CONRAUX André
Je recherche des informations sur le parcours de Malgré-Nous de mon grand-père, André CONRAUX, né le 4 mai 1926 à Sainte-Croix-aux-Mines.
Merci pour toute aide.
Romain CONRAUX
conraux.romain@gmail.com
Photo ci-dessus : dans l’armée française, dans une compagnie d’instruction, fin août 1945.
« Malgré-Nous », les oubliés de l’Histoire
Le 12 janvier 1953, au Tribunal militaire de Bordeaux, s’ouvre le procès du massacre d’Oradour-sur-Glane qui s’est déroulé le 10 juin 1944. Sur le banc des accusés se trouvent 7 Allemands et 14 Français originaires d’Alsace.
Comment des concitoyens ont-ils pu être impliqués dans ce crime de guerre ?
La France découvre alors un drame méconnu de la Seconde Guerre mondiale : celui des « Malgré-nous », soit environ 130.000 Alsaciens et Mosellans qui ont été contraints de combattre dans les rangs de l’Allemagne national-socialiste, suite à la défaite française de 1940 et l’Annexion de fait de ces régions au IIIe Reich.
Mais le procès de Bordeaux, c’est aussi le reflet de la complexité de la France de l’après-guerre, de l’Epuration et de la Guerre Froide, époque où l’unité et la cohésion de la nation étaient plus que jamais nécessaires.
Dans ce documentaire, Nicolas Lévy-Beff et son co-auteur François Rauch évoquent donc l’Annexion de fait et ses conséquences au travers du déroulé de ce procès, ultime illustration de ce passé tragique.
Documentaire de Nicolas Lévy-Beff rediffusé sur France 3 Alsace le samedi 16 mai à 15h20.
STADTFELD Arthur
Je fais des recherches sur mon grand-père, Arthur Frédéric Stadtfeld, né le 1er avril 1921 à Petite-Rosselle, en Moselle. Marié en 1939 à Emma Biesen ; une fille née en 1944. Il demeurait dans cette même ville au moment de son incorporation de force dans la Luftwaffe. Il est porté disparu et déclaré, en 1950, mort pour la France à Gotenhaven (Allemagne) en février 1945.
Steve Bohn
s.bohn@adpublio.fr
Photo ci-dessus : Arthur Stadtfeld, en uniforme du RAD, et son épouse Emma.
Reportage sur la Das Reich: lettre ouverte à Le Drian
Diffusé sur France3 le 2 mars dernier, un documentaire du réalisateur Michaël Prazan portant sur la division SS Das Reich, a entraîné une vague de réactions très négatives en Alsace. Historiens, chercheurs, incorporés de force viennent d’adresser une lettre ouverte au ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
C’est parce que le ministère de la Défense a « accordé son soutien au documentaire Das Reich » qu’une soixantaine de chercheurs, historiens, incorporés de force, fils et filles d’incorporés, ont décidé d’adresser une lettre ouverte à Jean-Yves Le Drian.
Ce courrier (à lire en cliquant http://www.malgre-nous.eu/spip.php?article3507) synthétise les critiques formulées après la diffusion de ce documentaire (vu par 2,6 millions de téléspectateurs) le 2 mars dernier sur France3 (une rediffusion est prévue le 28 mars, une autre sur Arte le 21 avril d’après le réalisateur). Les récriminations portent essentiellement sur deux points: la surestimation du nombre d’incorporés de force alsaciens et mosellans dans la Das Reich et « l’amalgame criant fait entre le soldat allemand et le soldat alsacien ». (A relire l’article publié dans les DNA le 11 mars).
Alsace : les défenseurs des Malgré-nous interpellent Jean-Yves Le Drian
Le 2 mars dernier, France 3 proposait un documentaire du réalisateur Michaël Prazan sur la division SS Das Reich. A l’issue de la diffusion, un vent de protestations et de réactions très négatives s’est élevé en Alsace.
Le ministère de la Défense a « accordé son soutien au documentaire Das Reich ». En réaction, une soixantaine de chercheurs, historiens, incorporés de force, fils et filles d’incorporés, ont adressé une lettre ouverte à Jean-Yves Le Drian.
Une rediffusion de ce documentaire est prévue pour le 28 mars prochain et les mécontents entendent bien se faire entendre avant cette date. Ils souhaitent que le documentaire soit corrigé pour la prochaine diffusion. Ils précisent que le nombre d’incorporés de force alsaciens et mosellans dans la Das Reich a été surévalué dans le film. Ils reprochent aussi « l’amalgame criant fait entre le soldat allemand et le soldat alsacien ».
A lire sur le sujet, l’ouvrage de Régis le Sommier, « Les mystères d’Oradour ».
60 personnalités, mais aussi enfants de Malgré-nous, ont adressé cette lettre ouverte Jean-Yves Le Drian, Ministre de la Défense : suit la liste des signataires.
Article paru sur : [http://7seizh.info/2015/03/17/alsace-les-defenseurs-des-malgre-nous-interpellent-jean-yves-le-drian/
>http://7seizh.info/2015/03/17/alsace-les-defenseurs-des-malgre-nous-interpellent-jean-yves-le-drian/
]
La division « Das Reich » : le point de vue de Patrick Charron
M. Michael Prazan,
Je vous écris suite à la diffusion le 02 mars 2015 sur FR3 de votre documentaire « Une division SS en France, Das Reich ». J’ai contribué au livre de Michel Baury « Pourquoi Oradour-sur-Glane » qui lève quelques tabous autour d’évènements qui ont entouré ce massacre. Ayant aidé à la recherche de documents, photos et films la documentaliste Morgane Barrier, je me fais un devoir de corriger certaines erreurs relevées dans les commentaires.
En effet, j’ai pu entendre que sur les 9000 recrues de début 1944, « le gros des troupes est composé d’Alsaciens » et encore, « En 1944, 6000 Alsaciens enrôlés dans la division Das Reich ». Le chiffre d’environs 800 Alsaciens-Lorrains versés en 1944 dans la Das Reich est plus proche de la vérité. L’un des problèmes majeurs du procès de Bordeaux de 1953 était bien la surreprésentation des Alsaciens-Lorrains avec 13 prévenus incorporés de force et un volontaire, pour 7 Allemands dont aucun officier. Dans la 3ème compagnie qui a perpétré le massacre d’Oradour-sur-Glane, ils étaient une vingtaine de Malgré-nous. Il s’agissait de jeunes de la classe 1926 ayant entre 17 et 18 ans qui n’avaient pas le choix. Le refus était puni par l’envoi en camp de concentration ou la peine de mort et pour les familles la déportation. Boris Cyrulnik a dit de l’incorporation de force « Il y a là un système coercitif très difficile à vaincre ». L’Alsace et la Lorraine étaient annexées au Reich, ce qui était fondamentalement différent du statut de la France occupée. A partir de 1942, les Alsaciens et les Lorrains sont mobilisés dans l’armée allemande.
Je pense aussi que le choix d’Elimar Schneider était pour le moins douteux pour servir d’exemple de malgré-nous du fait de l’ambiguïté du personnage. Il y a d’autres Alsaciens encore vivants qui auraient donné une image plus proche de la réalité de ce qu’étaient la majorité des « malgré-nous ».
Il est dit que ce sont 15000 hommes qui prennent la route de la Normandie. En fait ils sont autour de 12000, car le reste de la division sous les ordres du Lt-Colonel Wisliceny environs 8000 hommes reste dans la région de Toulouse. Le 3ème bataillon du régiment « Deutschland » sous les ordres du Commandant Schreiber sera responsable du massacre de Marsoulas le 10/06/1944 et de plusieurs autres exactions dans la région de Bagnères-de-Bigorre. C’est le manque de matériel roulant et de formation qui justifiait le maintien de ces troupes dans le Sud-ouest.
S’il est vrai que la division est mise en alerte et en mouvement suite au débarquement en Normandie, la première mission qui lui est confiée est de nettoyer le Massif Central des « Bandes ». Ce n’est qu’à partir du 12/06/1944 qu’elle prend la route du front de Normandie. Elle sera placée ensuite en réserve et engagée seulement fin Juin. Donc, son engagement tardif n’est pas dû à l’action de la Résistance, ni à ce qui est dit dans le film : « sans les exactions et les massacres sur sa route, elle aurait pu faire la différence ». Ce qui est vrai est que du fait du long parcours routier, les véhicules ont souffert et qu’elle manquait de pièces détachées. Le film montre bien une carte d’état-major qui indique « Bereinigung abgeschlossen » nettoyage terminé, ce qui confirme bien la mission donnée à cette division.
Si le caractère criminel de Diekmann n’est pas à démontrer, (voir sa biographie dans le livre de Michel Baury), dire de lui, « Diekmann a commis de nombreux massacres à l’est », est plausible mais ceci n’est avéré par aucun témoignage ou document. Par contre, il est vrai qu’il était blanchi par le juge de la division Okrent dans son rapport de janvier 1945. Le même Okrent qui dans une déposition après guerre, changera de version et accablera Diekmann, confortant ainsi la thèse des Lammerding, Stadler et Weidinger disant qu’il avait outrepassé les ordres.
Le parcours de Erich Kahn, le chef de la 3ème compagnie qui a fait toute la guerre dans la Feldgendarmerie de la division n’est pas évoqué, alors qu’il est un acteur majeur du massacre d’Oradour.
Par ailleurs, sur les évènements de Tulle, il semble que ce ne soit pas deux résistants qui étaient parmi les pendus, mais une vingtaine, selon le meilleur historien de cette tragédie, Bruno Kartheuser. Les pertes allemandes étaient de 68 morts, dont une dizaine de SD fusillés et huit soldats de la Das Reich, plus une soixantaine de prisonniers qui seront exécutés par la suite par les résistants.
Les attaques de Tulle, Argenton-sur-Creuse, Guéret, de même que l’enlèvement de Kämpfe et de Gerlach, l’exécution du chauffeur de ce dernier, les évènements de St Junien et la mort d’un soldat allemand, l’embuscade de La Betoulle avec onze soldats allemands tués, ont amené Lammerding à donner l’ordre de faire un exemple à Oradour-sur-Glane. Il était couvert en cela par les ordres de sa hiérarchie, Keitel, Rundstedt, Sperrle pour l’Armée et Himmler pour la SS.
Il aurait été judicieux de rappeler ces évènements majeurs qui permettent de contextualiser le massacre d’Oradour.
Faire un parallèle avec un massacre dans un village en Biélorussie était un bon exemple, mais on aurait pu citer aussi l’Ukraine, la Yougoslavie et la Grèce.
En Italie, le massacre de Sant’Anna di Stazzema, n’est pas le fait de Walter Reder (le bourreau de Marzabotto), mais du commandant Anton Galler chef du 2ème bataillon du 35 régiment SS 16ème division « Reichsführer SS ». Le procès a eu lieu à La Spezzia dans les années 2000.
Une autre remarque, le choix de films en couleur d’unités de la Wehrmacht en 1940 ou pendant l’occupation n’était peut être pas approprié, il aurait mieux valu pour illustrer le passage de cette division en France, privilégier des photos de la Das Reich et parler d’autres exactions comme les exécutions de Marsoulas, Ste Sixte, Dunes, St Pierre de Clairac, Castelmaurou.
Cela fait quarante ans que je m’intéresse à ces évènements tragiques, et je sais qu’il est très difficile d’aborder ce sujet sans toucher à la sensibilité des parties concernées, que ce soit les Alsaciens-Lorrains, les gens du Limousin ou les anciens Résistants. Le procès de Bordeaux a été un déni de justice pour les familles des victimes et pour les Alsaciens-Lorrains et a provoqué une crise profonde entre les deux régions. Les politiques ont eu peur d’une scission de l’Alsace-Lorraine et ont voté l’amnistie qui a provoqué la colère des Limousins.
La partie non encore écrite de cette histoire est la protection des Alliés dont ont bénéficié les Lammerding, Stadler et Kahn.
Malheureusement, 70 ans après ces tragiques évènements, et malgré de nombreux ouvrages publiés sur les exactions commises par la division Das Reich et de nombreuses archives à présent disponibles, il manque à ce documentaire la rigueur et l’objectivité. Il aurait pu devenir une référence, mais le choix rédactionnel ne me permet pas d’arriver à cette conclusion. Cependant, j’apprécie que vous ayez eu le courage de traiter ce sujet toujours si sensible.
Je vous prie de recevoir mes sincères salutations.
Patrick Charron
La division « Das Reich » : Le point de vue de Michel Foechterlé
Le documentaire sur la division « Das Reich » amène quelques réflexions de ma part, bien que je ne sois pas un spécialiste de la question.
1, on m’a toujours répété que l’Histoire est une science exacte et que, dès qu’on écrit une anecdote historique, et de plus sur un sujet qu’on sait par avance qu’il est particulièrement sensible, on a tout intérêt à vérifier ses écrits. En effet certains chiffres cités (voir articles des DNA du 11 mars 2015), qui font polémique, semblent véritablement très exagérés.
2, en effet le témoignage de l’incorporé de force alsacien n’est pas très glorieux. Il est effectivement vrai, mais d’autres témoignages d’incorporés de force, comme indiqué dans l’article des DNA, auraient dû être retenus.
Je pense à un documentaire ,diffusé il y a plus de 20 ans, concernant les pendaisons de Tulle. Autant que je m’en souvienne, il s’agissait du récit de l’interprète incorporé de force qui se tenait debout près d’une table où le commandant de la compagnie SS mangeait à table avec le maire de Tulle. Pendant ce repas, les pendaisons ont commencé ! Ce récit m’avait bouleversé, surtout qu’il émanait d’un soldat alsacien qui était d’une dignité extraordinaire.
3, Germain Muller, que j’ai beaucoup apprécié, a écrit cette fameuse pièce de théâtre : « Redde m’r nimm dafun » . Il avait raison d’en parler ainsi. Par contre, il se trouve que, maintenant, alors que les derniers témoins vont disparaître avec le temps, l’on se voit constamment en train d’essayer de corriger ou de rectifier les dires ou commentaires de tel ou tel écrivain, auteur, journaliste ou bien d’autres….
A mon avis, à force de ne plus en parler, ce que je comprends très bien à vrai dire, beaucoup de Français ignorent complètement le drame qu’ont connu les Alsaciens pendant l’Occupation et l’Annexion. Les Alsaciens ne veulent plus en parler, mais quand quelqu’un donne un point de vue, tous les Alsaciens lui tombent dessus, j’exagère à peine… Il faut savoir ce qu’on veut.
4, c’est bien dommage qu’il n’existe aucun film à ce jour, aucun réalisateur ne l’a encore fait, pour tourner un film « culte » qui résume les pérégrinations d’un « Malgré-Nous », sans romancer une histoire, mais en montrant que des faits réels, tels qu’ils s’étaient effectivement déroulés. La vérité, que la vérité.
On aurait pu en faire un téléfilm en plusieurs feuilletons, car le sujet est vaste, tellement les épisodes ont été très marquants au fur et à mesure des mois et des années d’Annexion.
On va peut être se battre pour montrer le récit d’un héros, d’un lâche, d’un « Malgré-Nous » « normal », bien sûr, mais il faut tout montrer. Les Hommes ne sont que des Hommes.
Récemment les chaînes françaises ont passé le feuilleton « Un village français », mais, à la longue, l’histoire ne tenait plus debout, c’était romancé à l’extrême.
Je sais que vous menez un combat sans fin pour rétablir la vérité et je vous félicite.
Michel Foechterlé Ammerschwihr le 16 mars 2015
A propos d’un documentaire sur la « Das Reich »
Diffusé sur France 3 le 2 mars dernier, le documentaire de Michaël Prazan, « Une division SS en France, Das Reich », a suscité de nombreuses réactions négatives, tant dans la presse écrite que sur le Net. Et il n’y a pas qu’en Alsace ou en France que ce documentaire n’a pas été apprécié. Il convient de se demander pour quelle raison ce travail n’a pas fait l’unanimité.
La première surprise est – dans le cadre géographique (la France) et chronologique (les années 1944–1945) fixé par le réalisateur – la très longue exposition des crimes commis par les Einsatzgruppen (qui avaient déjà fait l’objet d’un précédent documentaire) sur le front de l’Est avant l’anéantissement de la 2e division blindée Waffen-SS « Das Reich » sur ce même théâtre d’opérations. En effet, réduite à une Kampfgruppe (groupe de combat), seule une minorité des éléments, qui vont composer cette division une fois reconstituée dans le Sud-Ouest de la France, ont pu y être mêlés. Ce n’est pas le cas des près de 9000 nouvelles recrues qui vont être enrôlées, au début de l’année 1944. Et, quitte à rappeler le parcours de la « Das Reich » avant 44, pourquoi ne pas revenir sur son parcours en France en 1940 ?
Cela étant, revenons à ces nouvelles recrues du début de l’année 1944, car c’est principalement là où le documentaire pèche. L’accent y est mis sur les Alsaciens qui, il est vrai, ont souvent été présentés comme les principaux assassins d’Oradour-sur-Glane depuis le procès de Bordeaux en 1953.
Les Alsaciens étaient effectivement nombreux dans la « Das Reich ». Ils étaient environ 800 (nous y reviendrons). Mais pourquoi y en avait-il autant, alors que, à peine quatre ans auparavant, ils étaient encore français ? Ce n’est pas dit dans le documentaire. L’Annexion de l’Alsace-Moselle au IIIe Reich, en 1940, est tout juste mentionnée, mais elle n’est pas expliquée. Or, c’est bien à cause de cette annexion illégale qu’il y a eu des « Malgré-Nous ». On ne peut pas comprendre la présence d’Alsaciens ou de Mosellans dans l’armée allemande sans expliciter la situation particulière de ces deux provinces françaises. C’est là un des grands manques de ce documentaire.
Dans la « Das Reich », se sont essentiellement des jeunes de la classe 1926 qui y ont été enrôlés, à l’âge de 17 ans. Il aurait été intéressant pour le téléspectateur et judicieux pour le réalisateur d’expliquer pourquoi cette classe d’âge a été versée d’office dans la Waffen-SS. Ce n’est ni le fruit du hasard, ni la conséquence d’un volontariat de masse. Et le seul témoignage d’Elimar Schneider – un authentique « Malgré-Nous » en dépit de certaines de ses prises de position – ne suffit pas à le faire comprendre.
Enfin, pourquoi affirmer que les Alsaciens forment le gros des effectifs de la « Das Reich » ? C’est une erreur grossière qui n’a plus cours depuis longtemps, sauf chez certains auteurs ignorants ou malintentionnés. La classe 26 représentait 4000 jeunes hommes environ. La moitié a été « offerte » par le Gauleiter Robert Wagner au Reichsführer Heinrich Himmler et à la Waffen-SS. De ces 2000 recrues (forcées – ce n’est pas assez souligné dans le documentaire), 800 ont été versées dans la « Das Reich », encore que, jugés trop nombreux, une partie a été mutée dans la division « Frundsberg ». Répartis dans les différentes compagnies, ils représentent une quarantaine d’hommes sur un effectif d’environ 130 à 150 soldats. Quant à la fameuse 3e compagnie, qui était à Oradour-sur-Glane le 10 juin 1944, elle comptait une trentaine d’Alsaciens, dont un seul engagé volontaire. On le voit bien, si les Alsaciens sont nombreux, ils ne constituent en aucun cas le gros de la troupe.
Il aurait donc également été utile de s’intéresser aux autres recrues non allemandes qui venaient d’une douzaine de pays européens. S’intéresser à la composition humaine de la « Das Reich » aurait donné à ce documentaire un caractère novateur qu’il n’a malheureusement pas.
Nous pourrions encore longuement énumérer les défauts de ce documentaire, mais le principal est qu’à l’issue de son visionnage, le téléspectateur retient, avant tout, que les Alsaciens – engagés volontaires ou incorporés de force – se sont ralliés au national-socialisme et, en conséquence, que ce sont des assassins ayant communié dans le crime au sein de la Waffen-SS. Cette vision de l’Histoire est tout bonnement inacceptable.
Nicolas Mengus
Réaction de la SNIFAM reçue sur la messagerie du site:
Ce film est affligeant et humiliant tant pour les Alsaciens-Mosellans que pour les Normands qui les aidèrent. En effet les incorporés de force présents en Normandie pendant les combats de 1944 ont eu des comportements patriotiques exemplaires. Nous leur devons beaucoup.
En dépit des risques énormes qu’ils encouraient, ils se sont évadés à près de 200 de la « Das Reich » notamment pour rejoindre les FFI, la 2eme DB et la 1ere Armée notamment.
Ici en Normandie, les gens qui savent les considèrent, à juste raison, comme ayant participé à notre libération.
Voilà pourquoi, nous leur sommes très reconnaissants. Pour cette raison, nous avons donné naissance à une association : SNIFAM (Solidarité Normande aux Incorporés de Force d’Alsace-Moselle) et cela principalement par amour de la justice. C’est une ignonimie de faire croire que tous les Alsaciens-Mosellans étaient nazis alors qu’ils avaient organisé, avec la Résistance Normande, une filière de désertion dans la Waffen SS passant dans la Sarthe, à La Chapelle d’Aligné notamment.
Les Normandes et Normands ne peuvent que condamner ce film ! N’est-il pas une injure à l’Histoire en général, à toute la population d’Alsace-Moselle en particulier et aussi aux Normands ?
Tout laisse à penser que la falsification de cette page de notre Histoire Nationale, a été commise de propos délibéré. Le producteur s’honorerait en reprenant ce film pour y inclure d’authentiques faits ayant eu lieu en Normandie.
Oui, un film d’une rigueur historique pourrait rétablir la reconnaissance dûe aux incorporés de force et à leurs familles.
Nous avons beaucoup à raconter et à faire savoir.
Pour la SNIFAM, Jean Bézard
Le nombre d’Alsaciens dans la « Das Reich«
A propos des effectifs alsaciens dans la « Das Reich« , voici un passage du témoignage de Raymond Ditchen, incorporé de force dans cette division, après avoir été interné par les nazis au camp de Schirmeck et avant de déserter pour rejoindre la Résistance : « Je profite de cette question pour faire une observation quant au pourcentage d’Alsaciens dans la division blindée « Das Reich » et, en particulier, dans ma compagnie où nous étions 15 Alsaciens incorporés de force (il n’y avait pas de Lorrains). Sur un effectif de 122 hommes, les Malgré-Nous représentaient un pourcentage de 12,30%, ce qui est faible par rapport aux chiffres donnés par certains « historiens ». Pensez qu’il y en a qui vont jusqu’à prétendre qu’il n’y avait que des Alsaciens dans cette division !!! » (Entre deux fronts, t.2, 2008, p.75).
FRITSCH Martin
Voila un peu l’histoire de mon grand-oncle, frère de ma grand-mère Fritsch Martin.
Né le 11.2.1911 à Wintzenheim dans le Haut-Rhin.
Engagé volontaire pour 18 mois au 4e BCP le 3 juin 1930. Mobilisé le 2 septembre 193 et.affecte au 4e RI le 16 octobre 1939.
Démobilisé, il travail chez Carl Triaccia à Munster (12.12.1940–14.04.1942), puis chez Schirmer Remachus Landwirt à Marckolsheim (15.04.1942–10.01.1944).
Incorporé de force dans la Wehrmacht le 10.01.1944 dans le Grenadier Ersatz Bataillon 1 à Koenigsberg, puis versé au 2e bataillon à Allenstein.
Gefreiter (caporal).
Blessé par un éclat d’obus à la tête, il décède à l’hôpital militaire le 28.08.1944 à Derbent.
Enterré au cimetière de Beberbeki (Lettonie).
* Fiche du VDK :
Martin Fritsch ruht auf der Kriegsgräberstätte in Riga Beberbeki.
Endgrablage: Block 4 Reihe 5 Grab 50
Nähere Informationen zu diesem Friedhof erhalten Sie hier.
Name und die persönlichen Daten des Obengenannten sind auch im Gedenkbuch der Kriegsgräberstätte verzeichnet. Sie können gern einen Auszug bei uns bestellen.
Bitte beachten Sie, dass auf einigen Friedhöfen nicht die aktuelle Version ausliegt, somit kann der Name Ihres Angehörigen darin evtl. noch nicht verzeichnet sein.
Nachname:
Fritsch
Vorname:
Martin
Dienstgrad:
Gefreiter
Geburtsdatum:
11.02.1911
Geburtsort:
Winzenheim
Todes-/Vermisstendatum:
28.08.1944
Todes-/Vermisstenort:
F.Laz. 290 Dzerbene