Das Reich: dépro­grammé sur France 3, diffusé sur Arte

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CONRAUX André

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andre_conreux_portrait.jpgJe recherche des infor­ma­tions sur le parcours de Malgré-Nous de mon grand-père, André CONRAUX, né le 4 mai 1926 à Sainte-Croix-aux-Mines.

Merci pour toute aide.

Romain CONRAUX

 conraux.romain@g­mail.com

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Photo ci-dessus : dans l’ar­mée française, dans une compa­gnie d’ins­truc­tion, fin août 1945.

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« Malgré-Nous », les oubliés de l’His­toire

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malgre_nous-soldat_toit.jpg Le 12 janvier 1953, au Tribu­nal mili­taire de Bordeaux, s’ouvre le procès du massacre d’Ora­dour-sur-Glane qui s’est déroulé le 10 juin 1944. Sur le banc des accu­sés se trouvent 7 Alle­mands et 14 Français origi­naires d’Al­sace.

Comment des conci­toyens ont-ils pu être impliqués dans ce crime de guerre ?

La France découvre alors un drame méconnu de la Seconde Guerre mondiale : celui des « Malgré-nous », soit envi­ron 130.000 Alsa­ciens et Mosel­lans qui ont été contraints de combattre dans les rangs de l’Al­le­magne natio­nal-socia­liste, suite à la défaite française de 1940 et l’An­nexion de fait de ces régions au IIIe Reich.

Mais le procès de Bordeaux, c’est aussi le reflet de la complexité de la France de l’après-guerre, de l’Epu­ra­tion et de la Guerre Froide, époque où l’unité et la cohé­sion de la nation étaient plus que jamais néces­saires.

Dans ce docu­men­taire, Nico­las Lévy-Beff et son co-auteur François Rauch évoquent donc l’An­nexion de fait et ses consé­quences au travers du déroulé de ce procès, ultime illus­tra­tion de ce passé tragique.

Docu­men­taire de Nico­las Lévy-Beff redif­fusé sur France 3 Alsace le samedi 16 mai à 15h20.

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STADTFELD Arthur

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stadtfeld_arthur_portrait.jpg Je fais des recherches sur mon grand-père, Arthur Frédé­ric Stadt­feld, né le 1er avril 1921 à Petite-Rosselle, en Moselle. Marié en 1939 à Emma Biesen ; une fille née en 1944. Il demeu­rait dans cette même ville au moment de son incor­po­ra­tion de force dans la Luft­waffe. Il est porté disparu et déclaré, en 1950, mort pour la France à Goten­ha­ven (Alle­magne) en février 1945.

Steve Bohn

 s.bohn@ad­pu­blio.fr

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Photo ci-dessus : Arthur Stadt­feld, en uniforme du RAD, et son épouse Emma.

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Repor­tage sur la Das Reich: lettre ouverte à Le Drian

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Diffusé sur Fran­ce3 le 2 mars dernier, un docu­men­taire du réali­sa­teur Michaël Prazan portant sur la divi­sion SS Das Reich, a entraîné une vague de réac­tions très néga­tives en Alsace. Histo­riens, cher­cheurs, incor­po­rés de force viennent d’adres­ser une lettre ouverte au ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

C’est parce que le minis­tère de la Défense a « accordé son soutien au docu­men­taire Das Reich » qu’une soixan­taine de cher­cheurs, histo­riens, incor­po­rés de force, fils et filles d’in­cor­po­rés, ont décidé d’adres­ser une lettre ouverte à Jean-Yves Le Drian.
Ce cour­rier (à lire en cliquant http://www.malgre-nous.eu/spip.php?arti­cle3507) synthé­tise les critiques formu­lées après la diffu­sion de ce docu­men­taire (vu par 2,6 millions de télé­spec­ta­teurs) le 2 mars dernier sur Fran­ce3 (une redif­fu­sion est prévue le 28 mars, une autre sur Arte le 21 avril d’après le réali­sa­teur). Les récri­mi­na­tions portent essen­tiel­le­ment sur deux points: la sures­ti­ma­tion du nombre d’in­cor­po­rés de force alsa­ciens et mosel­lans dans la Das Reich et « l’amal­game criant fait entre le soldat alle­mand et le soldat alsa­cien ». (A relire l’ar­ticle publié dans les DNA le 11 mars).

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Alsace : les défen­seurs des Malgré-nous inter­pellent Jean-Yves Le Drian

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Le 2 mars dernier, France 3 propo­sait un docu­men­taire du réali­sa­teur Michaël Prazan sur la divi­sion SS Das Reich. A l’is­sue de la diffu­sion, un vent de protes­ta­tions et de réac­tions très néga­tives s’est élevé en Alsace.

Le minis­tère de la Défense a « accordé son soutien au docu­men­taire Das Reich ». En réac­tion, une soixan­taine de cher­cheurs, histo­riens, incor­po­rés de force, fils et filles d’in­cor­po­rés, ont adressé une lettre ouverte à Jean-Yves Le Drian.

Une redif­fu­sion de ce docu­men­taire est prévue pour le 28 mars prochain et les mécon­tents entendent bien se faire entendre avant cette date. Ils souhaitent que le docu­men­taire soit corrigé pour la prochaine diffu­sion. Ils précisent que le nombre d’in­cor­po­rés de force alsa­ciens et mosel­lans dans la Das Reich a été suréva­lué dans le film. Ils reprochent aussi « l’amal­game criant fait entre le soldat alle­mand et le soldat alsa­cien ».

A lire sur le sujet, l’ou­vrage de Régis le Sommier, « Les mystères d’Ora­dour ».

60 person­na­li­tés, mais aussi enfants de Malgré-nous, ont adressé cette lettre ouverte Jean-Yves Le Drian, Ministre de la Défense : suit la liste des signa­taires.

Article paru sur : [http://7seizh.info/2015/03/17/alsace-les-defen­seurs-des-malgre-nous-inter­pellent-jean-yves-le-drian/

 >http://7seizh.info/2015/03/17/alsace-les-defen­seurs-des-malgre-nous-inter­pellent-jean-yves-le-drian/
]

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La divi­sion « Das Reich » : le point de vue de Patrick Char­ron

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M. Michael Prazan,

Je vous écris suite à la diffu­sion le 02 mars 2015 sur FR3 de votre docu­men­taire « Une divi­sion SS en France, Das Reich ». J’ai contri­bué au livre de Michel Baury « Pourquoi Oradour-sur-Glane » qui lève quelques tabous autour d’évè­ne­ments qui ont entouré ce massacre. Ayant aidé à la recherche de docu­ments, photos et films la docu­men­ta­liste Morgane Barrier, je me fais un devoir de corri­ger certaines erreurs rele­vées dans les commen­taires.

En effet, j’ai pu entendre que sur les 9000 recrues de début 1944, « le gros des troupes est composé d’Al­sa­ciens » et encore, « En 1944, 6000 Alsa­ciens enrô­lés dans la divi­sion Das Reich ». Le chiffre d’en­vi­rons 800 Alsa­ciens-Lorrains versés en 1944 dans la Das Reich est plus proche de la vérité. L’un des problèmes majeurs du procès de Bordeaux de 1953 était bien la surre­pré­sen­ta­tion des Alsa­ciens-Lorrains avec 13 préve­nus incor­po­rés de force et un volon­taire, pour 7 Alle­mands dont aucun offi­cier. Dans la 3ème compa­gnie qui a perpé­tré le massacre d’Ora­dour-sur-Glane, ils étaient une ving­taine de Malgré-nous. Il s’agis­sait de jeunes de la classe 1926 ayant entre 17 et 18 ans qui n’avaient pas le choix. Le refus était puni par l’en­voi en camp de concen­tra­tion ou la peine de mort et pour les familles la dépor­ta­tion. Boris Cyrul­nik a dit de l’in­cor­po­ra­tion de force « Il y a là un système coer­ci­tif très diffi­cile à vaincre ». L’Al­sace et la Lorraine étaient annexées au Reich, ce qui était fonda­men­ta­le­ment diffé­rent du statut de la France occu­pée. A partir de 1942, les Alsa­ciens et les Lorrains sont mobi­li­sés dans l’ar­mée alle­mande.

Je pense aussi que le choix d’Eli­mar Schnei­der était pour le moins douteux pour servir d’exemple de malgré-nous du fait de l’am­bi­guïté du person­nage. Il y a d’autres Alsa­ciens encore vivants qui auraient donné une image plus proche de la réalité de ce qu’é­taient la majo­rité des « malgré-nous ».

Il est dit que ce sont 15000 hommes qui prennent la route de la Norman­die. En fait ils sont autour de 12000, car le reste de la divi­sion sous les ordres du Lt-Colo­nel Wisli­ceny envi­rons 8000 hommes reste dans la région de Toulouse. Le 3ème bataillon du régi­ment « Deut­schland » sous les ordres du Comman­dant Schrei­ber sera respon­sable du massacre de Marsou­las le 10/06/1944 et de plusieurs autres exac­tions dans la région de Bagnères-de-Bigorre. C’est le manque de maté­riel roulant et de forma­tion qui justi­fiait le main­tien de ces troupes dans le Sud-ouest.

S’il est vrai que la divi­sion est mise en alerte et en mouve­ment suite au débarque­ment en Norman­die, la première mission qui lui est confiée est de nettoyer le Massif Central des « Bandes ». Ce n’est qu’à partir du 12/06/1944 qu’elle prend la route du front de Norman­die. Elle sera placée ensuite en réserve et enga­gée seule­ment fin Juin. Donc, son enga­ge­ment tardif n’est pas dû à l’ac­tion de la Résis­tance, ni à ce qui est dit dans le film : « sans les exac­tions et les massacres sur sa route, elle aurait pu faire la diffé­rence ». Ce qui est vrai est que du fait du long parcours routier, les véhi­cules ont souf­fert et qu’elle manquait de pièces déta­chées. Le film montre bien une carte d’état-major qui indique « Berei­ni­gung abges­chlos­sen » nettoyage terminé, ce qui confirme bien la mission donnée à cette divi­sion.

Si le carac­tère crimi­nel de Diek­mann n’est pas à démon­trer, (voir sa biogra­phie dans le livre de Michel Baury), dire de lui, « Diek­mann a commis de nombreux massacres à l’est », est plau­sible mais ceci n’est avéré par aucun témoi­gnage ou docu­ment. Par contre, il est vrai qu’il était blan­chi par le juge de la divi­sion Okrent dans son rapport de janvier 1945. Le même Okrent qui dans une dépo­si­tion après guerre, chan­gera de version et acca­blera Diek­mann, confor­tant ainsi la thèse des Lammer­ding, Stad­ler et Weidin­ger disant qu’il avait outre­passé les ordres.

Le parcours de Erich Kahn, le chef de la 3ème compa­gnie qui a fait toute la guerre dans la Feld­gen­dar­me­rie de la divi­sion n’est pas évoqué, alors qu’il est un acteur majeur du massacre d’Ora­dour.

Par ailleurs, sur les évène­ments de Tulle, il semble que ce ne soit pas deux résis­tants qui étaient parmi les pendus, mais une ving­taine, selon le meilleur histo­rien de cette tragé­die, Bruno Kartheu­ser. Les pertes alle­mandes étaient de 68 morts, dont une dizaine de SD fusillés et huit soldats de la Das Reich, plus une soixan­taine de prison­niers qui seront exécu­tés par la suite par les résis­tants.

Les attaques de Tulle, Argen­ton-sur-Creuse, Guéret, de même que l’en­lè­ve­ment de Kämpfe et de Gerlach, l’exé­cu­tion du chauf­feur de ce dernier, les évène­ments de St Junien et la mort d’un soldat alle­mand, l’em­bus­cade de La Betoulle avec onze soldats alle­mands tués, ont amené Lammer­ding à donner l’ordre de faire un exemple à Oradour-sur-Glane. Il était couvert en cela par les ordres de sa hiérar­chie, Keitel, Rund­stedt, Sperrle pour l’Ar­mée et Himm­ler pour la SS.

Il aurait été judi­cieux de rappe­ler ces évène­ments majeurs qui permettent de contex­tua­li­ser le massacre d’Ora­dour.

Faire un paral­lèle avec un massacre dans un village en Biélo­rus­sie était un bon exemple, mais on aurait pu citer aussi l’Ukraine, la Yougo­sla­vie et la Grèce.
En Italie, le massacre de Sant’Anna di Staz­zema, n’est pas le fait de Walter Reder (le bour­reau de Marza­botto), mais du comman­dant Anton Galler chef du 2ème bataillon du 35 régi­ment SS 16ème divi­sion « Reichsfüh­rer SS ». Le procès a eu lieu à La Spez­zia dans les années 2000.

Une autre remarque, le choix de films en couleur d’uni­tés de la Wehr­macht en 1940 ou pendant l’oc­cu­pa­tion n’était peut être pas appro­prié, il aurait mieux valu pour illus­trer le passage de cette divi­sion en France, privi­lé­gier des photos de la Das Reich et parler d’autres exac­tions comme les exécu­tions de Marsou­las, Ste Sixte, Dunes, St Pierre de Clai­rac, Castel­mau­rou.

Cela fait quarante ans que je m’in­té­resse à ces évène­ments tragiques, et je sais qu’il est très diffi­cile d’abor­der ce sujet sans toucher à la sensi­bi­lité des parties concer­nées, que ce soit les Alsa­ciens-Lorrains, les gens du Limou­sin ou les anciens Résis­tants. Le procès de Bordeaux a été un déni de justice pour les familles des victimes et pour les Alsa­ciens-Lorrains et a provoqué une crise profonde entre les deux régions. Les poli­tiques ont eu peur d’une scis­sion de l’Al­sace-Lorraine et ont voté l’am­nis­tie qui a provoqué la colère des Limou­sins.

La partie non encore écrite de cette histoire est la protec­tion des Alliés dont ont béné­fi­cié les Lammer­ding, Stad­ler et Kahn.

Malheu­reu­se­ment, 70 ans après ces tragiques évène­ments, et malgré de nombreux ouvrages publiés sur les exac­tions commises par la divi­sion Das Reich et de nombreuses archives à présent dispo­nibles, il manque à ce docu­men­taire la rigueur et l’objec­ti­vité. Il aurait pu deve­nir une réfé­rence, mais le choix rédac­tion­nel ne me permet pas d’ar­ri­ver à cette conclu­sion. Cepen­dant, j’ap­pré­cie que vous ayez eu le courage de trai­ter ce sujet toujours si sensible.

Je vous prie de rece­voir mes sincères salu­ta­tions.

Patrick Char­ron

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La divi­sion « Das Reich » : Le point de vue de Michel Foech­terlé

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Le docu­men­taire sur la divi­sion « Das Reich » amène quelques réflexions de ma part, bien que je ne sois pas un spécia­liste de la ques­tion.

1, on m’a toujours répété que l’His­toire est une science exacte et que, dès qu’on écrit une anec­dote histo­rique, et de plus sur un sujet qu’on sait par avance qu’il est parti­cu­liè­re­ment sensible, on a tout inté­rêt à véri­fier ses écrits. En effet certains chiffres cités (voir articles des DNA du 11 mars 2015), qui font polé­mique, semblent véri­ta­ble­ment très exagé­rés.

2, en effet le témoi­gnage de l’in­cor­poré de force alsa­cien n’est pas très glorieux. Il est effec­ti­ve­ment vrai, mais d’autres témoi­gnages d’in­cor­po­rés de force, comme indiqué dans l’ar­ticle des DNA, auraient dû être rete­nus.
Je pense à un docu­men­taire ,diffusé il y a plus de 20 ans, concer­nant les pendai­sons de Tulle. Autant que je m’en souvienne, il s’agis­sait du récit de l’in­ter­prète incor­poré de force qui se tenait debout près d’une table où le comman­dant de la compa­gnie SS mangeait à table avec le maire de Tulle. Pendant ce repas, les pendai­sons ont commencé ! Ce récit m’avait boule­versé, surtout qu’il émanait d’un soldat alsa­cien qui était d’une dignité extra­or­di­naire.

3, Germain Muller, que j’ai beau­coup appré­cié, a écrit cette fameuse pièce de théâtre : « Redde m’r nimm dafun » . Il avait raison d’en parler ainsi. Par contre, il se trouve que, main­te­nant, alors que les derniers témoins vont dispa­raître avec le temps, l’on se voit constam­ment en train d’es­sayer de corri­ger ou de recti­fier les dires ou commen­taires de tel ou tel écri­vain, auteur, jour­na­liste ou bien d’au­tres….

A mon avis, à force de ne plus en parler, ce que je comprends très bien à vrai dire, beau­coup de Français ignorent complè­te­ment le drame qu’ont connu les Alsa­ciens pendant l’Oc­cu­pa­tion et l’An­nexion. Les Alsa­ciens ne veulent plus en parler, mais quand quelqu’un donne un point de vue, tous les Alsa­ciens lui tombent dessus, j’exa­gère à peine… Il faut savoir ce qu’on veut.

4, c’est bien dommage qu’il n’existe aucun film à ce jour, aucun réali­sa­teur ne l’a encore fait, pour tour­ner un film « culte » qui résume les péré­gri­na­tions d’un « Malgré-Nous », sans roman­cer une histoire, mais en montrant que des faits réels, tels qu’ils s’étaient effec­ti­ve­ment dérou­lés. La vérité, que la vérité.
On aurait pu en faire un télé­film en plusieurs feuille­tons, car le sujet est vaste, telle­ment les épisodes ont été très marquants au fur et à mesure des mois et des années d’An­nexion.
On va peut être se battre pour montrer le récit d’un héros, d’un lâche, d’un « Malgré-Nous » « normal », bien sûr, mais il faut tout montrer. Les Hommes ne sont que des Hommes.

Récem­ment les chaînes françaises ont passé le feuille­ton « Un village français », mais, à la longue, l’his­toire ne tenait plus debout, c’était romancé à l’ex­trême.

Je sais que vous menez un combat sans fin pour réta­blir la vérité et je vous féli­cite.

Michel Foech­terlé Ammer­sch­wihr le 16 mars 2015

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A propos d’un docu­men­taire sur la « Das Reich »

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Diffusé sur France 3 le 2 mars dernier, le docu­men­taire de Michaël Prazan, « Une divi­sion SS en France, Das Reich », a suscité de nombreuses réac­tions néga­tives, tant dans la presse écrite que sur le Net. Et il n’y a pas qu’en Alsace ou en France que ce docu­men­taire n’a pas été appré­cié. Il convient de se deman­der pour quelle raison ce travail n’a pas fait l’una­ni­mité.

La première surprise est – dans le cadre géogra­phique (la France) et chro­no­lo­gique (les années 1944–1945) fixé par le réali­sa­teur – la très longue expo­si­tion des crimes commis par les Einsatz­grup­pen (qui avaient déjà fait l’objet d’un précé­dent docu­men­taire) sur le front de l’Est avant l’anéan­tis­se­ment de la 2e divi­sion blin­dée Waffen-SS « Das Reich  » sur ce même théâtre d’opé­ra­tions. En effet, réduite à une Kampf­gruppe (groupe de combat), seule une mino­rité des éléments, qui vont compo­ser cette divi­sion une fois recons­ti­tuée dans le Sud-Ouest de la France, ont pu y être mêlés. Ce n’est pas le cas des près de 9000 nouvelles recrues qui vont être enrô­lées, au début de l’an­née 1944. Et, quitte à rappe­ler le parcours de la « Das Reich » avant 44, pourquoi ne pas reve­nir sur son parcours en France en 1940 ?

Cela étant, reve­nons à ces nouvelles recrues du début de l’an­née 1944, car c’est prin­ci­pa­le­ment là où le docu­men­taire pèche. L’ac­cent y est mis sur les Alsa­ciens qui, il est vrai, ont souvent été présen­tés comme les prin­ci­paux assas­sins d’Ora­dour-sur-Glane depuis le procès de Bordeaux en 1953.
Les Alsa­ciens étaient effec­ti­ve­ment nombreux dans la « Das Reich ». Ils étaient envi­ron 800 (nous y revien­drons). Mais pourquoi y en avait-il autant, alors que, à peine quatre ans aupa­ra­vant, ils étaient encore français ? Ce n’est pas dit dans le docu­men­taire. L’An­nexion de l’Al­sace-Moselle au IIIe Reich, en 1940, est tout juste mention­née, mais elle n’est pas expliquée. Or, c’est bien à cause de cette annexion illé­gale qu’il y a eu des « Malgré-Nous ». On ne peut pas comprendre la présence d’Al­sa­ciens ou de Mosel­lans dans l’ar­mée alle­mande sans expli­ci­ter la situa­tion parti­cu­lière de ces deux provinces françaises. C’est là un des grands manques de ce docu­men­taire.

Dans la « Das Reich », se sont essen­tiel­le­ment des jeunes de la classe 1926 qui y ont été enrô­lés, à l’âge de 17 ans. Il aurait été inté­res­sant pour le télé­spec­ta­teur et judi­cieux pour le réali­sa­teur d’ex­pliquer pourquoi cette classe d’âge a été versée d’of­fice dans la Waffen-SS. Ce n’est ni le fruit du hasard, ni la consé­quence d’un volon­ta­riat de masse. Et le seul témoi­gnage d’Eli­mar Schnei­der – un authen­tique « Malgré-Nous » en dépit de certaines de ses prises de posi­tion – ne suffit pas à le faire comprendre.

Enfin, pourquoi affir­mer que les Alsa­ciens forment le gros des effec­tifs de la « Das Reich » ? C’est une erreur gros­sière qui n’a plus cours depuis long­temps, sauf chez certains auteurs igno­rants ou malin­ten­tion­nés. La classe 26 repré­sen­tait 4000 jeunes hommes envi­ron. La moitié a été « offerte » par le Gaulei­ter Robert Wagner au Reichsfüh­rer Hein­rich Himm­ler et à la Waffen-SS. De ces 2000 recrues (forcées – ce n’est pas assez souli­gné dans le docu­men­taire), 800 ont été versées dans la « Das Reich », encore que, jugés trop nombreux, une partie a été mutée dans la divi­sion « Frund­sberg ». Répar­tis dans les diffé­rentes compa­gnies, ils repré­sentent une quaran­taine d’hommes sur un effec­tif d’en­vi­ron 130 à 150 soldats. Quant à la fameuse 3e compa­gnie, qui était à Oradour-sur-Glane le 10 juin 1944, elle comp­tait une tren­taine d’Al­sa­ciens, dont un seul engagé volon­taire. On le voit bien, si les Alsa­ciens sont nombreux, ils ne consti­tuent en aucun cas le gros de la troupe.
Il aurait donc égale­ment été utile de s’in­té­res­ser aux autres recrues non alle­mandes qui venaient d’une douzaine de pays euro­péens. S’in­té­res­ser à la compo­si­tion humaine de la « Das Reich » aurait donné à ce docu­men­taire un carac­tère nova­teur qu’il n’a malheu­reu­se­ment pas.

Nous pour­rions encore longue­ment énumé­rer les défauts de ce docu­men­taire, mais le prin­ci­pal est qu’à l’is­sue de son vision­nage, le télé­spec­ta­teur retient, avant tout, que les Alsa­ciens – enga­gés volon­taires ou incor­po­rés de force – se sont ralliés au natio­nal-socia­lisme et, en consé­quence, que ce sont des assas­sins ayant commu­nié dans le crime au sein de la Waffen-SS. Cette vision de l’His­toire est tout bonne­ment inac­cep­table.

Nico­las Mengus

Réac­tion de la SNIFAM reçue sur la messa­ge­rie du site:

Ce film est affli­geant et humi­liant tant pour les Alsa­ciens-Mosel­lans que pour les Normands qui les aidèrent. En effet les incor­po­rés de force présents en Norman­die pendant les combats de 1944 ont eu des compor­te­ments patrio­tiques exem­plaires. Nous leur devons beau­coup.

En dépit des risques énormes qu’ils encou­raient, ils se sont évadés à près de 200 de la « Das Reich » notam­ment pour rejoindre les FFI, la 2eme DB et la 1ere Armée notam­ment.

Ici en Norman­die, les gens qui savent les consi­dèrent, à juste raison, comme ayant parti­cipé à notre libé­ra­tion.

Voilà pourquoi, nous leur sommes très recon­nais­sants. Pour cette raison, nous avons donné nais­sance à une asso­cia­tion : SNIFAM (Soli­da­rité Normande aux Incor­po­rés de Force d’Al­sace-Moselle) et cela prin­ci­pa­le­ment par amour de la justice. C’est une igno­ni­mie de faire croire que tous les Alsa­ciens-Mosel­lans étaient nazis alors qu’ils avaient orga­nisé, avec la Résis­tance Normande, une filière de déser­tion dans la Waffen SS passant dans la Sarthe, à La Chapelle d’Ali­gné notam­ment.

Les Normandes et Normands ne peuvent que condam­ner ce film ! N’est-il pas une injure à l’His­toire en géné­ral, à toute la popu­la­tion d’Al­sace-Moselle en parti­cu­lier et aussi aux Normands ?

Tout laisse à penser que la falsi­fi­ca­tion de cette page de notre Histoire Natio­nale, a été commise de propos déli­béré. Le produc­teur s’ho­no­re­rait en repre­nant ce film pour y inclure d’au­then­tiques faits ayant eu lieu en Norman­die.

Oui, un film d’une rigueur histo­rique pour­rait réta­blir la recon­nais­sance dûe aux incor­po­rés de force et à leurs familles.

Nous avons beau­coup à racon­ter et à faire savoir.

Pour la SNIFAM, Jean Bézard

Le nombre d’Al­sa­ciens dans la « Das Reich« 

A propos des effec­tifs alsa­ciens dans la « Das Reich« , voici un passage du témoi­gnage de Raymond Ditchen, incor­poré de force dans cette divi­sion, après avoir été interné par les nazis au camp de Schir­meck et avant de déser­ter pour rejoindre la Résis­tance : « Je profite de cette ques­tion pour faire une obser­va­tion quant au pour­cen­tage d’Al­sa­ciens dans la divi­sion blin­dée « Das Reich » et, en parti­cu­lier, dans ma compa­gnie où nous étions 15 Alsa­ciens incor­po­rés de force (il n’y avait pas de Lorrains). Sur un effec­tif de 122 hommes, les Malgré-Nous repré­sen­taient un pour­cen­tage de 12,30%, ce qui est faible par rapport aux chiffres donnés par certains « histo­riens ». Pensez qu’il y en a qui vont jusqu’à prétendre qu’il n’y avait que des Alsa­ciens dans cette divi­sion !!! » (Entre deux fronts, t.2, 2008, p.75).

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FRITSCH Martin

Commentaire (0) Portraits d'incorporés de force/déportés militaires

fritsch_martin_portrait.jpg Voila un peu l’his­toire de mon grand-oncle, frère de ma grand-mère Fritsch Martin.

 Né le 11.2.1911 à Wint­zen­heim dans le Haut-Rhin.

 Engagé volon­taire pour 18 mois au 4e BCP le 3 juin 1930. Mobi­lisé le 2 septembre 193 et.affecte au 4e RI le 16 octobre 1939.

 Démo­bi­lisé, il travail chez Carl Triac­cia à Muns­ter (12.12.1940–14.04.1942), puis chez Schir­mer Rema­chus Land­wirt à Marckol­sheim (15.04.1942–10.01.1944).

 Incor­poré de force dans la Wehr­macht le 10.01.1944 dans le Grena­dier Ersatz Bataillon 1 à Koenig­sberg, puis versé au 2e bataillon à Allen­stein.

 Gefrei­ter (capo­ral).

 Blessé par un éclat d’obus à la tête, il décède à l’hô­pi­tal mili­taire le 28.08.1944 à Derbent.

 Enterré au cime­tière de Beber­beki (Letto­nie).

fritsch_martin_soldat_francais.jpg

* Fiche du VDK :

 Martin Fritsch ruht auf der Krieg­sgrä­berstätte in Riga Beber­beki.

 Endgra­blage: Block 4 Reihe 5 Grab 50

 Nähere Infor­ma­tio­nen zu diesem Fried­hof erhal­ten Sie hier.

 Name und die persön­li­chen Daten des Oben­ge­nann­ten sind auch im Gedenk­buch der Krieg­sgrä­berstätte verzeich­net. Sie können gern einen Auszug bei uns bestel­len.

 Bitte beach­ten Sie, dass auf eini­gen Friedhö­fen nicht die aktuelle Version ausliegt, somit kann der Name Ihres Angehö­ri­gen darin evtl. noch nicht verzeich­net sein.

 Nach­name:
Fritsch

 Vorname:
Martin

 Dienst­grad:
Gefrei­ter

 Geburts­da­tum:
11.02.1911

 Geburt­sort:
Winzen­heim

 Todes-/Vermiss­ten­da­tum:
28.08.1944

 Todes-/Vermiss­te­nort:
F.Laz. 290 Dzer­bene

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