland Schmitthaeusler.
HAUSER Pierre
Je recherche le lieu de décès de mon oncle Hauser Pierre, né vers 1918 à 1920 à Uckange, Moselle, et tué en Russie, non rapatrié contrairement à un autre de mes oncles, son frère Jean-Pierre Hauser, né en 1912, qui est revenu.
Merci d’avance
Armand Cavaiotti
cavamont@laposte.net
* Précisions de Claude Herold : Il doit s’agir de Pierre Hauser, né le 14.08.1921 à Uckange et y demeurant d’après la liste de la Moselle de 1946. Il n’est pas répertorié au VDK. D’après le site Memorial Gen.Web, il serait décédé le 31.12.1943 en Russie, sans autres précisions
A propos de la « Ligne Curzon »
Monsieur Serge AMORICH a interrogé au début du mois d’octobre 2014 Madame la Députée Paola ZANETTI via le message suivant :
Madame la Députée,
Dans le cadre de la discussion du projet de loi de finances pour 2015 (crédits Mission Anciens combattants, Mémoire et Liens avec la Nation), je vous serais très reconnaissant de bien vouloir interroger Monsieur le Ministre délégué auprès de Monsieur le Ministre de la Défense chargé des Anciens Combattants afin de connaître :
d’une part le nombre de demandes reçues pars les Services départementaux de l’ONAC dans le cadre de l’application du décret n° 2013–105 du 29 janvier 2013 (ligne « CURZON ») au cours de l’année 2014,
et d’autre part les procédures mises en place par l’Administration pour informer les bénéficiaires potentiels.
Je vous prie de croire Madame la Députée en l’assurance de mon profond respect.
Serge AMORICH, délégué national de l’Association des anciens incorporés de force dans le RAD – KHD d’Alsace et de Moselle
Madame la Députée Paola ZANETTI lui a transmis la réponse suivante :
Monsieur le Délégué,
Pour votre parfaite information, les questions que vous évoquiez ont été posées au Ministre lors de son audition par la commission de la Défense.
Seulement 11 personnes ont sollicité et bénéficié du décret depuis sa publication.
Quant aux procédures d’information de l’administration Monsieur le Ministre a précisé que « c’était les procédures habituelles qui ont été utilisées » et qu’au regard du nombre de demandes on pouvait relancer cette information.
Espérant avoir répondu à votre mail, et restant à votre disposition, cordialement
Paola ZANETTI
UNE NOUVELLE LEÇON D’HUMANISME ALSACIENNE ET NORMANDE
Avant le 29 juin 1944, date de la libération de Cherbourg, comme partout ailleurs, les combats faisaient rage dans la presqu’île du Cotentin.
Sur le territoire de la commune de La Glacerie, à quelques km de Cherbourg, dans une ferme située au lieudit « les Marettes » vivait la famille Voisin. Un fils de cette famille, prénommé Pierre qui devint instituteur se souvient; il avait alors 8 ans : un avion allié est venu s’écraser très très près de la maison d’habitation. En dépit du danger, les parents s’approchèrent. Les aviateurs étaient morts, sauf un. Il avait sauté avec son parachute et s’était approché près de la ferme. Il était gravement blessé: une balle dans une jambe et le visage brûlé.
Avant l’arrivée des Allemands, la famille Voisin parvint à le cacher dans une dépendance de la ferme : une écurie. Sa « couchette » était aménagée de telle sorte qu’en cas de danger, le dernier né de la famille Voisin: un bébé, sur une couverture, aurait été posé sur l’aviateur blessé. C’est ainsi que l’aviateur fut soigné, alimenté, avec les produits de la ferme.
Bien évidemment les Allemands vinrent sur les lieux et très probablement emportèrent les cadavres des aviateurs. Très peu de temps après des coups sont portés sur la porte de la pièce principale de la ferme. Deux soldats allemands entrent. La peur de la famille Voisin est très grande. Les deux soldats s’expriment en français. Ils se présentèrent comme étant des Français d’Alsace incorporés de force dans l’armée allemande et demandent des vêtements civils afin de pouvoir s’évader. Pour dissimuler leur crainte, leur peur, Mr et Mme Voisin offrent à manger. La conversation se poursuite et finalement des habits civils sont fournis. Les deux Français enterrent leurs uniformes. S’éloigner de la ferme, même en civil, présentait beaucoup de danger. Alors n’écoutant que leur compassion, les Normands cachent les deux Alsaciens avec l’aviateur. Ces derniers prodiguent à leur allié soins, réconfort et amitié.
Le lendemain peut-être ? À nouveau des Allemands! Ils donnent l’ordre d’évacuer les lieux. Mais l’aviateur n’est pas transportable…..! Alors les Alsaciens proposent de rester à ses côtés. La famille Voisin prend la route de l’exode, mais reste à proximité dans des abris creusés par des Allemands. Quelques jours après le 29 juin 1944, la famille Voisin est de retour. Le local, où étaient dissimulés les trois alliés, est absolument vide et dans un état d’ordre convenable.
Nous avons été aussi brefs que possible en relatant ces faits. Les deux Alsaciens ont su les embellir. Ils ont tout simplement, ainsi que les Normands, accompli des actes merveilleux en écoutant parler leur cœur.
Si les deux incorporés de force ont réussi leur évasion, ils auront très probablement raconté cette histoire à leur retour en Alsace. Nous comptons beaucoup sur leurs familles et sur toutes les personnes qui ont eu connaissance de ces faits. Ils s’inscrivent dans le modeste recueil des authentiques actes d’héroïsme qui eurent lieu pendant la bataille de Normandie.
Nous souhaitons vivement faire connaître la bravoure le courage des incorporés de force et ce, à la France toute entière. La discipline dans les armées nazies était pour les incorporés de force, d’une telle âpreté que c’est seulement en Normandie, lors des combats que les évasions étaient possibles
Jean BÉZARD, le 4 octobre 2014